polo sport, Ralph Lauren

 


Il date des années ’90 contient une inratable note marine et, en plus, il y a sport écrit sur le flacon. Tout est réuni pour que je déteste Polo Sport et pourtant, j’ai une certaine affection pour ce parfum. Cet ineffable mystère étant par ailleurs totalement dépourvu de la moindre raison sentimentale ; il n’est vraiment lié à aucun souvenir particulier, à personne et je ne l’ai jamais vraiment senti qu’en boutique… (Je n’ai vraiment aucune excuse.)


Polo Sport impose directement sa note marine un peu wakame, après un vif éclat d’agrumes, la mariant à une menthe qui évoque le chewing-gum à la chlorophylle. Cela dure des heures, c’est totalement synthétique, presque cheap, porté par des muscs et des bois qui donnent au parfum un aspect savonneux et très propre, légèrement poudré. L’appellation sport lui va bien, c’est aussi séduisant qu’un cuissot musclé émergeant du lycra d’un short cycliste (pour ceux qui n’auraient pas connu cette époque, c’était très à la mode à la fin des années ’80 début des années ’90) qu’on prend plaisir à regarder au passage mais qu’on n'envisage pas de demander en mariage.


C’est un parfum d’ambiance, ambiance d’appartement témoin, un truc frais et dynamique qui allait à merveille aux vestiaires des salles de fitness, le genre de truc qu’ont porté beaucoup d’ados et de jeunes adultes en guise de premier parfum, probablement séduits par son flacon-haltère lorsqu’ils l’ont reçu à Noël. C’est sain, hygiéniste, assez reposant par son absence complète de profondeur, son bleu lumineux et saturé qui refoule toute zone d’ombre. Je ne suis pas certain de le trouver vraiment portable aujourd’hui mais dehors, dans le froid, il est tout à fait plaisant. 

(Mais pas avec un caban et une marinière : la calone avec le caban et la marinière, c’est formellement INTERDIT !) La tenue de sport n’est pas de rigueur mais pour la marche et la course à pied, je le trouve parfait. (Plus à vrai dire que pour le sport en salle.)

NB : Certains notent que Polo Sport attire les compliments, ce qui va dans le sens de ma théorie : on complimente les parfums qui diffusent et puis c’est tout.

 

Polo sport, Harry Fremont pour Ralph Lauren, 1993.

 

Commentaires

  1. Je préfère tout de même le Polo classique dans le flacon vert. Une belle fougère cuirée aujourd'hui un peu oubliée du mâle des années 80.

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    1. Sans être mémorable, il était beaucoup plus élégant. Très classique (trop?), ça l'a peut-être rendu un peu ennuyeux?

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    2. C'est vrai que c'est hyper classique mais c'est Ralph Lauren, pas Comme des Garçons. ;-}

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    3. Dans ma bouche, classique n'est jamais un reproche, mais il a eu du mal à trouver son public de ce côté de l'Atlantique. D'après moi, ça reste l'une des références les plus intéressantes de la marque qui n'en propose guère. (à vrai dire, la marque parfums disparaitrait que je ne serais pas en deuil. Malgré quelques jolies références, elle n'est pas très excitante.)

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  2. je me souviens de ce flacon bleu

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    1. Le flacon était probablement ce qu'il y a de plus réussi ;)

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