Entre un album pop sorti hier (Cha Eunwoo, entity) et un roman érotique du XIXème siècle, j’ignore un peu où j’en suis… Hier ? Aujourd’hui ? Demain ?
Mais pour commencer, Virginia Woolf dont j’ai relu Mrs Dalloway (1925) un peu en vain car il m’a laissé exactement la même impression que lors de ma première lecture. J’ai un peu du mal avec Virginia Woolf, je dois bien l’avouer. Je le trouve plaisante à lire, je passe toujours un très bon moment, mais j’ai cette vague sensation qu’elle essaye quelque chose sans jamais parvenir à concrétiser ses intentions, que ses romans sont (pour ceux que j’ai lu) toujours plus ou moins des échecs par rapport au but de l’auteure. Je n’exclus pas que ce soit moi qui ne comprenne rien. Je trouve Virginia Woolf éparpillée, probablement volontairement et comme la vie elle-même, mais ça ne m’intéresse pas beaucoup, étant moi-même déjà bien trop éparpillé, j’ai besoin de structure. Et, par delà la figure de style, j’ai du mal à comprendre l’intérêt. Une illumination viendra peut-être avec la promenade au phare ?
(Indice: non, ça n'en prend pas le chemin.)
Monsieur Vénus de Rachilde avait un but très clair : provoquer le scandale et lancer sa jeune auteure qui n’était pas supposée écrire ce genre de roman licencieux. L’histoire est celle d’une jeune femme du monde, Raoule de Vénérande, qui décide de prendre un ouvrier pour amant. Ou plutôt pour maitresse puisqu’elle choisit de le traiter en fille. En premier lieu d’être le maître et que cette relation va toujours de plus en plus loin dans son renversement de l’ordre établi, sa subversion des habitudes du monde. On explore une perversion et surtout des rapports de force, des jeux de pouvoir. C’est un roman qui interroge le genre. C’est assez vite lu, très plaisant, quelque peu malaisant et subversif. Rachilde serait aujourd’hui une pop star, de celle qui fait le show à grand renfort de coups médiatiques et de scandales plus ou moins organisés, qui gérerait sa carrière et son image de main de maître.
Certains la trouveraient féministe, ce qu’elle a réfuté, avec peut-être cette lucidité de celle qui sait qu’elle ne se bat pas pour les autres et que la société ne doit pas nécessairement être retournée pour peu qu’elle puisse en atteindre le sommet… Mais un texte qui met les masculinistes en PLS, forcément, on aime ! (Lecture rapide, agréable et dont j'ai beaucoup aimé l'esthétique décadente.)
Au XXIème siècle, on a réussi à créer des humanoïdes et ça ne se passe pas très bien, c’est le point de départ du C drama the bionic life qui explore notre rapport à l’éthique, à l’humanité à travers sont enquête policière sur des meurtres en séries d’humanoïdes illégaux. Peu d’effets spéciaux, une bonne histoire en format court (douze fois trente minutes) et de bons acteurs pour jouer des personnages auxquels on s’attache. C’est un peu prévisible mais distrayant, plutôt intelligent, pousse à réfléchir mais sans lourdeur, une bonne surprise. (Oui, le traitement de l’histoire a dû passer la censure, éternel problème des productions de la Chine continentale, mais ça reste une réussite hors du cadre historique-légendaire habituel.) Et maintenant quoi ?
(C'était sur VIKI)
Je pense que pour apprécier Virginia Woolf il faut la replacer dans le contexte du début du 20e siècle. Avec James Joyce en Irlande, Marcel Proust en France, Italo Svevo en Italie, Robert Musil en Allemagne elle a (simultanément aux autres) cherché de nouvelles voies pour sortir le roman de la linéarité et de certains carcans d'écriture obligés du 19e siècle. Pour faire des comparaison (un peu simplistes) ce seraient dans d'autres domaines les fauves qui choisissent de peindre le ciel en jaune citron ou Chanel qui "décorsette" des vêtements qu'elle juge rigides. Mais je comprends qu'on ne soit pas intéressé. Il faut prendre dans l'art ce qui nous plaît et c'est ça qui est formidable: on a un choix immense.
RépondreSupprimerCe que je préfère chez Woolf, ce sont les extraits de son journal, du coup, je pense que ce sera un de mes prochains achats livresques... Je comprends qu'elle cherche, mais la où notre cher Marcel trouve, elle s'égard. Bon, les détours sont fort plaisant donc je ne me plains pas... (Quant à Chanel, remettons là à sa place, elle a moins décorsetté que la Grande Guerre.)
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