l'heure du thé

 (c'est toujours l'heure du thé!)



Voilà des décennies que je n’ai plus parlé de thé. Probablement parce que j’en change beaucoup moins que de parfum préféré du moment, mais enfin, aux portes de l’été, pour ceux qui ont la foi, ma sélection du moment est tout à fait de saison. Est-ce que j’ai aussi bu la même chose tout l’hiver ? Certes, mais j’avais déjà envie d’été. (Frustration est mon deuxième prénom, je n’en peux plus d’avoir froid.) Mis à part une tasse de pu erh de temps en temps, je suis en pleine fixation sur les thés vert japonais. (À propos de thé sombre, j'ai trouvé tout près de chez moi une fort intéressante variation parfumée à la pistache qui apporte de la rondeur et efface quelque peu les nuances moisie du pu erh que j'apprécie, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.)




Pour le thé sencha qui est mon ordinaire, m’y connaissant assez peu finalement, je ne fais pas mon difficile et j’explore. (En vrai, j’explore assez peu parce que je suis une feignasse.) Ma véritable obsession du moment étant les petites tasses et bols en bleu et blanc assez simple et modeste, je trouve que ça va bien avec le côté frais et vert du thé, un peu marin. Je garde mes tasses plus ornées pour de rares retours aux thés noirs et aux thés parfumés.

 



Chez Honoris CausaHonoris Causa, à Arcachon, toujours mon fournisseur principal, j’ai déniché un genmaïcha oji qui ajoute au sencha en plus du riz soufflé qui donne une nuance céréale grillée toute douce un peu de matcha qui végétalise et verdi lé thé en lui donnant une coloration, un relief intéressant en détachant la fraîcheur sur un fond tout en douceur. Une bonne initiation pour ceux qui voudrait essayer le thé vert mais craignent vraiment toutes les nuances d’astringence et d’amertume. Je l'aime le soir surtout. Pour de la pur rondeur, ma préférence se porte plutôt sur le Hojicha, un thé grillé très beige dans la tasse, au goût très céréale qui reste frais.

 



Tout en fraîcheur, il y a le kukicha, peu exporté, un peu cheap dans l’esprit nippon car il est associé aux périodes de rationnement de la guerre qui est constitué des tiges, comme cela se voit sur la photo, ce qui le rend très végétal, un peu astringent, acide et herbacé, fort peu théiné. Pour moi qui n’aime pas trop le sucre il remplace avantageusement un soda pour se rafraîchir.

 



Le classique parfumé dont je ne me lasse pas, c’est le sencha chikara, qui marie aux feuilles de la poudre d’écorce de yuzu qui vient troubler la liqueur. C’est légèrement amer, l’agrumes et présent mais tout en finesse ; j’aime beaucoup, bien plus que les sempiternels variation Earl Grey à la bergamote.

 



Des choix, très sages, très posés, très méditatifs qui se dégustent par petites gorgées en lisant plus qu’en prenant le dessert. Notez aussi qu’une larmichette de cointreau dans le thé sencha nature le parfume fort agréablement. Grog en hiver ou cocktail en été, au choix.  (Mais évitez quand même de gâcher de thés de grande qualité pour faire ça…)

Commentaires

  1. Dominique, j'interviens souvent ici pour vous parler de Mitsouko et des vieilles bourgeoises de province en Femme ou en Calèche mais nous partageons le thé en commun. Avez vous essayé Minami Sayaka en Sencha ? D'une infinie finesse......
    _fabien_

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