mise à jour
Le vrai cadeau de Noël, cette année, c’est Chanel qui le fait. L’eau de
toilette a retrouvé une splendeur ancienne que seul les plus âgés ont connu. Il
me semble n’avoir plus été aussi beau depuis au moins une dizaine d’années et
me rappelle carrément ma jeunesse. (L'époque où Carole Bouquet posait en tailleur rouge -qui faisait déjà horriblement vieille bourgeoise à gros mollets- pour le N°5.) Poussé par Tata Yoyo, souvent de bon
conseil, je m’en suis procuré un flacon et je ne regrette pas mon
investissement. J’envisage même de faire du stock…
Les aldéhydes scintillent enfin comme ils ne le faisaient plus dans aucune des
versions du N°5, le rendant lumineux, solaire et richement bourgeois comme on
les aime. Certes, les clientes plus jeunes préfèrent les versions dans
lesquelles la marque les met un peu en sourdine au profit de muscs blancs, plus
sagement propres et surtout plus modernes, mais qui porte vraiment le N°5 pour
être moderne ? (Cette remarque étant particulièrement drôle de la part des
représentantes d’une marque qui continue invariablement à proposer et à imposer
des classiques comme ses vestes en tweed -de vieilles bourgeoises à gros mollets- et ses sacs matelassés qui mettent
immédiatement 20 ans de plus à la plus jeune et jolie jeune fille, obligée de
décaler…) Le N°5 se porte avec une mauvaise foi autoritaire, pour briller. Il
est à nouveau laqué, verni, brillant. Je retrouve enfin l’éclate solaire qui
m’avait tant manqué.
Le chœur floral est d’une beauté saisissante, qui rappelle l’extrait et son
beau jasmin sensuel et sombre. Il y a de la profondeur dans cette version, le
contraste avec les aldéhydes est parfaitement maitrisé, c’est véritablement du
grand art, parfaitement maitrisé et abstrait, ne renvoyant à rien d’autre qu’au
N°5, à Chanel et à sa légende. (Ainsi qu’a tout ce qui s’en est inspiré par la
suite, c’est à dire à tout un pan de l’histoire du XXème siècle, ses parfums,
ses cosmétiques et toute sa parfumerie fonctionnelle.)
Les esprits chagrins trouveront que le fond est un peu décevant et qu’un léger
manque de tenue est à déplorer. Les matières animales sont bannies, les fonds
sales ne passent plus auprès de la cliente et comme, personnellement, je ne déteste pas
remettre du parfum plusieurs fois dans la journée, je me console facilement sans trop de regrets. Et j’en profite pour utiliser la merveilleuse
ligne corps, un peu générique, propre et nette mais absolument délicieuse
lorsqu’elle est utilisée sous cette eau de toilette. (Elle fait un peu double
emploi avec l’eau de parfum ou l’eau première, mais pourquoi pas si la tendance
clean girl est votre truc du moment ?)
Je ne l’ai jamais aimé parce que justement il faisait vieille bourgeoise et que ma mère qui se prenait pour l’une d’entre elles, le portait….Belette.
RépondreSupprimerAh mais je suis une vieille bourgeoise et j'assume complètement. C'est ça qui est drôle. (Avec un peu de second degré, sinon, c'est un peu tragique.)
SupprimerBonne nouvelle. On aimerait tant que beaucoup de classiques retrouvent leur splendeur perdue... la plupart de ceux que j'aime ont été bien amochés quand ce n'est pas brutalement supprimés...
RépondreSupprimerAhh le premier Must, à jamais disparu dans une lourdeur orientaliste si déplaisante . Emma
SupprimerMust, dans sa version actuelle, je ne sais pas trop ce qu'il vaut. Le lifting était probablement nécessaire, mais je crains qu'il ne soit effectivement méconnaissable et de toute façon totalement hors de prix pour une version allégée. Je l'aimais beaucoup (et le portait fort peu.)
SupprimerPour moi, le pire traumatisme fut Vent Vert. Mais depuis, j'ai appris à me consoler, à me satisfaire de versions actuelles encore jolies (il y en a de moins en moins, mais enfin, la résurrection de Femme de Rochas prouve que tout n'est pas perdu.) et de choses un peu plus moderne mais belles et bien faites. (Avec ou sans coloration plus ou moins "vintage" que certains parfumeurs cultivent parfois, même si c'est souvent galvaudé auprès de jeunes gens qui voient un effet à l'ancienne dès que trois notes sont un peu soudées au lieu d'être parfaitement lisibles...)
SupprimerMalheureusement, depuis 10 ans, la crème pour le corps me rappelle plus l'EDP que l'EDT
RépondreSupprimerOù avez-vous acheté la dernière version, SVP?
Je n'aimerais pas qui me refilaient l'avant-dernière
Au Pays-Bas, ça ne va pas aider beaucoup. La crème corps est effectivement plus proche de l'edp mais je trouve que c'est assez logique d'avoir choisi la version la plus générique, celle qui va se marier avec tout. Perso, je choisis de la traiter comme une base et non un parfum en soi. Sous l'eau de toilette, c'est fort joli. (Et je trouve que l'eau de parfum, un peu sans intérêt dans la vraie vie, est parfaite pour le sport curieusement...)
SupprimerPeut-être que je l'aime cette crème, parce qu'elle me rappelle fortement la senteur de la crème bio-performance de Shiseido que j'adorais dans les années '90, maintenant que j'y pense!
SupprimerJ'aimerais avoir le batch code du dernier EDT N° 5 dont vous parlez si bien
SupprimerLe BATCH code de la dernière EDT, SVP?
SupprimerJe ne sais pas, je n’ai pas garder la droite mais ça correspond au changement de flacon.
SupprimerC'est drôle voyez vous, mais je n’arrive jamais vraiment à apprécier ce n°5.
RépondreSupprimerLégendaire, iconique, fabuleux certes moi aussi je ne manque pas de superlatifs pour le décrire car oui, il est et restera une référence, seulement voilà….eau de toilette, eau de parfum ou même extrait je trouve que c'est l’un des seuls qui n’évolue pas vraiment après qqs heures, il reste lisse et sage comme un bon élève en classe qui a toujours eu de l’avance sur les autres.
La version eau de parfum vintage (circa 90) semble être la seule à faire la différence, elle est plus riche, plus grasse, plus touffue (on a tous l'image de Carole Bouquet touffue c'est bon ?) presque un peu sale derrière son tweed Chanel, et effectivement on retrouve cette idée dans la dernière eau de toilette récemment sortie, car au fond (pas celui de Carole Bouquet non) c'est ça qu’on aime avec lui, qu’il nous enrubanne et nous embourgeoise mais sans gommer nos défauts.
Bel objet de désir, packaging toujours aussi chic, leçon d’érotisme ah ça c'est sûr, les jeunettes de 18 ans ne veulent pas en entendre parler mais tant mieux ! Ça nous laisse plus de stocks en boutique.
Longue vie au n°5.
Je t’aime Chanel.
-Fabien-
Bonjour,
SupprimerOui, oui, il est souvent lissé; comme un petit uniforme chic,, une élégance derrière laquelle on s’abrite pour marquer qui l’on est ou pour masquer que nous n’avons aucune personnalité? Ça peut être utile, pratique, ça reste joli mais très ennuyeux…
Ma version préférée reste celle de l’extrait ou de l’eau de toilette des années .80, très vernies avec un fond joliment profond car à l’époque Chanel utilisait encore de la civette. J’ai toujours un peu boudé l’eau de parfum que j’ai connue à sa sortie trop patchoulisée, trop épaulée et déjà pas assez « vrai N°5 » à mon goût. Dans un sens les versions actuelle me semble plus facile à porter même si elle ne m’intéresse pas beaucoup, mais pourquoi pas? À vrai dire, je la trouve parfaite pour faire du sport. (C’est moderne de faire du sport peut-être que Chanel validerait de voir son N°5 porter avec un petit jogger gris ?)
Sinon, OUI, la gestion du truc est exemplaire et les packaging toujours absolument parfait. C’est peut-être ce qu’il y a de mieux, de plus réussi et de plus moderne dans ce parfum. Mais au moins la maison n’a jamais lâché son classique comme tant d’autre. (Oui, je rêve de voir des campagne pour Youth Dew, Diorissimo, Opium et tous les autres…)
Moi, je ne suis pas certain d’aimer Chanel… Mais j’ai du respect et de l’admiration.
Cher Dominique, je profite de ce post sur le numéro 5 pour vous demander votre avis sur les versions récentes de l’extrait, notamment un batch de 2021 dont le prix me fait les yeux doux… Notre cher Jicky m’a dit que je pouvais vous faire confiance les yeux fermés sur le numéro 5! Merci par avance!
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