madeleine

“…il leur suffisait pour plaire d’une blancheur chiffonnée…”

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922.

J’avoue un faible, un gros faible pour la crème Nivea. Je suis incapable de passer devant une promotion sans en acheter au moins un pot. Je ne vous fais pas le couplet "Ma grand-mère n’utilisait que de de l’eau, du savon et de la crème Nivea et elle avait une peau superbe!" parce que ce serait un mensonge éhonté. Ma grand-mère était une acharnée de l’eau et du savon Sunlight, devait bien avoir un pot de Nivea, mais elle aurait pu remporter le prix de femme la plus ridée du monde. Génétiquement, je ne suis pas gâté.

Nivea, j’adore l’odeur cosmétique fleurie, désuète et rétro.* Une odeur qu’on a tous connu. J’y reviens par nostalgie et parce que, pour trois francs six sous, les produits tiennent leur promesses : hydratation et peau douce. Bien sûr, il y a mieux, mais c’est plus cher. Pour faire de la maintenance, de l’entretien, la Nivea est juste parfaite et ma peau réactive la supporte très bien ! La version soft me fait aussi le visage les jours de grande paresse ou je ne consens à ouvrir qu'un seul pot après ma douche. Et la classique fait même office de masque à l’occasion.

C’est un produit repère. De ceux sur lesquels on sait qu’on peut compter parce qu’il est là depuis tellement longtemps. (1911) Le genre de produit qu’on aime retrouver quand on en a marre de tester des nouveautés, qu’on veut se faciliter la vie, ne pas se prendre la tête, parce qu’il ne déçoit pas depuis une éternité. Et en même temps, c’est une madeleine de Proust. Vous imaginez un monde où il n’y aurait plus de crème Nivea ? Moi, j’y arrive pas…

*Je suis juste un peu traumatisé par les changements d’odeur d’un produit à l’autre, comme pour la version raffermissante au Q10 plus fraîche. En ouvrant un pot bleu, ne pas retrouver l’odeur habituelle, je le vis comme une petite trahison.