« Quelquefois, quand cela nous embêtait trop d’aller à un thé ou à une matinée, nous partions pour la campagne et il me montrait des mariages extraordinaires de fleurs, ce qui est beaucoup plus amusant que les mariages de gens… »
Marcel
Proust, à la recherche du temps perdu, le côté de Guermantes, 1921.
Confidence
(mais nous sommes très loin du scoop) : Marions-nous est totalement mon
genre. Tellement que c’est presque caricatural. Pour poser l’ambiance,
imaginez-vous quelque part entre le N°5 et Joy, mais avec des airs de quelques
fleurs… ça ne vous aide pas beaucoup ? Allons un peu plus dans les
détails.
Marions-nous
est une comédie des années ’20 qui déploie dès l’ouverture toute une troupe
d’aldéhydes. C’est crémeux, savonneux, mousseux, comme une starlette blonde de
la MGM dans son bain de mousse. Les fleurs sont présentes mais on les distingue
à peine, un peu de fleur d’oranger, virginale, une rose que l’on reconnaît
parce qu’on pense à Rive Gauche, on croit apercevoir un lilas, on tient une
tige de jacinthe blanche… Le temps de réappliquer un peu de poudre d’iris et la
vedette du show entre en scène, c’est le jasmin. La fleur blanche à des accents verts et elle
a conservé de l’enfance quelques rondeurs.
Pourtant,
le parfum bascule. Pas dans le drame, mais l’ingénu jasmin révèle son caractère
indolique, charnel sur un fond qui reste doux et crémeux mais le décorateur n’a
pas tout-à-fait masquer les notes une peu plus fauves et animale du parfum. On
nous a menti au début. Le jasmin n’est pas une oie blanche, le retournement de
situation nous a montré qui mène le jeu. (Mais le marié ne s’est pas plaint.)
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arrière-plan: Baba Beaton par Cecil Beaton |
Marions-nous,
Oriza L. Legrand, 2014.
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