soliflores

-C’est quoi ta rose préférée?

-Paris!

-Ah, pourquoi?

-Parce qu’il sent tellement bon la violette...


Ce dialogue traduit parfaitement mon ressenti par rapport aux soliflores en général: un ennui assez rapide et abyssal. C’est le genre de question qu’on pose souvent sur les forums, la quête effrénée de certains qui veulent « la plus belle rose » (Remplacer par n’importe quelle fleur ou épice) mais je ne parviens pas à m’y intéresser plus de trois secondes. C’était intéressant, jadis, quand c’était rare, presqu’une anomalie dans la production, aujourd’hui que chaque marque de niche nous fait la coup avec chaque matière je trouve ça à peu près aussi passionnant que le spectacle d’enfants en maternelle auquel on ne parvient à s’intéresser que si notre enfant joue dedans. Et encore.

Mais Paris… Très marqué par son époque, je l’adore! Oui, il y a des roses, plein, fraîches et roses, mais mariée à une violette irisée qui les emmènes en balade au rayon rouges à lèvres et poudres, des notes mimosas-aubépines vanillées et musquées, qui rappellent Après l’Ondée. Ajoutez une dose d’aldéhydes qui épaulettent le parfum et le font scintiller, un trait de santal crémeux, vous comprendrez que je ne résiste pas.  Surtout dans les versions anciennes ou sous ses airs de petite chose romantique et sentimentale, Paris se révèle nucléaire quant au sillage et à la tenue. 

La version actuelle, en eau de toilette, fait figure de flanker été, mettant en avant le duo rose-violette irisée et oubliant un peu le fond. C’est très joli aussi, plus frais, moins potelé, peut-être un peu acide sur certaines peaux? On pourra lui préférer l’eau de parfum qui offre encore quelques rondeurs.

Paris tient à la fois de la bourgeoise autoritaire qui assorti son sac à ses chaussures et de la midinette sentimentale qui aime le rose. C’est un parfum qui aime sortir, voir du monde et briller, et rester dans son petit cocon douillet à se la couler douce. Un parfum conçu dans une époque ou on envisageait de n’avoir qu’un seul parfum.


Je ne suis pas tout à fait honnête en disant que les soliflores m’ennuie. J’aime beaucoup Red Roses de Jo Malone également qui sent purement les roses, assez fraîches, nous ne sommes pas dans le bouquet voluptueux de fleurs sombres et veloutées qui paye son tribu à la passion sensuelle, plus dans l’aimable promenade à la roseraie, mais je l’adore surtout en parfum d’intérieur et c’est la version bougie qui me ravit. Voila, pour moi, un soliflore réussi, c’est surtout intéressant en parfum d’intérieur. Sur moi, je m’amuse deux jours puis j’ai vite envie de changer…

Paris, Sophia Grojsman pour Yves Saint Laurent, 1883.

Red Roses, Jo Malone London, 1996.

Commentaires

  1. Hello ! J'ai eu Mon Paris à un moment donné, je ne sais plus quelle version mais je l'aimais beaucoup même si je suis incapable de dire vraiment pourquoi, c'est la magie des parfums.
    Perso je suis une grand fan de la violette mais pas de la rose, à moins que celle-ci ne se mêle à la violette...

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    1. HEllo! La rose et moi, c'est une histoire récente mais j'aime la violette depuis toujours. MAis dans le fond, en soliflore, rien que ça, on s'ennuie un peu, j'ai besoin que lkes fleurs s'acoquinne, rien à faire!

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