paresse magenta

Le magenta est la couleur de l’année. C’est dans Vogue (en photo) mais dans tous les magazines y compris les trucs belges les plus ringards et sur tous les réseaux sociaux qui font parfois les tendances et beaucoup plus rarement l’élégance. Personnellement, je trouve cette couleur magnifique mais j’adore depuis toujours toutes les nuances de rouge froid, de bordeaux, de rose… Je suis absolument ravi ou pas vraiment parce que ça risque de faire beaucoup plus de tentations que le vert anis (joli mais qui me donne l’air d’un cadavre) ou le caca d’oie. (Le caca d’oie, c’est immonde, je refuse d’en discuter. Quoique, comme support à un joli magenta, ça peut peut-être probablement devenir sublime ? #idéeshopping) Une des vraies questions pourrait être « et avec ça, je porte quel parfum ? » les magazines et les influenceurs Instagram ne vont pas s’en priver, ils adorent faire des mises en page jolies et absurdes en rapprochant des flacons qui sont jolis les uns à côté des autres et on s’en fiche de la pertinence et de la cohérence au-delà de ça. (Ne me dite pas que je suis mauvais, j’ai juste raison.) Notez que c’est assez facile de répondre pour le magenta : des roses assez sombres, voilà, c’est bon, j’ai fait un billet.

J’illustre avec le Toy Boy de Moschino bien que le rouge velours de Saint Laurent s’y prête encore mieux, mais Toy Boy en le parfum que je porte avec plaisir ce week-end et j’ai envie de remettre à l’honneur cette jolie création mainstream qui me fait énormément plaisir. Il ne crie pas « luxe et belles matières » mais joue intelligemment sa partition de rose épicée-cuirée en restant subtil, évolutif. Un parfum vraiment joliment conçu qui prouve bien qu’il vaut mieux avoir du style et des idées que de l’argent. (Je ne peux m’empêcher de penser que le même concept chez Tom Ford aurait donner quelque chose d’assez lourdingue et vaguement répugnant. Le luxe n'est pas toujours très subtil ou intelligent à force de manquer d'humour...)

Si vous me demandez quel est mon mot pour 2023, je répondrai certainement procrastination. Ou paresse. Je suis très bon pour pratiquer les deux et je le sens encore mieux pour 2023. Avec deux très bons arguments : insomnie et mauvaise foi. Je m’entraîne depuis très longtemps et je n’ai pas forcément envie d’essayer de nouvelles choses, plutôt de mettre à l’honneur un talent déjà maîtrisé. Parce que c’est l’option la plus paresseuse.


Le blog est un bon exemple de repos et de procrastination. J’ai des idées de billets, mais je reporte parce que… Je n’ai pas les photos et je ne sais pas les faire pour cause de lumière dégueulasse ou carrément absente. NB : c’est indiscutable mais il y a toujours moyen de s’en tirer en éditant un minimum, au pire en faisant du noir et blanc OU de faire un billet de texte uniquement. (Est-ce que les gens accepteraient de suivre un blog de texte sans image ? Vraie question, vous avez deux heures pour réfléchir et venir faire un commentaire.) Ou alors je dois feuilleter des magazines pour voir quelles sont les tendances et m’inspirer, avoir un avis pertinent, etc. (Est-ce que je vous menace d’un billet sur le skinimalism dans les semaines qui viennent ? Oui, sauf si j’ai la flemme plus que la flamme.) Ou je dois traîner sur internet pour faire du repérage (traduction : acheter des trucs et remplir ma salle de bain en utilisant le premier prétexte venu), voir ce que les autres font pour ne pas dire la même chose ou alors en mieux, mais finalement je n’en suis pas capable donc je vais juste les citer… (Est-ce que je devrais faire des revues de presse ? Article intéressant chez un tel, allez le lire et puis c’est tout ?)


Pour paresser, outre des magazines dont en réalité je regarde juste les images quand je n'ai pas envie de m'énerver, des plaids et des litres de thé, j’aime beaucoup en ce moment le parfum d’intérieur. A vaporiser plutôt qu’en bougie. C’est à la fois plus subtil, plus immédiat et plus tenace. (Et ça nous épargne les sempiternelles photos de bougies Dyptique posées sur un livre Taschen - je n’en peux plus, merci.) Je suis particulièrement, de plus en plus en amour avec la dame de Heian de Serge Lutens. (Marque trop peu citée sur ce blog alors que ce créateur a quand même été très important dans l’histoire de la parfumerie. C’était un vrai choc lorsque les premiers parfums ont été lancé dans les Salons du Palais Royal.) Des bois clairs, presque frais, une note d’encens et un parfum fort léger, pas envahissant, qui dure des jours sur les étoffes en se faisant plus doux, plus moelleux et plus confortable au fil du temps. Il est facile à vivre et fort gracieux. Je ne croyais pas trop à cette ligne at home et pourtant, si. 


Pourrais-je ne pas me parfumer et m’envelopper dans mon plaid parfumé pour traîner à la maison sans voir personne ?  Bonne question…

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