les favoris des vacances…

Les parfums qu’on porte le plus ou qu’on aime le plus porter, ce qui n’est pas toujours la même chose, sont aussi ceux dont on devrait le plus parler. Pendant le temps de la canicule au bord de la mer, la peau s’échauffe et le parfum n’est pas le même.  Pas d’envie de cologne toute fraiche et toute simple pour moi, mais des vrais parfums pleins de nature et de soleil pour être à l’unisson de cet été…

Sables, Annick Goutal, est incontestablement un de mes favoris des vacances : je l’avais aimé au bord de l’atlantique, je l’ai adoré au bord de la Méditerranée, quand les températures dépassaient allégrement les 40°. Il m’a semblé encore plus naturel, plus paysage, perdant sur moi toutes les références alimentaires qu’on peut lui trouver (curry et caramel) pour n’être que portrait de la dune, un portrait stylisé, surexposé tout en ombres faisant ressortir la lumière. Sombre et goudronneux avec ses belles notes d’immortelle, Sables est juste merveilleux. D’autant plus qu’il porte en lui sa part d’aventure car il y a du légionnaire, beau, blond et sentant bon le sable chaud, dans ce parfum. Du légionnaire qui n’est qu’une aventure, mais une aventure torride et qui vous laisse rêver au petit matin quand vous retrouver les traces du parfum… (Sables à une tenue d’enfer. Ma valise de retour sent Sables)

Aliage d’Estée Lauder est la surprise des vacances : sous haute température, le parfum perd son côté savonneux dû aux aldéhydes qui lui donne cet aspect si naturel quand il est porté de peau fraîchement lavée, pour devenir un  bouquet aromatique et vert, une photo comme sables, mais moins stylisée peut-être, juste habillement cadrée, pour offrir un petit bout de nature en gros plan. Vert et chaud, Aliage décline toutes les facettes qui vont du bronze au vert de gris en passant par le jaune paille. Il est moins sophistiqué qu’en hiver, mais n’est-ce pas ce qu’on réclame d’un parfum de vacances ? En tous cas, ce parfum, c’est une redécouverte, bien loin de mes souvenirs. Je l’aimais, j’aimais son chic de savonnette sur la peau, à la fois naturelle et synthétique. Dans le fond, le savon, ça n’a rien de naturel, c’est juste une très bonne habitude… Tellement naturel que je l’avais associé à une amis qui sentait exactement ça. (Ne me demander pas quel savon elle utilisait)

La bougie, ce fut Noël d’Annick Goutal qui a en la bonne idée d’évoquer la fête en ne jouant pas sur les senteurs odieuses de la cannelle et de l’orange qu’on peut sentir partout et qui à force d’avoir été traitée de façon médiocre sont devenue synonyme de pauvreté, de bonheur au rabais, mais en évoquant l’arbre de la fête et en restituant les senteurs de la pinède faisant ainsi une bougie à brûler aussi en été. C’est frais, résineux sans être collant, un peu vert, parfait pour évoquer les soirées sur la terrasse avec la pinède en arrière-plan. Bien plus que pour célébrer le divin enfant à mon humble avis. (Pour ça, j’aime mieux l’encens qui me semble être une future grosse envie de la rentrée pour moi…)

Sinon, vacances, ça veut aussi dire Duty Free et je déteste ça ! Attention, ceci est une grosse minute de snobisme. Mais je suis désolé, au milieu de ces infâmes touristes, vendus quasi au rabais, nos chers parfums avait l’air tout cheap et triste. Y compris les Tom Ford ligne exclusive et le Armani Privé qui du coup semble encore beaucoup moins niche sincère et beaucoup plus filon commercial à destination des nouveaux riches russes, qui formaient plus de la moitié des gens qui m’entouraient, pas exactement une clientèle qui me fait rêver tellement elle venait de me heurter par son manque de goût et son absence d’éducation. (Non, ce n’est pas du racisme primaire bête, j’ai aussi connu une famille russe absolument délicieuse, très raffinée, mais là, je fais référence à ces odieux touristes qu’on croise dans les hôtels et je généralise juste un peu sans exagérer.) Franchement, ça ne fait pas envie, mais le public visé explique peut-être en partie la pauvreté clinquante de certains jus, le manque d’imagination remplacé par une fausse opulence des matières qui parfois donne l’impression de dégouliner… (Vous pensez que je n’aime pas trop les nouvelles sorties ? Vous avez raison.) 

Et vous, vous portez quoi en vacances?

Commentaires

  1. Hello DAU! Contente de lire un nouveau post, j'étais en manque (déjà!). Je pars dans le Sud de la France fin septembre (avec une étape à Grasse bien sûr) et je pensais emporter avec moi Sables que j'aime au delà des mots (il a parfumé ma ceinture de sécurité!). Je le trouve, comme vous, parfait pour l'été, et je suis sûre que sur peau chauffée par le soleil - enfin pas trop quand même, ma réistance à la chaleur étant proche de zéro - il fera un malheur.

    Je pense aussi emporter La Page Claire de L'Antichambre, un jus frais, propre, simple et très subtilement épicé à base de mandarine et de basilic.

    Je ne pense pas prendre plus de deux parfums, partant pour faire principalement de la rando, j'aime aussi "sentir" le paysage et ne porte à ce moment aucun parfum.

    Bonne journée caniculaire!

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  2. J'ai redécouvert Sablés aussi dans ces conditions méditerranéennes, moi qui l'aimait de loin, le portait rarement. Je vous ai fait confiance, en me disant que j'allais essayé pour voir. Bah ça a pas loupé. C'est un trésor qui devient vraiment subtil, très beau et ciselé.

    J.

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  3. Sables est probablement le parfum qui m'a demandé le plus de temps... (10 ans?) L'ayant senti en boutique, j'avais une vraie réaction de rejet. C'est d'avoir entendu qu'il était divin sur la plage qui m'a donné envie d'essayer. Et l'essayer, ce fut l'adopter et l'aimer. Même si je ne l'aime que 15 jours par an, je ne pourrais m'en passer.

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  4. Sables! Le meilleur pour moi. Dieu.
    Je l'ai aimé immédiatement, dès le premier pshitt. Une tuerie.
    Bon, en ce moment je porte aussi Nuit étoilée, et Ninféo... Et l'Eau du sud...

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  5. Bonsoir,
    D'abord ce que je ne porterais pas: Bronze Goddess, Beach (Bobbi Brown), huile prodigieuse (Nuxe) ou même Lys Soleia, cette odeur d'huile à bronzer côtoyant l’odeur de la plage. Non, il faut décaler.
    Alors que la tubéreuse et les bouquets de fleurs blanches sentent les soirs Madrilènes, bien chauds et secs, quand la chaleur monte à cause de la réverbération du soleil; le bord de la mer en été ce serait surtout le jasmin, l'huile de jasmin apportée du Maroc et autres produits assortis. Le jasmin tout seul fait vraiment peur en ville, je pense surtout à Jardin Blanc (Maître Parfumeur et Gantier) mais devient magnifique au bord de la mer.
    Cordiales Salutations.
    Sara

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    1. La mer, permet vraiment d'autres choses, tout y semble différent. Il est vrai qu'en vacances nous ne nous comportons pas de la même façon et que le jasmin demande un peu de temps, de nonchalance. Surtout en huile, non? Il me semble que c'est LA matière qui réclame ... de la langueur? non, ce n'est pas le mot. Mais une certaine paresse (?non plus)qui permet que l'on fasse un peu plus attention à soi, comme si on prenait enfin le temps de se découvrir, alors que d'habitude, il faut aller vite et penser à l'autre. L'huile, c'est peut-être un peu égoïste. (Ou je délire complètement, c'est possible aussi.)

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  6. Jasmin 17 du Labo -qui me fait davantage penser à une belle fleur d'oranger- et Do Son font mon bonheur. Je voudrais que l'été dure toujours.
    J'irais bien tester l'Aqua Allégoria Nérolia Bianca...

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    1. Encore une fan de fleurs blanches en été!
      Pendant longtemps, je n'ai juré que par elles aussi...

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  7. Hello !
    j'en reviens et j'ai porté Ylang 49 du Labo.
    Une pure merveille. puissant, merveilleusement équilibré, radieux.
    Je n'aime pas trop les eaux fraîches et ce chypre fleuri remplit parfaitement sa tâche de parfum d'été évoquant ou faisant écho ou complétant les fleurs in situ.
    Hélène
    Comment ça, encore des fleurs blanches ? Euh, j'admets. Mais chyprées tout de même.

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    1. L'Ylang = LA fleur solaire par excellence!
      Je l'aime beaucoup dans la Colonia Assoluta de Acqua di Parma et je l'adorais quand on la sentait encore dans le N°5.Je ne suis pas très porté sur les fleurs blanche pour moi-même, mais j'adore les sentir sur d'autres... On peut partir en vacances ensemble?

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  8. ou sinon, j'y pense... J'ai troqué Songes de Goutal contre l'Ylang du labo. Songes est le plus ensoleillé des parfums que j'aime. même pas redondant quand on le porte exactement dessous(le soleil) Lourd comme une canicule et pourtant incroyablement confortable.
    De la fleur blanche encore, encanaillée de frangipanier. Miam.
    Mais bon, l'élégance de ce nouvel ylang lui colle une petite claque.
    Peut-être que ce n'est pas comparable en fait ?

    Hélène

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    1. Songes est un exploit: un vrai parfum dans une mode qui fait de vulgaires odeurs monoï à tour de bras. Il est évolutif, impose un univers, un paysage là ou les autres ne sont que des huiles solaires...

      Mais pour moi, il n'est effectivement pas exactement élégant, et se déguste à petites doses... pas tous les jours, pas trop souvent. En vacances ou quand on a très envie de vacances. C'est en sillage que je l'aime vraiment. Je crois que je vais devoir l'offrir autour de moi!

      Je suis curieux de cet Ylang... de plus en plus.

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  9. Je devrais faire comme toi, Dau, et aller re-tester Sables, car j'ai aussi eu une réaction de rejet lorsque je l'ai découvert il y a quelques mois - Mais je me méfie, car pour l'Eau d'Hermès aussi, j'avais eu un rejet, mais j'ai passé outre et réessayé plusieurs fois, et j'ai fini par l'acheter le mois dernier tellement je l'aime maintenant... Et je ne vais pas suivre financièrement si je me mets à acheter tous les parfums que je n'aime pas quand je les découvre :-(

    Pour en revenir à ta question originelle, ce que j'ai porté (et emporté) pendant les vacances : mes parfums classiquement frais, en décants pour ne pas être trop chargé, bien sûr (Eau d'Hermès, Moustache de Rochas, Eau pour homme d'Armani, Edition de Dunhill, Allure homme édition blanche de Chanel, concentré de Pamplemousse rose d'Hermès) plus quelques échantillons, certains en cas de manque (Sycomore, Bois des Iles et Cuir de Russie de Chanel, Poivre Samarcande d'Hermès, Grandville de Dior), d'autres au contraire pour les finir parce que je ne les aime pas trop, mais qui vont très bien pour la plage ou le footing (Ambre nuit et Milly-la-Forêt de Dior, Grand Néroli de l'Atelier cologne, Body Kouros d'YSL) et un seul grand flacon : Bergamotto Marino, la cologne de Ferre, délicieuse et discrète, pour m'en vaporiser à toute heure, quand l'envie m'en prend !

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    1. Sables, c'est une vraie tuerie.
      Et pour déculpabiliser l'achat éventuel: c'est un investissement car il a une diffusion et une ténacité (on ne peut plus parler de tenue) incroyables.
      C'est d'ailleurs un bonheur de le sentir rejaillir en repassant les t-shirts des vacances après lavage!

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