En ce moment, je lis les grands jours qui ont changé l’Amerique de Nicole Bacharan et Dominique Simonnet, très bonne lecture, digeste et instructive que je recommande à tous ceux qui comme moi connaissent mal l’histoire des États Unis. (Oui, j’ai fait Histoire, mais bien sûr que j’ai des lacune et que je ne prétends absolument pas tout connaître, au contraire, je me rends juste compte que j’en sais très peu.) Mais j’ai été un peu traumatisé par cette citation de quelques lignes publiée dsans un journal le 20 décembre 1890:
Les Blancs, par la loi de la conquête, par la justice de la civilisation, sont les maîtres du continent américain, et la meilleure sécurité des colonies à la frontière serait assurée par l’annihilation totale des quelques indiens qui y sont encore. Pourquoi pas l’extermination? Leur gloire est morte, leur esprit brisé, leur humanité effacée. Il vaudrait mieux qu’ils meurent plutôt que de vivre comme les déchets misérables qu’ils sont.
Bien sûr les mots sont abominables, mais pour l’époque, en connaissant le contexte, ils ne me surprennent pas même s’ils me dégoûtent; ce qui me traumatise en réalité c’est qu’ils ont été écrits par Frank Baum. Frank Baum, c’est l’auteur d’une des œuvres qui a enchanté ma jeunesse: le magicien d’Oz. Et je me suis senti trahi. J’ai eu l’impression qu’on m’avait menti, que ces merveilleux souvenirs que j’avais étaient faux, qu’ils étaient en réalité bien sales. Parce qu’on ne peut pas séparer totalement l’œuvre de l’auteur, parce que ces mots jettent un éclairage sinistre sur les livres, sur leurs valeurs. Aujourd’hui, je crois que je ne pourrai plus lire,ou regarder le merveilleux monde d’Oz, je crois que je suis même incapable d’écouter Judy Garland chanter over the rainbow…
Je ne veux pas pour autant qu’on ne parle plus de l’œuvre, tomber dans les excès de ce que certains appellent la cancel culture. Simplement, il faut dire les choses, toutes les choses, expliquer, contextualiser. Un homme n’est jamais l’auteur d’une seule œuvre indépendamment de tout le reste et c’est mieux de savoir. D’être conscient. Avec un œil critique, j’aurais peut-être moins aimé, mais je ne me serais pas fait avoir.
Une femme non plus d’ailleurs n’est pas l’artiste d’une seule œuvre. Je ne m’étais jamais vraiment intéressé aux polémiques concernant Harry Potter et son autrice problématique. Mais je suis dans l’obligation de dire que si vos souvenirs son intacts et que votre petit monde de l’enfance reste aussi merveilleux et enchanteur, oui vous aussi avez des valeurs qui pour moi sont problématiques. Vous n’êtes pas solidaires avec les personnes trans. Vous n’êtes pas non plus indifférents. Vous êtes transphobes et haineux, parce que vous n’avez même pas l’excuse de dire que c’était une autre époque, non, c’est maintenant que ça se passe, que cette femmes a des positions répugnantes et entretient un climat de haine. Si vos souvenirs ne sont pas salis, c’est vous qui êtes sales en soutenant des gens pareil et en les enrichissant chaque jour un peu plus, en leur permettant de s’exprimer et répendre leur poison chaque jour un peu plus.
Je vais m'acheter le livre dont tu parles, j'aime beaucoup Nicole Bacharan, ses explications sont toujours limpides et accessibles à tous.
RépondreSupprimerPour le reste ... oui, tes mots sont durs (et il le faut pour secouer certains), et je t'apporte mon soutien à 100%
Bonjour Dominique,
RépondreSupprimerVotre propos concernant l’extermination des indiens me paraît raisonnablement audible,même si vous appliquez à une époque les conditions morales d’une autre,ce qui en soit est discutable.En revanche je ne vois pas en quoi l’affirmation que les personnes ayant un utérus sont des femmes,serait révélateur de haine envers les personnes trans.Ce raccourci est faux:en tant que gynécologue je peux vous affirmer que les personnes possédant un utérus depuis leur vie intra utérine,sont porteuses de 2 chromosomes X,,et sont donc des femmes biologiquement parlant.Ce n’est pas pour ça que je hais les trans,que je ne comprends pas leur souffrance,ni leur volonté d’appartenance à un genre qui n’est pas celui de leur phénotype de naissance.Ne confondons pas tout,et ne nions pas les évidences.Il n’y a aucune haine là dedans.
Bon dkmanche