douairière


"C’était du reste une femme très intelligente et ravissante à ce moment-là, c’est une douairière maintenant."

Marcel Proust, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

Il y a peu, un flacon de cologne L’aimant de Coty est entré en ma possession. (Une version des années ’60) Obsédé comme je le suis par les aldéhydes, je ne pouvais manque la chance de connaitre cette création de la fin des années ’20.

L'Aimant, Coty.
Le départ aldéhydé est un peu altéré par le temps, on sent peut les notes de départ et on plonge assez vite dans une infusion de fleur qui rappelle un peu l’Heure Bleue, elle-même inspirée de l’Origan de Coty, mais une Heure Bleue qui aurait été dépourvue de ses notes encaustiques. Le parfum prend un peu le chemin de l’orient, s’épice avant de se poudrer de façon délicieusement rétro. En fait, il tourne à la savonnette aux fleurs, à l’ancienne savonnette anglaise aux fleurs. Si vous aimer Downton Abbey, vous comprendrez mon ressenti, j’ai véritablement l’impression de sentit l’eau du bain de Lady Violet…

Une sensation de propre mais aussi, surtout, une impression de démodé, de grand âge, mais terriblement élégant, séduisant. Oui, je me suis senti vieux, hors d’âge, mais je me sentais également irrésistible. En portant ce vintage, vieilli, abîmé, je me disais que la mode est une chose bien sotte et que la jeunesse et la nouveauté sont des notions bien vaines. Vieillir avec grâce est un talent, peut-être préférable à celui de rester jeune finalement.

L’Aimant, Vincent Roubert pour Coty, 1927

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