valises

"J’aurais voulu prendre dès le lendemain le beau train généreux d’une heure vingt-deux dont je ne pouvais jamais sans que mon cœur palpitât lire, dans les réclames des compagnies de chemin de fer, dans les annonce de voyages circulaires, l’heure de départ…"

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann, 1913.

Le temps des vacances approches! C’est aussi, et c’est moins drôle, le temps des valises. Pour les vêtements, je n’ai pas de trop gros problèmes : je n’ai RIEN à me mettre. Enfin, si, honnêtement, je m’arrange pour avoir un stock de vêtements correspondant à 15 jours de vacances. Pas plus, pas beaucoup plus même si un peu de marge peut être bien, et pas moins. Pour les parfums, par contre, c’est BEAUCOUP plus compliqué. Parce qu’il faut être prêt à faire face à toutes les situations (genre lire au bord de la piscine OU lire au bord de l’océan ?), qu’on ne sait pas de quoi on a envie, qu’on ne veut pas faire de jaloux parmi nos parfums. (Si, je vous jure que certains sortent ce genre d’excuse pour emmener plus de flacons) En résumé, on a du mal à se séparer de notre collection.

Il y a ceux qui emportent des échantillons, ceux qui prennent des petits vapos qu’ils ont remplis de leurs merveilles, bref qui jouent sur la place occupée par les flacons. Ce n’est pas mon genre. En premier lieu parce que je suis bien trop feignant que pour transvaser. Et puis parce que ça ne résout pas vraiment la question du choix. En vacances, j’aime avoir peu de flacons, ne pas devoir choisir, me dire que, à ce moment-là, c’est celui-là, et à tel autre ce sera l’autre, et puis c’est tout. Ne plus me mettre devant mon armoire, découragé, et me dire que je ne sais pas lequel porter, ça m’épuise.

L’an passé, j’étais parti au bord de l’océan avec cinq parfums pour quinze jour et ça m’avait semblé suffisant, j’aurais même pu me contenter de moins. Sables est un incontournable du bord de mer en été pour moi. Je ne le porte que là. À la ville ou en hiver, je ne pourrais tout simplement pas. Mais sous le soleil, à la plage, il est juste parfait et je l’adore. J’avais pris aussi une cologne,  l’Eau d’Orange Verte, parce que beau temps, chaleur, tout ça, ça implique un peu de cologne, que la cologne c’est de toute façon joli et tout le temps partout. J’avais aussi pris White Linen, parce qu’un aldéhydé me paraissait indispensable. Mais finalement, peut-être pas tant que ça. Le Géranium de Diptyque me semblait joli pour visiter l’arrière-pays avec ses notes florales épicées bien sèche. Et puis surtout, j’avais pris l’Heure Bleue sans vraie raison autre que «je l’adore» ce qui, à mon sens, est la meilleure des raisons et j’avais adoré le porter le soir, en extrait, pour aller dormir. La chambre sentait l’Heure Bleue à la fin du séjour, c’était exquis, une sensation de me retrouver «chez moi.»(J’adorais porter cette version alors que d’habitude, par temps frais, je suis plutôt eau de toilette.)

Du coup, que faire cette année ? J’ai déjà le beauty-case parfait (En cuir épi noir Vuitton que j’aime bien parce que les flacons sont bien protégé et qu’il se transforme en sac de ville, mais on en trouve de parfaits chez Muji ou dans la marque Kipling.) mais je mets quoi dedans ? Sables, c’est certain. L’Heure Bleue? Probablement parce que quand c’est bon, changer pour le plaisir de changer, c’est un peu ridicule. Et une cologne, l'Eau des Minimes, en grand flacon, c'est plus amusant quand c'est généreux, parce qu'elle sent bon, qu'elle donne ce petit coup de fraîcheur qu'on attend d'une cologne et que son amertume, loin d'être austère comme celle de la grande élégante qu'est l'Eau de Gentiane Blanche, sait se faire chic quand même.

Une bougie? bien sûr! Petite Chérie, encore, comme souvent, parce que j'adore la note poire et qu'elle ressort bien plus en bougie et que je ne me vois pas porter le parfum: je me semblerais un loup déguisé en agneau! Mais le sentir dans la maison comme si quelques roses traînait dans un vase à côté d'une corbeille de fruits, c'est tout ce que j'aime!

Trois parfums, voila qui réduit de plus en plus mon bagage. Peut-être qu'un jour, je ferai même parfum unique, qui sait? Même si, là, c'est déjà très facile: plage: Sables, nuit: Heure Bleue, et le reste du temps cologne. Pas besoin de réfléchir, juste profiter. Et vive les vacances! (Du shopping sur place? Heu... Écoutez, ça, on en parlera à mon retour...)

Et vous? Vous vous prenez la tête? Vous emporter quoi?