herbe

"Nous la trouvâmes un peu décoiffée, car elle arrivait du jardin, de la basse-cour et du potager où elle était allée donner à manger à ses paons et à ses poules, chercher des œuf, cueillir des fleurs et des fruits pour faire son chemin de table..."

Marcel Proust, à la rex-cherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922.

Ce n’est absolument pas de saison et c’est pour ça que je devais l’allumer maintenant : Herba mystica du Couvent des Minimes sent délicieusement bon le printemps. L’accord est vert, il tourne autour du galbanum, un galbanum rafraichi et policé par la cardamome. Ça sent bon le feuillage et le potager, ça sent avant les fleurs. » L’accord est très joli, frais mais pas trop, il est parfait pour évoquer les beaux jours, les premières promenades au jardin, lorsqu’on est sous le plaid. Les amateurs de l’Eau de Campagne de Sisley devraient adorer.

Néanmoins je trouve la diffusion un peu faible. Je pinaille, mais on sent que le couvent veut monter en grade, devenir plus luxueux et il manque pour l’instant un petit quelque chose qui n’est pas lié à l’odeur, délicieuse, mais vraiment à l’intensité du parfumage. Ne pas envahir l’espace, le saturer, c’est très bien, mais pousser la modestie aussi loin, c’est faire preuve de trop d’humilité quand on prétend au luxe. 

J’avoue avoir un peu de mal avec la direction prise par la marque depuis le rachat par Filorga, j’attends de voir ce que ça donnera avec l’arrivée de Jean-Claude Ellena. Mais je crains que ce ne soit trop. Sur deux ans, une vingtaine de fragrances, je vous avoue que je n’ai pas le courage de m’intéresser à toutes. Et que finalement ce ne sera peut-être à aucune. (Oui, je suis un blogueur sans morale et sans conscience.) C’est con, parce que j’aurais bien aimé…

Est-ce que quelqu’un pourrait dire au marketing de se calmer. Puis-je citer Edwina Monsoon en guise de conclusion ? I don't want more choice, I just want nicer things! (Absolutely fabulous, saison 3 épisode Jealousy.)

Herba mystica, le couvent des minimes.