rangements de printemps

"l’autre rangeait, rangeait sans fin, sans une distraction."

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, la prisonnière, 1923.

De temps en temps, il m’arrive de trier et réorganiser mes flacons. Bien sûr c’est TRÈS compliqué. Pas question de faire ça juste par ordre alphabétique ou par marque, je ne m’y retrouverais pas. Je fonctionne plus par famille, par parenté, histoire de me laisser guider par mes envies et de piocher en ayant vu tout ce que j’avais sous la main dans le genre. Et puis, je déplace, je relace, je change d’avis… Bref, je me prends la tête.

Mais enfin, là, il s’agissait du nettoyage de printemps et de faire revenir à l’avant ceux que j’avais un peu négliger ces derniers temps. Sans surprise, comme à chaque printemps, mes envies sont florales. Bien sûr, je prévois de reporter Diorissimo parce que la clochette, c’est la vie. J’ai des envie de violettes, je n’en ai pas tellement, mais ça me donne l’occasion de ressortir ce Balenciaga Paris que j’ai fort peu porter alors qu’il est très joliment réussi ; au lieu de rester sur l’axe Paquet de bonbons pour Lolita/cosmétiques, poudre et rouge à lèvre de madame, il emmène la violette sur un chemin de traverse et lui donne un moelleux de cachemire parfait quand le fond de l’air est frais. De la rose aussi ? Oui, celle de Madame Rochas par exemple, dans son nuage de laque aldéhydée. Ce qui m’amène à remarquer que je n’ai quasiment pas porter mon bien aimé Arpège depuis quelques hivers. J’avoue toujours aimer les aldéhydes mais désormais préférer ceux des années ’60 et ’70 aux gloires de l’entre-deux guerre. Que voulez-vous ? Je suis quelqu’un de moderne, moi, je vis avec mon époque… (En White Linen, Calandre, Calèche et Rive Gauche aussi !) 

Mes autres obsessions du moment ? Anaïs-Anaïs en version ancienne. Oui, une fleur blanche, mais si verte aussi… Et puis Paris d’Yves Saint Laurent en version ancienne et moderne dont je ne parviens pas à me lasser. D’ailleurs, je me dis souvent que « Oh, ben tiens, je pourrais peut-être craquer pour ça ou ça ? » puis je conclus toujours par « Ah, ben, non, dans le genre, j’ai déjà Paris qui est tellement mieux. » Petite confidence, je me retiens parfois de le porter pour ne pas risquer de me lasser. (Oui, j’ai vraiment un problème avec ce parfum…) Des Fleurs, des fleurs, des fleurs...

Et vous ? Qu’est-ce qui ressort de vos rangement de printemps ? De vos longues heures passées devant vos placards à vous dire que vous n’avez rien à vous mettre ?