la collectionneuse de parfums

“elle insufflait à cette prose si commune une sorte de vie sentimentale et continue”

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann 1913.

Avec un titre pareil, trouvé à moitié prix, je ne pouvais pas passer à côté, n’est-ce pas ? J’avais lu Élégance, son premier roman et j’avais aimé l’idée de cette histoire d’une femme qui se remet en question, pas forcément volontairement, et change de vie tout en changeant d’apparence en lisant l’ouvrage culte de Geneviève Antoine Dariaux. Mais le livre n’était pas un chef d’œuvre, plaisant à lire, sans plus. Ici, c’est un peu pareil…

L’histoire est celle d’une anglaise qui hérite d’un appartement à Paris dans les années ’50, appartement dont elle ne connaissait la propriétaire. Parallèlement, on suit les aventures à New York d’une jeune fille française fin des années'20, femme de chambre dans un grand hôtel. Le lien entre les deux ? Les flacons de parfum et Madame Zed, mystérieuse créatrice de parfum, d’origine russe, personnage réel mais mal connu, auteur du célèbre My Sin de Lanvin. 

L’idée de parler de Madame Zed, créature quasi mythique, dont on ne sait rien, est une trouvaille assez géniale qui fait une bonne part de  l’intérêt du roman, mais au final, ce n’est pas ma tasse de thé. Certes, il est question, beaucoup, de parfums, de créations de parfums, et d’une façon plutôt plaisante et pas idiote, ce qui est plutôt rare dans les romans, mais l’histoire entre quand même dans la catégorie "sentimentale" et fleur bleue. L’histoire est bien, plaisamment racontée, vite lue, mais ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et à prendre grand intérêt à leurs aventures. Pas mon genre, certes, mais pas un grand roman dans son genre non plus. Dommage, car l'histoire d'une bourgeoise anglaise un peu coincée dans son couple 1950, c'était un thème qui me parlait pourtant plutôt bien, les tribulations d'une jeune fille qui fait son chemin dans les années folle aussi.

La collectionneuse de parfums, Kathleen Tessaro, 2015.