« On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté. »
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, la prisonnière, 1923.
Trois fleurs. Trois divas. Trois stars. Trois monstres sacrés.
Rose-Jasmin-Tubéreuse.
La rose est ancienne et évoque un peu l’ambiance de l’Eau Suave, ce coussin de pétales de roses moelleux, qui invite au repos et à l’oubli. Le jasmin vient d’ailleurs s’y poser, tel la grande odalisque d’Ingres pour y exposer sans fausse pudeur ses chairs blanches, un peu grasses et animales.
Entendons-nous bien : trois fleurs est habillement travaillé, mais refuse de rentrer dans la case si ennuyeuse du parfum ciselé et élégant. Tout le propos est plutôt de sortir du cadre. Les divas n’ont pas été invitées pour rester dans leur coin, elles font le show, attirent la lumière, font l’amour à la caméra. C’est une superproduction en technicolor ultra saturé. Selon votre appréciation personnelle, vous pourrez trouver le parfum généreux ou agressif. Moi, je l’aime, j’ai plaisir à le porter. Il n’est pas sans m’évoquer quelques beaux parfums des années 80 comme Lumière de Rochas, Ysatis de Givenchy ou Beautiful d’Estée Lauder ; il a la même aura décomplexée de grand floral extravagant. Bien sûr, propulsé au XXIème siècle, trois fleurs est moins sophistiqué, mais c’est justement cette sorte de naïveté qui le rend attachant et lui évite de sombrer dans le kitsch.
Trois fleurs, Marc-Antoine Corticchiato pour Parfum d’Empire, 2009.
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