"Si tu y venais quelquefois l’été, nous y reprendrions notre bonne vie."
Marcel
Proust, à la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922.
J’ai eu
beaucoup d’affection pour Diptyque. La marque était une véritable alternative à
la parfumerie habituelle, elle proposait des parfums jolis et en dehors du
temps. Au romantisme un peu désuet, même, comme s’il provenait d’une autre
époque, plus poétique. En sentant un Diptyque, on avait souvent l’impression de
sentir un parfum du XIXème siècle, tels qu’on les imagine, tels qu’on les
rêves. Il y avait dans cette marque une certaine nonchalance très élégante,
bobo avant l’heure. Diptyque, c’était le charme de Jane avant le Birkin d’Hermès,
à l’époque du panier en osier. Diptyque était cool. Et ça, c’est
indémodablement chic.
Je me suis
repenché il y a peu sur Olène. Un bouquet de fleurs blanches. Un peu moins et
un peu plus en fait : Olène n’a rien d’un bouquet dans le sens où il ne
donne pas l’impression d’être construit, agencé. Olène n’est pas dans un vase mais dessine un paysage, un jardin ancien qui fut autrefois érigé par l’homme, mais ou la
nature a repris quelques-uns de ses droits, ne laissant que des traces de
symétrie, une fontaine envahie par la mousse, des allées ou se promener, un banc de pierre pour s’asseoir Imaginez
le ciel d’une nuit d’été, clair, piqué d’étoiles, baigné par la lueur de la
lune, au bord de la méditerranée. Il fait chaud et autour de vous, monte le
parfum des fleurs blanches. Le jasmin, surtout, un jasmin un peu vert, mais
aussi des éclats de chèvrefeuille, des traces de tubéreuse…
Ce n’est
pas un bouquet dans lequel vous plongez le nez, mais de vraies fleurs
dispersées autour de vous, un instant de sérénité qui aurait été enfermé dans
un flacon. Olène ressemble au bonheur, à ces moments trop rares ou nous nous
disons que nous sommes bien, ou nous
nous sentons en paix avec le monde et avec nous-même. C'est quand même bien le bonheur.
Olène, Serge
Kalouguine pour Diptyque 1988.
Il faudra que je le teste à nouveau, je dois confesser que je me tiens sur mes préférés, l'ombre dans l'eau (si vert si pointu) et Do Son (tubéreuse) puis je me rends compte qu'il y a non seulement le jasmin qui ressort mais aussi le narcisse., c'est dit: il faut le tester!
RépondreSupprimerTrès cordialement,
Sara
L'Ombre dans l'Eau reste assez unique. Couplé avec la bougie Baies?
SupprimerDo Son, je sens bien la femme qui aime les tubéreuses.. Il faudrait que je me penche plus sérieusement sur celle-là que je connais assez mal. Olène, oui, c'est un parfum riche et changeant qui ne parait simple que si on le regarde distraitement, parce qu'il ne jette pas de poudre aux yeux, mais il vaut la peine qu'on lui prête attention comme pas mal d'anciens Diptyque.