Le grand jeu se veut blanc, solaire et évocateur de plage. Ce qui présente plusieurs écueils qui peuvent conduire à la déception. Le sujet n’est pas très original et peut même évoquer un parfum précédent du quatre mains : Songes d’Annick Goutal que je n’ai pour ma part jamais aimé, un peu dégouté par son exotisme facile de vahiné couleur ovale chichement rémunérée par le tour operator. Rien de cela dans ce voyage imaginaire qui est très juste et très naturel. (Je parle d’une ambiance non forcée, de choses qui semblent d’emblée évidentes et non de matières premières naturelles même si c’est l’une des revendications de la marque, ce qui personnellement m’indiffère un peu je l’avoue. On ne se voue pas aux aldéhydes pour cracher sur la synthèse.)
D’abord une surprenante note verte assez suave, fuse joyeusement avant de nous laisser reconnaître l’accord tubéreuse-lait de coco promis, accordé qui peu à peu se transforme en gardénia exotique dans lequel le la vanille, crémeuse à souhait mais pas dessert, fait son apparition avant de redevenir une tubéreuse infusée dans lequel lait de coco. Si le parfum est changeant, c’est avec beaucoup de fluidité à la façon d’un immuable paysage que l’on croit voir changer au cours de la promenade alors que c’est uniquement notre point de vue qui a changé.
L’exotisme est bien là, comme promis le parfum est effectivement solaire et blanc, se fondant parfaitement sur la peau au point d’être, paradoxalement pour un parfum exotique, nous. Il y a la sensualité de la peau, un peu de paresse, de la caresse, mais c’est un parfum très sage, qu’on pourrait trouver familial. (Oui, les enfants, papa et maman ont un sexe et les cigognes n’ont rien à voir dans l’histoire, deal with it !) On aurait presqu’envie de le réserver aux voyages pour que dans vingt ans les bambins devenus grands nous disent que ça sent maman en vacances. (Ou papa.)
On pourrait lui reprocher son côté familial, lui préférer les paillettes d’un Caribe Kiss ou la sexualité plus débridée d’un bel amour d’été, mais c’est justement ce qui fait la force de ce grand jeu : être portable, aimable, au quotidien là ou les autres seront plus des parfums d’occasions spéciales. (Parfois, j’éprouve l’envie d’être plus habillé et le bikini lamé or ou le slip sur les chevilles me semblent un peu trop… minimalistes, que voulez vous ?) Est-il gourmand ? Un peu, il a une facette biscuitée par instant, mais n’évoque jamais véritablement le dessert, pas plus que la fleur derrière l’oreille, le paréo et l’abominable monoï, ce qui lui permet d’être fort joli à la ville, surtout en été, voire au bureau où ses envies de vacances sont dites avec assez de subtilité que pour ne pas offenser la direction.
Chaleur, tubéreuse, c’est tout ce que j’aime, il me manquait donc vraiment.Le grand jeu, Isabelle doyen et Camille Goutal pour voyages imaginaires, 2020.
NB: j’ai directement acheté la recharge, n’étant pas particulièrement amateur de flacons et gros radin: pour 25 ml de plus, elle coûte 45 € de moins, sachant que je vais de toute façon remplir un mini vapo pour transporter mon parfum avec moi partout et toujours comme un talisman. Ça fait peut-être de moins jolies photos, mais je ne déteste pas l’aspect fiole pharmaceutique et, pour moi, seule l’ivresse compte !
Il m’intéresse vraiment celui-là !!! J’ai vu qu’il vendait les échantillons, je vais peut-être bien en commander 3 pour tester!!! Belette
RépondreSupprimerIl est vraiment joli et très facile à porter.
SupprimerJ’ai commandé 3 échantillons dont celui-là !! Belette.
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