prévenir plutôt que guérir

 

En beauté, on lutte constamment pour améliorer les choses avec parfois des attentes complètement non réalistes. Les cosmétiques sont efficaces, mais ne nous voilons pas la face, le soin le plus efficace, c’est la prévention. Si on considère que 90% du vieillissement est causé par des facteurs extérieurs et que seulement 10% est génétique et inévitable, on peut se dire qu’on a une vraie marge de manœuvre. Et que plus on s’y prend tôt, mieux c’est. Ce qui ne veut pas dire que en commençant tard, c’est fichu, mais il va falloir être encore plus assidu.

 

La crème solaire

 

C’est LE point pénible à aborder quand on parle de routine. Personne n’aime la crème solaire. Les textures peuvent être franchement pénibles, ça fait de vilaine trace blanche, voire un effet clown, c’est inconfortable et irritant. Je le sais, nous le savons, vous le savez. Mais le truc, c’est que c’est ce qu’il y a de plus efficace pour avoir une jolie peau pour longtemps. (Et que c’est le seul moyen efficace de vous protéger du cancer de la peau !)

Je me répète mais 80% du vieillissement est causé par le soleil. Les UV font des tâches, des rides, aggravent les problèmes d’acné, de sensibilité, rendent les cicatrices encore plus visibles… Et ils donnent le cancer. Certes, quand il y a de l’abus et ça n’arrive qu’aux autres (se dit-on jusqu’au jour où), mais les cas se multiplient malgré tout. Bref, le soleil, ce n’est pas bon et si vous voulez une jolie peau vous avez intérêt à l’éviter. La meilleure crème antiâge est donc la crème solaire. Mais ne comptez pas uniquement sur elle. Adaptez votre comportement et votre look. Parce que, oui, le textile ça protège. A vous les chapeaux ! Ce qui compte c’est l’exposition totale subie par votre peau durant toute votre vie. Donc plus vous avez fait des excès, plus vous allez devoir être scrupuleux pour devoir éviter une facture trop lourde.

 

Bronzer, c’est mal. Désolé mais il n’y a pas moyen de le dire autrement. Le bronzage que vous trouvez joli, c’est une réaction de défense à une agression, la preuve que l’ADN de votre peau est en train d’être foutu en l’air. (Non, ce n’est pas QUE une histoire de coups de soleil.) Et on ne peut pas rattraper les dégâts. Certes un après soleil va réhydrater, apaiser une peau enflammée, mais il ne va pas réparer l’ADN de vos cellules. (Si on savait réparer l’ADN, on se servirait d’abord de cette technologie pour soigner des maladies comme le cancer, pas pour la beauté de notre petite personne.  Malheureusement, on meurt encore du cancer aujourd’hui.)

 

Maintenant, pesez le pour et le contre, le bénéfice et le risque. J’ai choisi de limiter mon exposition aux UV le plus possible en mettant de la crème solaire chaque matin, de porter des chapeaux qui planquent aussi ma paresse à faire le moindre brushing, et de sortir armé d’une ombrelle en été. (Une ombrelle coolibar, marque de vêtements spécialisée dans la protection solaire si vous chercher des références.) J’aime bien mon ombrelle, elle est un peu ridicule parce que je suis le seul à en porter une pour l’instant, mais ça ne tue pas, et surtout elle me permet d’avoir moins chaud. Mais je ne suis pas hystérique non plus. Je sors, je vais me promener, je ne remets pas de la crème toutes les deux heures non plus en dehors des vacances très ensoleillées. J’accepte de m’entendre dire que je n’ai pas beaucoup bronzé. Parce que je vois le bénéfice sur le long terme. (Et à court terme. Les gens qui me disent ça ont souvent une moins jolie peau que la mienne, ça console.) Mais je mène une vie normale quand même.

 

Je ne dis pas que vous devez faire pareil que moi. Personnellement, je trouve juste plus facile de terminer toutes mes routines du matin par une crème anti-UV. C’est devenu un réflexe, je n’ai pas besoin de me demander si ça vaut la peine ou pas. Clairement quand je reste chez moi en hiver et que j’ai besoin de lumière électrique toute la journée pour voir clair, ce n’est probablement pas ultra nécessaire. Mais sur ma consommation annuelle, ça aide un peu et ça compense ce que je reçois en été malgré les filtres. Aucun filtre n’arrête complétement le UV, même sous une ombrelle, mais on ne va pas s’empêcher de vivre. Donc, personnellement, à part en vacances parce que je suis souvent à l’extérieur, non, je ne remets pas de solaire en journée, ça me gonfle. (Cependant je n’ai aucun scrupule à refuser toute invitation de type « barbecue comme ça on mange au jardin » et autres abominations.) A vous de voir comment vous gérer ça en fonction de votre mode de vie. Effectivement la démarche ne va pas être la même pour un jardinier municipal  de la côte d’azur et pour un employé de bureau qui ne se déplace qu’en métro à Édimbourg. Et si vous trouver que c’est trop lourd ou que vous voulez absolument être brun parce que la beauté c’est ça pour vous, allez-y, faite vous plaisir. Mais sachez juste que ça ne vaudra pas la peine d’investir dans des soins réparateurs, vous aurez des taches et des rides et il faudra apprendre à vivre avec. (Mais épargnez-vous des dépenses en crèmes miracles, utilisez les sous à autre chose.)

 

Je sais que le SPF est compliqué. Le SPF est compliqué pour tout le monde. Non, ce n’est pas très agréable à utiliser et pas vraiment joli. Surtout quand on est limité dans ses achats. Oui, juste les produits disponibles en pharmacie, c’est galère. Mais il y a moyen de commander sur internet, Dieu merci ! Et les asiatiques, obsédés par ça mettent au point des formules performantes agréables et élégantes. On est d’accord que l’intérêt d’une jolie peau cachée sous une vilaine couche de crème est assez limité. JE n’ai pas vraiment de super recommandations à vous faire, je suis TRES limité dans mes choix pour cause d’allergie. Je vous renvoie vers d’autre (comme le site BTY ALY tenu par une testeuse enragée par exemple) Je cite quand même mes deux japonais préférés du moment, le Kiss Me Mommy de Isehan (indice 33) et le Suncut de Kose (50+) parce qu’ils sont super confortables et jolis. (J’en avais parlé en détail ICI)

 

Personnellement, je n’achèterai jamais de solaires US. La législation des Etats-Unis a beaucoup de retard et autorise assez peu de filtres surtout quand il est question d’UVA. Et les quelques filtres admis sont presque tous des filtres solubles dans l’huile. Ce qui signifie très clairement : textures grasses, épaisses et peu agréables. Les solaires dans le reste du monde sont bien plus agréables et aussi efficaces. L’Asie, c’est le graal du solaire pour les fans de beauté. Et ce pour une simple et bonne raison, les asiatiques étant obsédé par le teint sont de grands consommateurs de solaires au quotidien ce qui signifie que ça vaut la peine d’investir pour mettre au point des formules agréables puisqu’il y a un marché. En Europe, tant qu’on restera au solaire pour la plage et le sport, on fera assez peu de progrès parce qu’on a besoin de formule qui résiste à l’eau, à la sueur et aux frottements pour la plage.

 

Et si ma crème de jour contient déjà un SPF ? (Variante : mon fond de teint.) Non, ça ne va pas suffire. L’indice n’est atteint que si on applique suffisamment de crème. Et croyez-moi, vous n’avez pas envie d’une telle couche de crème et surtout pas d’autant de fond de teint. Visez haut en indice et étalez en quantité. En sachant que, non, les indices ne s’additionnent pas. Un SPF 50 plus un SPF 30 ne donnent pas un SPF80. Suivant les formules et avec les quantités requises, oui, vous aurez une augmentation du SPF total, mais plus proche de 50 que de 80. Donc retenez que le SPF total est celui du SPF le plus élevé. (Si vous en avez mis assez et c’est pas gagné.)

 

Le grand mensonge : vous laisser penser que vous pouvez profiter des bienfaits du soleil sans ses inconvénients. Non, ce n’est pas possible. Bronzer sans danger est impossible. Bronzer est une réaction de défense de la peau quand elle est attaquée par les rayons solaires. Mais aussi une cicatrice. L’attaque a eu lieu, les dégâts ont commencé. Inflammation, irritation, multiplication des radicaux libres. (Voir plus bas)

 

Comment choisir son solaire :

Honnêtement, c’est super pénible de porter du solaire donc choisissez surtout en fonction de la texture et du rendu. Le but d’une routine, c’est d’avoir une jolie peau confortable, donc on oublie, même si c’est le plus efficace du monde, le solaire qui est inconfortable, irritant, desséchant et celui qui vous fait un masque blanchâtre et/ou luisant qui met bien en avant tous les défauts de votre peau. En premier lieu parce que celui-là, vous allez assez vite « oublier » de l’appliquer. Et qu’il vaut mieux porter un indice 30 que ne pas porter un indice 50. Crème, fluide, gel, on a le choix, profitons-en. Je laisse de côté les poudres qui sont surtout là pour les retouches en cours de journée (pour les plus motivés ou ceux qui vivent vraiment beaucoup à l’extérieur), avec elle, c’est assez difficile de doser la bonne quantité et de ne pas ressembler à un clown enfariné si on veut être suffisamment protéger. (Mon amour du look kabuki a ses limites.)

 

Le calcul de l’indice c’est plus ou moins : 1/indice = le % de rayon UVB que le filtre va laisser passer appliquer aux doses recommandées. Donc un indice 50 laisse passer 2% des rayon, un indice 30 en laisse passer 4%. Voilà qui signifie que vous recevrez 2 fois plus de rayons avec un indice 30 qu’avec un 50. On parle de l’indice UVB. Les UVB, ce sont les rayons qui brûlent la peau, donnent le coup de soleil. Les UVA sont plus vicieux, ils pénètrent plus profondément dans la peau et accentuent les dégâts des UVB, ce sont eux qui font vieillir. (A pour Âge et B pour Brulure, petit truc mnémotechnique) Donc on se protège des deux, impérativement. Les asiatiques ont un système de notation pour les filtres UVA qui va de PA+ à PA++++. En Europe, ce n’est pas noté mais la législation nous protège : pour pouvoir afficher une protection UVA, la protection doit être au moins égale à un tier de la protection UVB. (En pratique on est à un équivalent minimum PA+++)

 

Les solaires sont vraiment pénibles à formuler, pas juste à porter : c’est un vrai métier (donc, NON, on n’essaye même pas de faire sa crème soi-même, jamais sous aucun prétexte !) Il faut utiliser différents filtres (qui filtrent différentes longueurs d’onde), veiller à avoir une texture agréable en sachant que, selon qu’on emploie tel ou tel filtre, on aura une base huile ou une base eau, et aussi à avoir une bonne répartition des filtres dans la texture. (Donc ça coûte cher et on en revient à la difficulté de trouver de bons solaires de ville en Europe ou la demande reste trop insuffisante que pour créer l’offre.)

 

Sinon, c’est quand même hyper positif de penser qu’une crème solaire à 15 euros est bien plus efficace qu’un sérum à 150, vous ne trouvez pas ? (Certes, si on peut avoir les deux ensembles, c’est encore mieux, mais pensez à ces gens qui dépensent des fortunes en sérums pour rien puisqu’ils ne mettent pas de crème solaire… Vous n’avez pas une petite joie mauvaise tout d’un coup ?)

 

 

Les antioxydants :

Sous l’action de UV, de la pollution, mais aussi, tout bêtement de la vie qui va, les cellules s’oxydent. De vilaines molécules (dites radicaux libres) auxquelles il manque un électron viennent le voler à nos cellules. L’antioxydant, c’est ce super ami qui va perdre un électron pour stabiliser et neutraliser les radicaux livre en sauvant notre peau. Donc c’est une très bonne idée d’en ajouter dans notre routine. Ça va nous empêcher de vieillir plus vite que prévu. Filtres UV et antioxydants marchent main dans la main pour nous faire une jolie peau.

 

Pour l’instant, on compte beaucoup sur les vitamines C et E, la coenzyme Q10 (Ubiquinone), les polyphénols, les acides gras essentiels, etc. Ils sont nombreux (très) et on les trouve en synthétique ou dérivés d’es extraits de plantes. La vitamine C est la vedette de la bande (on en reparlera) mais ils sont tous intéressants et l’idéal reste de les utiliser en cocktail. (Pensez à la nourriture : manger une orange pour la vitamine C, c’est bien, vous nourrir uniquement d’orange n’est pas la meilleure idée que vous puissiez avoir.) Si comme moi vous souffrez de sensibilité à l’un ou l’autre, ne tombez pas en dépression nerveuse, il vous reste les autres. C’est une règle générale en skincare, il y a toujours des alternatives. Oui, vous pouvez insister un peu et tenter de vous habituer mais l’irritation fait plus de mal à la peau que l’élément que vous gérez avec difficulté ne vous fera de bien.

 

On en parle pour la prévention, mais avec l’âge, on voit la différence quand on en ajoute ou pas à sa routine de soin. La peau est plus lumineuse, a plus d’éclat quand elle est sous antioxydants. Et c’est probablement encore plus vrai quand votre mode de vie favorise l’oxydation. (Cigarette, alcool et bains de soleil…) Certains les recommandes surtout en journée pour résister aux agressions.  Personnellement, je les utilise aussi de nuit. Cela « rechargerait la peau » et constituerais des réserves. Un bon antioxydant a aussi des vertus curatives, sur les taches, la fermeté par exemple, même si ça reste limité. Ils ont aussi des vertus antiinflammatoires et apaisantes. (Normal puisqu’ils empêchent les agressions…)  Et puis je ne pense pas que les agressions du jour cessent leurs dégâts à la nuit tombée. Vous voyez le développement du bronzage qui se voit plus le lendemain matin ? Le coup de soleil qui continue de se développer pendant la nuit ? Je pense que le développement des dégâts suit le même schéma et que ces saletés de radicaux libres accumulés continuent leur travail de sape en douce pendant qu’on dort.

 

Et l’alimentation dans tout ça ?

Les antioxydants sont le bon moment pour en parler puisque quand on pense vitamines, on pense orange, polyphénols, thé vert ou raisin… Oui, une partie de ce qu’on mange est utilisé par la peau. Mais elle est souvent toujours la dernière servie et notre régime est souvent carencé. Donc une utilisation topique fait sens. La question des aliments qui feraient du mal à notre peau revient souvent sur le tapis… Alors, je n’ai pas de religion bien établie à ce sujet. MAIS. La peau est un organe, une partie du corps, si l’ensemble va bien, elle va bien, si l’ensemble est malmené, elle souffre. Ça me semble juste logique. Donc oui, fumer des cigarettes, boire de l’alcool, manger trop gras et trop sucré, ça ne lui fait pas de bien comme ça ne fait pas de bien au reste de notre corps. Pour ce qui est des phrases toutes faites du type « le chocolat donne des boutons » … Oui et non. Certains peuvent réagir à certaines choses et pas les autres. Ce qui vous affecte, c’est à vous de voir. Si manger du chocolat vous donne des boutons, arrêter d’en manger. Mais tout le monde n’est pas dans ce cas. Ce n’est pas parce que les tomates donnent des aigreurs d’estomacs à votre belle-mère que vous devez vous en privez. Pareil avec la peau. Encore une fois, c’est à chacun de prendre le temps de voir et d’observer ce qui lui fait du bien ou pas.

 

Je mets mes antioxydants où ? Dans tout ce qui reste sur la peau. Pas besoin d’un sérum spécial, pas nécessairement, mais pour chaque produit utilisé, c’est mieux s’il contient « en plus » des antioxydants. Pour le coup, le packaging compte. Parce qu’il faut empêcher l’antioxydant de s’oxyder. C’est la peau qu’il doit protéger et il faut qu’il y arrive intact. Donc on préfère l’opacité et peu de contact avec l’air. Non au gros pot en verre et oui au flacon pompe ou au tube opaque. À partir de quel âge ? Honnêtement, c’est une bonne idée d’en mettre dans les premiers cosmétiques. Le lait solaire des enfants, la crème solaire des ados. Un sérum spécial pour ça, pourquoi pas chez les jeunes adultes ? Est-ce qu’il en faut plus avec l’âge ? Oui, car le corps se défend moins bien, mais plus on a commencé tôt et moins il y a de dégâts. Et puis surtout, on remarque les différences avec et sans de façon beaucoup plus évidente.

 

 

Est-ce que je dois me protéger de la lumière bleue de l’ordinateur ?

Réponse très courte : NON, pas la peine de se tracasser. Voilà, c’est dit, un souci en moins. Malgré tout ce qu’on lit à ce sujet ? Oui. La plus grande partie de la lumière bleue nous vient du soleil, ce n’est donc pas exactement une nouveauté. Et puis surtout, regarder bien ce que contiennent les soins qui ciblent spécialement ce souci… (Oui, consulter une liste INC même si on ne comprend pas tout ça peut aider à choisir ses cosmétiques !)  Ils contiennent principalement des antioxydants, donc si vous avez déjà un bon sérum antioxydant, vous n’avez pas besoin d’un soin spécifique pour la lumière bleue. Et si vous avez un soin lumière bleue, vous n’avez pas besoin d’un soin antioxydant en plus. Décrypter une étiquette vous aidera à ne pas tomber dans une nouveauté marketing qui n’est absolument pas une nouveauté soin.

 

NB : pour les photos, je vous montre ce que j’ai en stock. (Oui, désolé, je ne fais pas de séances shopping « skincare sur le blog/instagram ») Pour les solaires comme pour les antioxydants, ce sont des favoris et des valeurs sures pour moi, des rachats constants. J’ai déjà parlé en détail de la ligne Earth Sourced de Paula’s Choice (ICI) qui est caractérisée par un maximum de « naturels » (entre 95 et 98% selon les produits mais en vrai je m’en fiche du naturel ou pas) et surtout par des textures hyper légère et agréable mais très chargées en antioxydants au point que je vois une réelle différence avec-sans. (Ce sera moins visible et moins utile si contrairement à moi vous supportez la vitamine C mais pour les gens qui y sont intolérants, je signale que c’est excellent.)Mais on parle clairement de produits faciles à trouver dans la plupart des marques et à des prix raisonnables. (D'ailleurs, je suis ouvert aux suggestions en termes d'antioxydants. Moins de solaires pour cause d'allergie, c'est très compliqué pour moi.)