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Ce fut une grande joie pour moi de découvrir que l’intégrale des Golden Girls était disponible sur la plateforme Amazon Prime (même si Amazon, c’est le mal d’un point de vue économique et politique mais c’est une autre histoire…) Depuis sa sortie, je suis absolument et totalement fan de cette série des années ’80, devenue culte, qui mettait en scène la vie de quatre femmes âgées allant de « on ne sait pas très bien, Blanche Deveraux mentant comme une arracheuse de dents sur son âge mais plus de 50 ans » à de 80 passés. La série est très drôle parce qu’elle est absolument sans tabou, aborde tous les sujets, à grand renfort de répliques vachardes, de punchlines qui fusent avec un débit de mitraillette que rien ne peut enrayer et parce qu’elle est portée par quatre actrices expérimentées et talentueuses qui n’ont peur de rien.

 

Ce qui me chagrine en ce moment, c’est d’avoir beaucoup vu passer sur les réseaux sociaux la comparaison avec la suite de Sex & the city et ce commentaire récurrent « voilà l’image des quinquagénaires dans les années ’80 et celles des quinquagénaires aujourd’hui ! » En mode, maintenant, on est sexy, jeune et belle à 50 ans et pas des vieilles dames… Et ça me dérange profondément.  Juste un point rapide : c’est assez faux, l’image de la quinquagénaire dans les années ’80, c’était AUSSI Joan Collins dans Dysnasty, ultra glamour. Ce qui est surtout dérangeant, c’est la pression qui est mise sur les quinquagénaires et l’injonction qui est faite.

 

Les Golden Girls proposaient une mode assez affreuse, les costumes et les maquillages ont terriblement vieillis, mais assumaient l’âge. 50 ans, ce sont des cheveux gris qu’il faut teindre ou non, une taille qui s’épaissit, la ménopause et des bouffées de chaleur, etc. Plus du boulot qu’on fait parce qu’on a besoin d’argent, des factures à payer et que changer de voiture est franchement un truc qui met le budget en péril. Les Golden Girls vivent dans la vraie vie et c’est ça qui les rends attachantes et leur ouverture, leur humour, leur joie de vivre, si précieux, si importants encore aujourd’hui…

 

Et c’est pour ça qu’on peut s’identifier. Parce que nous n’avons pas besoin d’injonction à la silhouette parfaite, de culpabiliser parce que nous n’avons pas le job rêvé et des soucis pour payer les factures imprévues. Oui, ma vraie vie, c’est un tour de taille qui n’est plus aussi fin que jadis, une sale tête les mauvais jours et devoir renoncer à des fringues qui m’iraient tellement bien mais que je n’ai pas les moyens de m’offrir même si je pourrais peut-être entrer dans la taille en dessous après m’être privé de manger pour pouvoir les payer. J’adore les séries qui font rêver mais j’ai aussi besoin de rire et de m’émouvoir de la normalité, de la trouver inspirante et passionnante, de voir qu’en vieillissant, certes, il y a plein de nouveaux problèmes qui s’ajoutent à tous ceux qu’on avait déjà mais qu’on peut y faire face avec humour et une vie sexuelle bien remplie.

Parce que, j’ai envie de vieillir, pas pour l’esthétique des ruines ou un truc du genre qui me donnerait plutôt des crises d’angoisse, mais parce que c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour vivre longtemps. Et les mauvais côtés, je les prends. Sans avoir envie de les cacher. Oui, parfois, en vieillissant, on a une sale tête, l’air fatigué… La vérité, c’est juste qu’on l’est. Prétendre le contraire, faire comme si, c’est juste épuisant. Alors, vive les cheveux gris, la ceinture abdominale qui évoque plus la tasse de thé accompagnée de cheesecake avec les copines que les tablettes de chocolat des sportifs et merci à celles et ceux qui pensent et nous montrent que les poignées d'amour, les pattes d'oie et les bouffées de chaleur, ce n'est ni honteux, ni un frein à rien du tout, mais juste la vie...