hydratez et nourrir


 

Hydratation et nutrition sont la base du skincare. Ça reste ce qu’il y a de plus important pour le confort et l’éclat. Sans ça, rien ne va être possible. Et au moins, c’est facile à comprendre et à réaliser. Ou presque. Il y a un milliard de formules, pas facile de trouver la bonne. Soyons positifs : on peut s’amuser à tester et vraiment se faire plaisir en trouvant ce qui correspond à nos goûts.

 


Hydrater, c’est quoi ?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser spontanément, non, ce n’est pas apporter de l’eau à la peau. Ce serait bien, mais si c’était juste ça, on irait se tremper dans un bain et on serait hydrater. (Rater, passer trop de temps dans le bain déshydrate.) Hydrater, c’est aider la peau à retenir l’eau. Ce qu’elle sait en principe faire toute seule mais… Elle est agressée constamment par des changements de température, un air trop sec, les nettoyages, l’alcool (voir en fin d’article), et comme en plus elle vieillit… Et plus elle se déshydrate, plus vite elle vieillit. La déshydratation aggrave tout. Hydrater, c’est prévenir le vieillissement, mais pas seulement. Ça aide aussi la sensibilité, les irritations, à normaliser une peau grasse… En plus, une bonne hydratation, ça repulpe et ça défroisse immédiatement, on a tout à y gagner.

 


Comment on hydrate ?

Il y a deux choses à faire qui sont très complémentaires : d’abord on utilise des actifs qui vont pénétrer et aider la peau à retenir l’eau en l’attirant. La star du genre, c’est l’acide hyaluronique, mais il n’est pas le seul à être efficace. Misez aussi sur cette bonne vieille glycérine, le beta-glucane, le panthénol, le collagène (Non, il ne va pas beaucoup pénétrer et remplacer le collagène qu’on perd, mais c’est un super hydratant, tous ceux qu’on appelle les NMF (facteurs naturels d’hydratation) qui sont déjà présents dans la peau, etc. Ensuite, on mise sur les actifs qui vont sceller l’hydratation.  Là, il y a tout ce qui est gras (végétal ou minéral) et qui va former un film à la surface de la peau pour empêcher l’évaporation, mais aussi les acides gras et les céramides qui ont une action réparatrice sur la fonction barrière de la peau. (Oui, la barrière, c’est dans les deux sens : ne pas laisser pénétrer et ne pas laisser sortir.)


Nourrir, c’est quoi ?

Ça consiste à apporter à la peau le gras qui lui manque. Ça concerne surtout les peaux sèches, mais pas uniquement elles. À priori, à une peau grasse, on ne va pas apporter de gras, elle n’en a pas besoin. Mais certaines peaux grasses réagissent bien à un peu de gras, il faut essayer. La peau produit du sébum. Quand on nettoie, on abime le film hydrolipidique et la peau le reconstitue. Certaines peaux grasses réagissent en produisant plus de gras. Donc quand on applique un peu de gras après le nettoyage, il n’y a pas cette sensation de manque et la peau ne s’énerve pas et ne passe pas en surproduction… à vous de voir comment ça se passe au fil de la journée. Si elle n’est pas plus grasse en fin de journée avec une crème « peau normale » il se peut qu’avec le temps elle se calme.  L’éventail des actifs utilisé est très large puisqu’il recouvre toute la palette du gras, de l’huile légère au beurre lourd. Pour les peaux grasses, on va vers des huile comme le jojoba ou le squalane, pour les peau très sèches, il y a les beurre de karaté mais aussi les huiles minérales qui sont les préférées des peaux sèches et sensibles. 


Quelles formules choisir pour hydrater?

Avant, on était très limité dans nos choix, il y avait la crème hydratante et c’était à peu près tout. (Et très avant, quand c’était pire, il n’y avait que des soins très gras qui empêchaient la perte en eau et c’était galère quand on n’avait pas la peau sèche. Aujourd’hui, on peut s’amuser avec des toners, des sérums, des crèmes et même des sleeping mask… Mais est-ce qu’on a besoin de tout ? Non, choisissez ce que vous aimez et ce qui est confortable pour vous. En revanche, en termes d'ingrédients, oui, on a besoin de tout. Ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier, choisissez des formules complètes pas celle qui propose juste une vedette. L'acide hyaluronique pour hydrater, c'est très bien, mais seul, c'est très moyennement intéressant, voire pas du tout. C'est associé à la glycérine et au panthénol que ça devient vraiment intéressant. Surtout si on ajoute un peu de nutrition par-dessus. 

 

Et finalement, le toner (ou la brume), ça sert à quoi ?

Au départ, c’était inclus dans l’étape démaquillage, puis c’est devenu le pré-soin qui hydrate avant l’hydratant. Aujourd’hui, c’est un soin en soi, capable d’apporter une véritable hydratation, de rétablir le PH de la peau et d’apaiser. Ça peut aussi avoir d’autre atouts soin. C’est une étape comme une autre, pas moins importante, pas plus importante. Certaines peaux n’ont pas besoin de plus qu’un toner et, non, la crème n’est pas « plus obligatoire. » C’est mieux pour sceller l’hydratation, mais si vous n’en ressentez pas le besoin ou l’envie, ne vous croyez pas obligé de, tenu à.

 


Avec quoi on nourrit ? 

Les sérums, les huiles, les crèmes, c’est à vous de voir ce que vous aimez, ce que vous préférez. J’ai une petite préférence pour les superpositions, je dois bien l’avouer. Je préfère une crème un peu trop légère que je vais personnaliser avec un peu d’huile suivant les besoins, zones du visages, météo, etc., à jouer avec deux crèmes suivant la météo. (Ou trois ? À Bruxelles sur 10 jours on peut passer de 35° à 15°, oui, ça demande de l'adaptation.) Comme je dis toujours, c’est plus facile d’alourdir un soin que de l’alléger. Petit argument en faveur de la crème plutôt que de l’huile pure : Dans une crème, on peut incorporer des actifs solubles dans l’eau et des actifs solubles dans le gras. Ce n’est pas possible dans une formule sans eau. (Mais l’avantage de l’huile, c’est qu’on peut se passer de conservateurs… c’est vrai. Les conservateurs sont-ils un problème ? Non. Louons les conservateurs qui nous évite de nous rendre malades et de nous infecter avec des champignons, virus et bactéries qui ne nous voudraient pas du bien. 

 

Est-ce qu’on a vraiment besoin de nourrir et d’hydrater tous les jours deux fois par jour ? Pas vraiment. Ça peut parfaitement être à la demande quand vous en ressentez le besoin. En skincare, à part se laver, il ne devrait pas y avoir d’obligation. Mais si vous voulez plus que juste une peau confortable, c’est mieux d’hydrater deux fois par jour, oui, l’éclat, le glow sont à ce prix. De quoi nous avons réellement besoin? À vous de voir. D’ailleurs en parlant de prix…


 

Dans mon budget, ça pèse combien ?

Bonne question. Si vous vous en tenez aux basiques hydratation et nutrition, on trouve d’excellents soins à petits prix. De nos jours, ce n’est pas la peine de se ruiner pour avoir quelque chose de performant et agréable; ces technologies ne sont même pas neuves. Les actifs dont je vous ai parlés sont connus et maitrisés depuis longtemps. (En vrai, en skincare, on n’a pas vraiment fait de révolution au XXIème siècle.) Un soin qui annonce juste de l’hydratation et ne promet rien d’autre ne devrait pas coûter très cher, même pour une texture « fantaisie » un peu plus amusante que la crème de base. Ce qui peut faire monter le prix, c’est tout ce qui vient en plus. (Dont on parlera dans les prochains articles.) Eventuellement le packaging. Et ce n’est pas moi qui vous jetterai la pierre si vous craquer pour un joli packaging. Mais pensez quand même pratique. La crème qui ferait tout n'existe pas, mais ça ne signifie pas qu'on a besoin d'une routine en 15 étapes. 



Je suis d'avis qu'une bonne routine est aussi une routine simple et qu'avec un nettoyant, un toner, un sérum-traitement-essence-ampoule (quelque soit le nom qu'on lui donne), une crème et un SPF, on peut avoir une routine en béton qui couvre tous les besoins. Si vous voulez juste hydratez et nourrir, deux produits adapter à votre type de peau en plus du nettoyant sont parfaitement suffisant. J'aurais tendance à conseiller un soin unique qui convient pour l'été et la chaleur humide et un soin à glisser en dessous pour apporter plus de confort, sérum ou toner ou... , lorsque la météo ou l'air conditionné agressent plus la peau. Il y a des peaux grasses qui peuvent vivre avec deux tuners plus ou moins riches et des peaux sèches qui auront besoin de crème très riches et d'huiles. Ma peau mixte aime bien les crèmes légères et les huiles/sérums riches pour les zones plus sèches, mais c'est vraiment très individuel. Et ça évolue. Remettez votre routine en question, quand votre peau à l'air d'aller moins bien, c'est qu'il faut changer quelque chose. (Non, pas forcément ajouter, parfois il faut même retirer!!)


Dans quel ordre on applique ses soins quand on choisit d’être un peu sophistiqué et de superposer ?

Ça semble un vrai casse-tête pour beaucoup parce qu’il y a une vraie multiplication des dénominations…brume, lotion toner, essence ampoule, sérum… Une chatte n’y retrouverait pas ses petits. En réalité ce n’est pas si compliqué. Même si les marques tendent parfois à compliquer les choses pour vous garder : avec un protocole strict et des N° sur les flacons, ça simplifie et on n’a pas de questions à se poser. Mais nous aimons être volages. L’idée, c’est du plus liquide au plus épais. OU du plus aqueux au plus gras. (Oui, ce serait trop simple.) Mais personnellement, je retiens surtout que : EN PREMIER, c’est le nettoyant et EN DERNIER, c’est le solaire. Entre les deux, faisons comme bon nous semble avec un minimum de logique et de bon sens. Aucune étude n’a démontré que si on mettait le sérum après la crème, on allait 1) brûler en enfer 2) inactiver le sérum. C’est surtout une question de confort et de rapidité de pénétration. Donc faites des essais. Il y a des gens qui vous disent que la crème vient AVANT l’huile parce que c’est plus aqueux et que l’huile va sceller l’hydratation. OK, mais je ne fais pas comme ça. Parce que quand je mets une huile d’abord, je trouve que ma crème l’entraine et la fait pénétrer plus vite. Et si ma crème contient des silicones ou des huiles minérales pour sceller l’hydratation, c’est plus logique de la mettre après. (Bon, peut-être pas après de l’huile de ricin pure, mais je refuse d’employer de l’huile de ricin pure, ça ne pénètre pas du tout, c’est désagréable et épais, non, vraiment je passe. Alors que ça ne me gène pas du tout dans une formule et que voilà une bonne occasion de répéter que NON, L’INGRÉDIENT NE FAIT PAS LA FORMULE. En anglais, donc sur la liste INCI, elle est notée « castor oil » ne paniquez pas en vous disant qu’on a tué des castors pour lutter contre vos rides.)

 


À propos des masques:

Le sleeping masque, c’est un peu une crème de nuit bis, le truc qu’on met et qu’on laisse poser toute la nuit. Même genre de composition que les crèmes avec plus d'occlusifs pour mettre la peau sous cloche. Est-ce que ce genre de masque est utile ? Oui, croyez-moi. Certes, c’est surtout utile si vous les utilisez tous les jours, mais quand vous allez dormir trop tard et que vous ne voulez pas avoir les traits tirés, ça rend vraiment service. (Au quotidien aussi, mais, petite confidence, on s’habitue très vite à se trouver bien dans le miroir.)Le masque à rincer s'il est juste hydratant ou nourrissant n'est pas très différent du sleeping masque. Vous n'avez pas vraiment besoin des deux, vous pouvez très bien utiliser l'un à la place de l'autre. Garder votre masque hydratant toute la nuit n'est pas un souci, rincer votre sleeping masque parce que c'était le matin que vous en aviez envie/besoin non plus. Et les sheet masks? Ces masques en tissus imprégnés de soins? Ils ne sont pas très différents des masques à rincer, juste plus pratiques pour certains. (Croyez-moi, quand vous avez de la barbe, non, ils ne sont pas plus pratiques.) J'avoue ne pas être hyper convaincu par les bénéfices en étant très convaincu que c'est une catastrophe écologique et qu'en plus c'est cher... Mais le masque, ce n'est pas l'achat N°1 à faire. Une bonne crème, un bon sérum, utilisés tous les jours auront plus d'effet que le meilleur des masques utilisés occasionnellement. (Mais ça peut être rigolo de se peindre la figure en vert ou de porter un sheet mask qui fait une bad guy face de film d'horreur, j'avoue.)


Retenez une chose: on parle de routine parce que, en skincare, ce qui est important, c'est d'être consistant. Répétitif et monotone. (C'est pour ça qu'on aime bien avoir deux crèmes différentes aussi, pour s'amuser, mais en vrai, c'est loin d'être une meilleure solution c'est juste une solution... Différente et plus amusante.) 



Question : faut-il éviter l’alcool ? 

NB : quand on parle d’alcool, on parle de l’alcool qui dans la liste INCI est noté «, alcool, » ou éthanol ou alcool dénat. ou alcool dénaturé. Pas des alcools gras.

Ça dépend, ça dépasse. Le gel hydroalcoolique nous a clairement démontré que l’alcool desséchait et déshydratait. Il est irritant et certain recommande de l’éviter systématiquement. Résultat, certains regardent un produit qui leur convient depuis des années et jettent le tube. Alors, on se calme. L’alcool peut avoir plusieurs fonctions. C’est un conservateur qui tue les bactéries, c’est un agent de pénétration qui casse la barrière cutanée pour faire pénétrer certains actifs et c’est aussi un texturisant qui va permettre des texture hyper légères grâce à son évaporation immédiate. Peut-être que vous le supporter très bien, peut-être que vous ne le supportez pas. C’est vraiment à vous de voir. Mais ne généralisez pas et ne diabolisez pas. Si je prends mon exemple de peau sensible, je le supporte assez mal. Donc je l’évite systématiquement dans les sérums comme agent de pénétration et je n’achète pas les marques qui l’emploient comme conservateur. Présent à toutes les étapes, il me flinguerait la peau. En revanche, je n’ai pas de souci avec l’alcool présent dans les solaires pour alléger les formules. Peut-être parce qu’il n’est pas supposé pénétrer. Peut-être parce que c’est en dernière couche, après une routine qui as déjà bien restaurer mon film hydrolipidique et pas sur peau « nue. » Comme toujours, tout est dans la nuance et c’est une question très personnelle.

Dans les années ’50, on utilisait l’alcool pour ôter les traces de démaquillant laissées par le coton. Ça, c’était la catastrophe, oui. On a aujourd’hui des formules qui se rincent à l’eau, on n’est plus obligé de recourir à ce genre de procédé pour être net. Mais le souvenir perdure et contribue à la mauvaise réputation de l’alcool. Mais vous et moi ne vivons pas en 1950. Oui à la jupe corolle vintage, mais le skincare vintage : NON, jamais, merci, au revoir, on passe notre tour ! (Si vous avez la peau grasse, n'envisagez pas d'alcool pour dégraisser: c'est l'effet rebond catastrophique assuré!)

 

 


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