« Nous restons cachés comme l’humble violette. »
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.
La violette, c’est la senteur chic du XIXème siècle finissant, celle des dames et des demoiselles, la senteur enfin permise par la synthèse qui triomphe à la belle époque. Elle est présente partout, aussi bien seule qu’accompagnée. Faut-il s’étonner que je l’aime, moi qui ne suis peu-être pas toujours d’une modestie exemplaire, certes, mais encore plus rarement d’une grande modernité?
Ma préférée, à laquelle je reviens toujours, c’est celle de Santa Maria Novella. C’est difficile de faire une violette. La fleur est prise entre le bonbon et la poudre, deux interprétation certes fort jolies et plaisantes mais qui ne me conviennent pas vraiment. À Choisir, je préfère la violette cosmétique, mais alors associées à la rose, mais alors le bonbon, je trouve ça très joli pour d'autres mais absolument importable pour moi. Trop insolent.
L’officine florentine réussit parfaitement à équilibrer le parfum de la violette. Le départ est vert, frais ; le fond se poudre et se réchauffe d’une imperceptible pointe de vanille, mais le parfum est un bouquet de fleurs, délicieusement naturel (Merci la synthèse!), peut-être un peu belle époque et grand-mère au cheveux argenté (reflet régécolor mauve) mais passablement hors du temps. La violette revenant régulièrement, interprétée différemment, certes, son aspect naturel permet à ce parfum d’échapper à la mode et ce qui n’est pas à la mode se démode plus difficilement. On pourrait le croire vite effacé, mais sa trace perdure longtemps sur les vêtements. Notez que les savons de la marque sont un vrai plaisir également, ils parfument joyeusement la salle de bain.
Cette violette, c’est l’une de mes petites joies actuelles. Une grande joie même. Elle m’avait beaucoup manqué et je ne m’en rendais pas compte. Je suis enchanté d'y être revenu. Ce n'est pas une oeuvre majeure de la parfumerie, mais c'est ravissant!
Violetta, Santa Maria Novella.
NB: Je ne suis pas nécessairement fan du layering en parfums, mais je dois dire qu’avec celui-ci, on tient quelque chose… Je trouve qu’il se prête volontiers à une vaporisation le matin suivie par un autre parfum un peu plus tard dans la journée. Un peu d’Heure Bleue (mon obsession du moment) ou de Red Roses par exemple.
La violette, je la trouve ravissante sur les autres mais pas sur moi. La délicatesse et le côté romantique de cette fleur est à l'opposé totale de moi. Comme tout ce qui est robes fleuries à froufrous aussi d'ailleurs. Avec un parfum à la violette je me sens déguisée. Mais un grand oui pour la sentir autour de moi!
RépondreSupprimerAh mais ça se tente en bougie alors? As-tu déjà essayé la note de feuille de violette, moins florale, plus verte? On la trouve dans le masculin Grey Flannel de Geoffrey Beene ou dans le 1000 de Patou (un joli chypre très raide et élégant qui sent bon la chemise bien repassée et la boutique de fleuriste!) C'est une alternative très intéressante et bien moins romantique que la violette en fleur...
SupprimerLes voilettes, poudre de chez Guerlain sent la violette, quand la poudre Caron sent la rose... c'est leurs signatures...
RépondreSupprimerMon odeur cosmétique préférée, c'était l'odeur rose-violette des anciens rouges à lèvres Bourjois!
SupprimerTendre souvenir, le RAL de ma maman, qui me donnait le tube lorsqu'il était fini, de l'index je grattais ce qui restait à la base... ;)
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