lire/ne pas lire

lundi lecture

Ces derniers temps, j’ai changé ma manière de lire. C’est peut-être un effet du temps qui passe, du fait qu’il m’en reste moins et que j’ai décidé de ne pas le gâcher à des choses qui ne me font pas plaisir, en tous cas, je me suis fixé la règle d’une semaine pour un livre et pas plus. Pas une semaine pour lire un livre, mais une semaine pour entrer dedans et y prendre du plaisir. Si en une semaine, c’est toujours un effort, non pas de lire et de comprendre, cet effort-là fait partie de la joie de lire, mais de me dire « je vais lire maintenant » parce que ça ne me fait pas envie et que je me trouve des excuses pour ne pas lire, des choses à faire avant, ou carrément à la place, je laisse tomber et je passe à autre chose.
Nancy Huston, la virevolte, Babel, pochette pliage cuir Longchamp
(Oui, je transporte mes livre dans des pochettes pour ne pas les abimer.)

Avant, je n’étais pas comme ça, j’insistais, je me forçais à aller au bout de tout livre commencer et je n’osais abandonner qu’après 500 pages… Je suis beaucoup plus expéditif à présent. Peut-être que je vais passer à côté de très bons livres. Mais peut-être que je conserverai mon goût de la lecture et que je lirai plus. A mon humble avis, et en l’occurrence, c’est le seul que je prendrai en compte, le bénéfice est supérieur à la perte. La première à en avoir fait les frais, c’est Nancy Huston et son club des miracles relatifs qui s’est retrouvé éjecté de ma PAL après un essai d’une dizaine de jour. (Ce livre-là fut le déclencheur.) Le ton froid, détaché, sans empathie pour aucun des personnages, les descriptions presque cliniques de leurs vies observées d’un point de vue extérieur ne m’ont pas permis d’entrer dans l’ouvrage. La quatrième de couverture faisait envie et j’avais adoré Lignes de fuite de la même auteure, mais ici, ça ne passait pas.

Et j’ai enchaîné avec un livre de Nancy Houston : la virevolte. Oui, j’ai de la suite dans les idées. Je l’avais acheté en même temps pour les mêmes raisons. Il avait peut-être en plus pour lui d’avoir une plus jolie couverture, mais chez Babel et Actes Sud, les couvertures sont toujours jolies. (Et agréable au toucher. C’est un détail, mais quand on lit, ce genre de détail fait plaisir.) Même style, détaché, extérieur, qui ne juge pas, jamais, pour raconter l’histoire d’une femme, d’un couple, d’une famille. Lin a un mari, deux enfants. Line danse, met en scène et ce métier, cette passion va l’amener à quitter mari et enfants. On suit l’histoire, l’absence d’histoire, tant c’est banal au fond une séparation, surtout que celle-là se fait sans heurt visible, sans drame qui explose à la tête des protagonistes. Tour à tour, au fil des chapitres, on s’attarde sur chacun des personnages. C’est peut-être dû à la banalité de la situation, mais j’ai eu une vraie empathie avec les personnages. (Pas forcément avec tous.) J’ai beaucoup aimé ce livre où il est question de séparation, de couple, de maternité et, aussi et surtout, du corps à travers la danse, le sexe, la souffrance. Le ton détaché de l’auteure m’a paru une richesse, me laissant de la place pour me faire ma propre idée, réfléchir, là où elle n’impose rien, alors que dans l’autre roman je n’avais qu’une sensation de vide, et je me suis souvenu des raisons lesquelles j’avais aimé Lignes de faille. 

Oui, je vous recommande de lire Nancy Houston. Et surtout, si vous l’avez lue, dites-moi ce que vous en avez pensé, ce que vous y avez trouvé, aimé, pas aimé…

Commentaires

  1. Bonjour.
    Je n'ai pas ta sagesse !
    Quand je commence un livre je vais jusqu'au bout coûte que coûte !.... Meme si je m'ennuie ! Je ne sais pas pourquoi je l'inflige cela ?
    Heureusement la plupart de mes lectures me donnent du plaisir !
    Bonne semaine !

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    1. ça ne m'est venu que très récemment. Un déclic en me disant que je perdais mon temps en fait... Et la voie de la facilité.

      à bientôt

      Dau

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  2. Bonjour Dau,
    Je crois que je n’ai pas lu Nancy Houston, je vais chercher et je vous dis quelque chose.
    Pour ma part, c’est clair, la vie est courte, le plaisir de la lecture est grand, je ne m’impose pas de lectures. Si je commence un livre et la rédaction ou le contenu ne me semblent pas suffisamment attirants je laisse tomber. Il y a tellement de belles choses à lire ! Je pense qu’il y a déjà des années que j’ai décidé de laisser de côté les livres qui m’ennuient. Il y a des fois, je les laisse se reposer et je reprends la lecture quelques mois après, je lui trouve alors infiniment de plaisir, je recommence le livre et je goûte chaque mot, chaque tournure… Sinon, j’en fais cadeau à qui puisse aimer le livre, je n’aime pas savoir que mes ouvrages sont orphelins ;)
    Avec la liseuse Kindle (Amazon) c’est simple, je demande à lire un fragment du livre, et puis j’achète.
    Le premier livre laissé de côté « Les Piliers de la Terre », lecture impossible, au bout de 80 pages, rien ne s’était passé, lourd, très lourd (peut-être la traduction…)
    Le dernier amour, « Hôsuki » Aki Shimazaki, je l’ai lu en espagnol mais l’œuvre d’origine est en français (paru au Canada). Court, intéressant, infiniment beau. Sinon, j’essaye la littérature pour « jeunes gens » : on verra, je vous tiens au courant.
    A très bientôt !
    Sara

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    1. Bonjour Sara,

      Oui, les échantillons peuvent être utiles pour les livres aussi. Et c'est vrai qu'on revient parfois à certains livres qu'on n'avait pas aimé la première fois. La princesse de Clèves qui est l'un de mes romans préférés aujourd'hui ne m'avait pas plus à la première lecture. Aujourd'hui, je le possède en plusieurs exeplaire et je les chéris tous. (Oui, quand j'aime, je ne compte pas!)

      En ce moment, je me détends avec Ragdoll de Daniel Cole un policier londonien bien fichu que j'oublierai assez vite mais qui me donne du plaisir à la lecture.

      à bientôt

      Dau

      (Oui, oui, essayez Lignes de faille et dites-moi!)

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