2024

 

C’est le moment des rétrospectives et des bonnes résolutions pour l’an neuf (dont je propose que nous nous passions parce que personne n’a vraiment besoin de se mettre tout seul un peu de pression supplémentaire, on nous la met bien assez comme ça sans que nous ayons besoin d’en remettre une couche par pur masochisme. Je préfère un miracle de Noël, merci.  Peut-être pourrions-nous aussi nous passer de la rétrospective de l’état du monde parce que nous savons déjà et que nous aimerions mieux ne pas y penser. (Est-ce que ne pas regarder le journal est une solution ?) Et si on se concentre sur la beauté, est-ce que c’est beaucoup plus réjouissant ?

La grosse tendance de cette année fut probablement les outils techniques de type micro-courants et leds qu’on a essayé de nous vendre à toutes les sauces. C’est une tendance purement marketing selon moi : il n’y a pas eu de grosse révolution, juste des améliorations qui ne justifient pas de remplacer les appareils des générations précédentes s’ils vous satisfont. (Et si vous n’êtes pas satisfait, encore moins !) Mais il faut vendre et c’est plus compliqué que les crèmes dont les petits pots se vident assez vite… Donc on fait « toujours mieux » mais vu le prix, je vous conseille de réfléchir à deux fois en sachant qu’il y aura encore mieux en 2025 (et que le résultat ne sera pas radicalement différent…) Bref, je reste sur le seul appareil que j’utilise : le Foréo Bear de la première génération jusqu’à ce qu’il me lâche et on verra à ce moment-là ce qui se fait. Mais Dieu sait qu’on nous a saoulé avec ça sur les réseaux sociaux et chez tous les influenceurs, c’est devenu insupportable…



En skincare classique, pas de véritable nouveauté. Juste un changement de législation à propos du rétinol qui fait que tout le monde sort son rétinal et c’est une très bonne chose. (Oui, après avoir testé, je trouve ça mieux dans le sens plus efficace et surtout mieux toléré. Et si c’est mieux toléré, c’est forcément plus efficace.) Mais les rétinoïdes, en soi, ce n’est rien de nouveau mais ce n’est pas grave, nous aimons nos bons vieux classiques efficaces qui nous font une jolie peau. Ce qui se développe, semble un peu plus nouveau et se démocratise de plus en plus, c’est tout ce qui est peptides et complexes de peptides. C’est une jolie tendance qui mérite de devenir populaire puisque c’est de plus en plus efficace, multifonction et très bien toléré. Paula Begoun disait que pour la fermeté et l’élastine, c’était probablement là qu’était le futur et le temps qui passe semble, une fois de plus, lui donner raison. J’adore les peptides, très égoïstement, parce que ma peau est plus jolie, plus résiliente, quand il y en a dans ma routine. Est-ce que j’ai rajeuni de 10 ans d’un coup ? Hélas, non. Mais nous en reparlerons…

Du côté des marque, justement, causons de Paula’s Choice. Personnellement, je n’arrive plus à suivre. Les sorties se multiplient et tout se complique. On ne sait plus quel soin choisir tant il y en a qui promettent tous la même chose et les routines se compliquent de plus en plus alors que la fondatrice prônait quelque chose d’assez simple : nettoyant-toner-exfoliant-sérum-hydratant (incorporant un SPF le jour.) Maintenant, le byzantinisme a gagné et en guise de traitement, on ne sait que prendre entre les sérums, les boosters, les traitements, on a l’impression qu’il faut tout superposer, alterner trois exfoliants différents, etc. Bonus : les prix semblent avoir augmentés juste pour multiplier les périodes de réductions alléchantes… (Avis perso : j’aime mieux des prix justes et pas de réductions 356 jours/an, merci.) Point positif : je trouve que la marque est de plus en plus inclusive et propose enfin de vraies solutions pour les peaux sombres. Ce n’est pas un argument qui fonctionne vraiment avec ma peau pâle, mais c’est quand même chouette. Moralité, je continue d’acheter mes vieux classiques mais je n’explore plus vraiment les nouveautés, peut-être parce que je ne suis pas la cible, peut-être parce que je ne comprends pas à quoi elles servent, ce qu’elles apportent.



La marque qui se renouvelle bien, sans sorties inutiles mais avec de nouvelles propositions qui manquaient dans son offre, c’est The Ordinary qui devient de plus en plus sophistiquée mais en maintenant des prix accessibles. De plus en plus de soins multifonctions, avec des textures un peu raffinées alors qu’on vient de choses très simples, un actif et basta, parfois pas très agréables. Un rétinal bien fichu, un toner lacté qui se révèle épatant, une ligne pour le corps qui fait vite et bien la peau douce… Nous aimions déjà la marque, nous l’adorons de plus en plus et j’espère que 2025 sera une aussi bonne année que 2024 pour eux. (Alors, ils préparent le lancement d’un nouveau sérum avec facteur de croissance très prometteur pour janvier donc, OUI, 2025 s’annonce déjà très bien.) Honnêtement, je pourrais presque faire toute ma routine chez eux. (C’est déjà pratiquement le cas en ce moment, la seule chose qu’ils n’ont vraiment pas, c’est un super SPF de ville. Sans surprise, les asiatiques on une longueur d’avance quand il est question de SPF. En fait, même pas. Les coréens et les Japonais concourent en catégorie pro alors que le reste du monde est toujours classé dans les amateurs.)



Est-ce qu’il y a eu des révolutions et des miracles dans le skincare ? Non, je ne pense pas. Alors que dans le parfum…

Difficile de faire un bilan d’une année, les dernières sorties, les dernières bonnes nouvelles l’emportent toujours sur les plus ancienne déjà un peu oubliée qu’on croit moins aimer parce qu’on les a portés au printemps et pas en automne. Par exemple, cette année, je pourrais dire que l’eau de toilette N°5 est mon évènement de l’année mais pas vraiment. (Oui, ce "classement" est entièrement subjectif!)

Certes, je mets cette version sur mon podium 2024 mais elle ne mérite pas mieux qu’une troisième place. Et c’est à la limite décevant de devoir considérer qu’un classique a enfin droit à une version correcte, ça en dit long sur l’état désolant de l’univers dans lequel on vit. (On cause parfums ? Activons le mode drama queen, s’il vous plaît !) ça devrait être la norme pas un évènement.



En second, je mettrais ma redécouverte de la marque de Serge Lutens, boudée parce qu’incomprise depuis des années avec tout ces changements de collections, ces sorties trop nombreuses qui font que je n’arrive pas à suivre… Pourtant, il y a toujours de beaux classiques dont le merveilleux Iris Silver Mist, mon premier achat (si l’on excepte féminité du bois acheté lorsqu’il était sous pavillon Shiseido), parfum merveilleux et fascinant qui exprime toutes les facettes de la matière en faisant tourner la tête tant il est changeant et ciselé, à la fois poésie intime et affirmation radicale lancée à la face du monde. J’ai aussi redécouvert Bas de Soie que j’avais tant aimé à sa sortie et apprivoisé l’Orpheline et il faudra que je vous parle de ce Bleu qui pétille et que j’aime vraiment beaucoup alors qu’il fait partie d’une gamme (Matin Lutens) dont j’avais d’abord décrété qu’elle ne m’intéressait pas le moins du monde et j’avais bien tort mais faute avouée… Merci les échantillons (et les conseils sur Instagram mais je ne sais plus qui m’avait mis la puce à l’oreille mais merci à l’inconnu qui.)



Mon vrai coup de cœur, c’est le Bel amour d’été de Parfum d’Empire, qui porte si bien son nom parce qu’il incarne vraiment l’été au soleil avec sa belle complexité de floral blanc capiteux un peu libertin en dépit de ses premières notes vertes et fraîches. Tout ce que j’aime dans un flacon, un parfum qui raconte beaucoup d’histoires un peu sophistiquées, le gardénia fait toujours ça, un peu de plage et de corps enlacés, dont on ne sait pas s’il s’agit de souvenirs ou de promesses… Sa complexité très travaillée en fait un parfum un peu à l’ancienne parce que nous ne sommes plus habitués à des propos un peu complexes, donc je penche pour la nostalgie des amours passées, mais enfin, je ne peux pas m’empêcher de croire que derrière la dune s’abrite des regards un joli moment qui n’attend que moi.

Je l’ai trouvé très facile à porter et à aimer, c’est l’un des rares parfums avec une vraie proposition un peu travaillée qui plait d’emblée et à pratiquement tout le monde, probablement parce qu’il évoque les vacances, une forme d’optimisme, une légèreté dégagée d’angoisse qui fait du bien. Je devrais le porter plus souvent MÊME EN HIVER. Parce que les fleurs blanches, c’est bien tout le temps. (D’ailleurs, je viens d’en vaporiser un peu sur mon poignet et je retombe amoureux.) 



Il y a donc eu de belles sortes en 2024 et in ne faut peut-être pas voir tout en noir ? Qu'est-ce que, vous, vous avez retenu de 2024?



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