luxueux

J’ai découvert Parfum d’Hermès il y a longtemps sous la forme d’une miniature. Le parfum m’impressionnait ; il était pour moi un parfum échappé d’un monde qui n’était pas le mien, un monde d’adulte et de luxe. Curieusement, au milieu des années ’80, je le trouvais beaucoup plus luxueux que les autres parfums sorti à la même époque et qui avaient le défaut d’être plus tape-à-l’œil. Ils étaient flamboyants, mais la grâce plus calme, cossue,  du Hermès les faisait déjà passer à mes yeux pour clinquants alors même que je les adorais. Ce Parfum d'Hermès, je lui tournais autour, je le reniflais au goulot, mais jamais je n'aurais envisager le porter, il était le symbole d'autre chose, d'un ailleurs.

Parfum d’Hermès est mesuré : ni vraiment chypré, ni vraiment oriental, il déploie ses belles matières sereinement : un peu d’aldéhydes, quelques fleurs, des soupçons de cuir, un peu de baume, comme une sensation poudrée entre peau et soie. En soi, il n’a rien de timide, il pourrait même être lourd, mais à la façon d’une somptueuse fourrure qui n’a pas besoin de parader, il se pose avec de bonnes manières et une infinie bonne grâce. : Un classique à l’opulence de bon goût.

Le porter aujourd’hui est un peu particulier pour moi : il me donne l’impression que je suis enfin passé de l’autre côté du miroir et le fait qu’il ne soit plus guère disponible que dans les boutiques de la marque renforce un peu cette impression. Les plus jeunes sentent-ils ce que moi je sentais quand je croisais son sillage ?

Parfum d'Hermès, Akiko Kamei pour Hermès , 1984.