la vie en roses

« Ces étoffes légères et ces couleurs tendres donnaient à la femme le même air frileux qu’aux roses qui pouvaient rester à côté d’elle, malgré l’hiver, dans l’incarnat de leur nudité, comme au printemps. »

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

Red Roses, Jo Malone, bougie et parfum d'intérieur
les 7 roses de Tokyo Inoue Hisashi, éd. Picquier
Jo Malone a la cote auprès des blogueuses beauté qui s’arrangent souvent pour mettre un flacon ou une bougie dans le cadre, beaucoup moins auprès des perfumistas qui boudent la marque anglaise sans que je sache exactement pourquoi… Parce que, oui, je l’avoue, j’aime bien Jo Malone. C’est moderne, léger, pas prise de tête, confortable et ça fait plaisir. Ce que devrait être un bon mainstream plutôt que la niche ? Oui, peut-être. Mais ce n’est même pas vendu à des prix déraisonnables. Et il n’y a pas de mal à se faire plaisir quand c’est joli et joliment fait, non ?

En ce moment, le parfum qui m’obsède c’est Red Roses. Simplement un grand bouquet de roses rouges. Un énorme bouquet dans un beau vase. Enfin, simplement… C’est très réussi parce qu’il y a le vert des feuille et des tiges et cette petite acidité des roses fraîches en plus des capiteuses roses rouges. Sentir Red Roses, c’est avoir l’impression de se rouler  dans les pétales de rose. Un peu décadent ou terriblement romantique ? Je vous laisse juge, mais c’est se faire diablement plaisir. Plus que la version cologne, j’adore la très réussie ligne pour la maison ou le corps, je trouve qu’elle se prête mieux à la « naïveté » du parfum que la version alcoolique.

En parfum « pour soi », je suis un peu moins sûr de mon coup parce que la rose n’a jamais été mon truc. En plus, je ne peux pas m’imaginer que je suis le genre de Red Roses, pas le cheveu assez lisse, assez brillant. (Je sais, ça se travaille !) J’aimerais, mais je ne suis pas certain d’assumer, dit-il dans un moyen-oriental nuage d’aldéhydes qui sature l’air autour de lui et fait trembler son entourage. Peut-être y viendrais-je plus tard, en prenant l’habitude, après moult hésitations dignes d’une vierge innocente à la veille de ses noces.  Considérons que la ligne maison et bain est une période de fiançailles, et, en attendant, je vois la vie en Roses.

Red Roses, Jo Malone, 1996.

Commentaires

  1. Bonsoir Dau,
    Comme j'ai eu l'occasion de le dire ici à plusieurs reprises, la rose, c'est pas ma tasse de thé. Sauf que pendant un moment j'étais obsédée par une rose musquée ou ambrée et vous m'avez conseillé "Ce soir ou jamais" et je suis en amour depuis. Donc la rose de Jo Malone ne me tente pas du tout. Mais je me suis procuré "Les sept roses de Tokyo" de Hisachi Inoue, rien qu'en le voyant sur votre photo (si,si, je vous assure !), parce que j'adore le Japon et la littérature japonaise en particulier (et leurs thés en général) et que nous avons beaucoup de goûts en commun : je n'ai lu que les 100 premières pages mais franchement "j'adôôôôre" (pour parodier Charlize Theron). Le sujet est peut-être grave mais quel humour ! Après votre blog de parfums, à quand votre blog de livres ?

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  2. Ah, j'adore le Japon et la littérature japonaise aussi! Oui, nous sommes fait pour nous entendre! Le blog livre, hélas, ça ne va pas être possible, en grande partie parce que je manque de temps pour lire (encore, je le prends, tant pis pour le reste!) mais surtout pour tenir un deuxième blog. Un blog en loisir, c'est gérable assez facilement, même si ça empiète parfois sur d'autres choses parfois, deux, pour moi, ce n'est tout simplement pas possible. Pas en voulant être un peu régulier et un peu sérieux. Oui, les sept roses est merveilleux pour son humour dans un tel sujet, je ne l'ai pas encore fini (950 pages quand même) mais je me régale!
    Pour Ce soir ou jamais, je suis ravi, je le trouve magnifique avec son départ un peu jardin et son fond qui me fait pensez à un rideau rouge d'Opéra. Je ne pourrais pas le porter, j'ai du mal avec la rose aussi, mais je l'adore sur d'autres!

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  3. Bonjour Dau,
    Je me rappelle bien votre blog précédent, il y avait des livres et des parfums, c'est grâce à vous d'ailleurs que j'ai connu Fred Vargas.
    Bien cordialement,
    Sara

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