Humeur solaire

Très honnêtement, je m’étais dit que non, je ne publierais pas parce que je n’avais pas envie d’être l’éternel râleur, mais vous allez quand même avoir droit au billet d’humeur parce que… J’ai envie, c’est comme ça, fallait pas m’énerver… de plus ou moins bonnes raisons, faites le tri et prenez ce qui vous arrange.

Depuis plusieurs années, on voit poindre des experts plus ou moins sérieux et crédibles qui pontifie sur les solaires et le soin de la peau et qui jouent à nous faire peur quant à la protection affichée, à la dangerosité pour la santé, l’environnement, etc. En soi, c’est une bonne chose qu’on parle de solaires et qu’on rappelle l’importance de se protéger, une bonne chose qu’on parle d’environnement et une bonne chose qu’on interroge l’industrie, qu’on remette en question. Reste que c’est parfois (souvent) fait de façon très ridicule (dernier exemple en date : mettre du pain tartiné de SPF au microonde… ça démontre quoi ? D’après moi, rien du tout. Le soleil n’est pas un microonde et ma peau pas du pain.) de manière à ne rien démontré. Et quand c’est fait un peu plus sérieusement, en tentative de plus sérieusement, ce qui est surtout démontré, c’est la difficulté à faire des tests valables qui donnent des résultats concluants. Il n’y a pas de règle générale, parfois la marque à raison, parfois elle a tort, les résultats varient d’un type de test à l’autre : je cois que c’est juste compliqué de formuler du solaire, d’autant plus qu’on sait qu’il n’est pas appliqué correctement. Nous avons tendance naturellement à ne pas en mettre assez parce que ce n’est ni agréable, ni élégant. (à part les solaires de ville asiatiques qui sont merveilleux, si, si !)

Ce qui me fascine et m’énerve, c’est notre incapacité à nous remettre en question. On considère comme acquis qu’un peu de crème doit nous protéger du cancer et de la vilaine peau sans aller plus loin. Très sincèrement, je pense qu’on à tout faux. Être sun smart, c’est autre chose que mettre de la crème solaire à la plage ou même de la crème solaire tous les matins. Je sais bien qu’on ne vit pas dans une société qui nous aide et que ça durera probablement encore un peu : le bronzage est toujours considéré comme joli et synonyme de santé vitalité plutôt que comme signe annonciateur d’agression et de dégâts dans notre ADN. Nous trouvons tous normal d’aller au bout du monde dix jours par an pour nous foutre à poil sur une plage exotique. C’est même un droit fondamental. Peu importe que ça pollue, peu importe notre bilan carbone, peu importe que ça flingue notre peau, on ne va pas remettre ça en question, l’Oréal n’a qu’à faire des crèmes solaires qui protègent efficacement sans abimer les coraux enfin ! Vous voyez l’absurdité de la chose ?

Il y a quelques années, dans une présentation, j’étais passé dans la machine qui constate les dégâts sur notre peau et la consultante avait été étonnée du peu de dégâts causés par le soleil à ma peau. (Consolez-vous, j’avais d’autres soucis de type irritations et allergies qui posaient des problèmes.) Pourtant, je suis loin d’avoir une consommation très élevée de solaires. Certes, tous les matins, l’étape finale de ma routine, c’est un peu de SPF sur le visage mais ça s’arrête là. Je ne remets pas de solaire en journée et je ne me tartine pas toutes les deux heures en été. Je hausse les yeux au ciel quand je vois des influenceurs donner leurs trucs pour se remettre du solaire par-dessus le maquillage. J’ai régulièrement envie de hurler à la parano fasse à certains conseils, à certaines injonctions…

C’est quand même plus simple que ça. En réalité, le SPF n’est pas la réponse, la solution. C’est un élément de réponse et ça ne devrait pas être le plus important, ça devrait être notre dernier recours. (Et la planète ainsi que notre budget s’en trouveraient mieux, accessoirement.) La solution principale reste de ne pas aller au soleil quand ce n’est pas nécessaire. Évitons l’exposition. Évitons les terrasses, les plages, les jardins et les barbecues le week-end. Portons des vêtements, couvrons-nous. Portons de jolis chapeaux et quand il fait beau sortons notre ombrelle (une vraie, notée anti UV pas un joli parapluie blanc qui ne filtre rien du tout.) C’est un peu pénible à porter ? Certes, mais je vous assure que c’est très confortable. Essayez et vous verrez comme on souffre moins de la chaleur… Le ressenti de température est très différent.

Le résultat, c’est aussi qu’on se prend moins la tête. Est-ce que mon solaire est vraiment efficace ou pas ? Est-ce que je devrais en remettre ? Je m’en fous, je n’y pense pas, c’est mis et je vais limiter l’exposition mais j’ai une vie à vivre aussi. Pas follement passionnante tous les jours, d’accord. Et je reste un emmerdeur qui passe son temps à dire aux gens de mettre du SPF parce que je sais qu’ils ne voudront pas être raisonnables mais je ne désespère pas.  Et j’évite de traîner trop sur les réseaux sociaux parce que je n’ai pas besoin de mauvais conseils et que pour les crises d’angoisse, je fais ça très bien tout seul, pas la peine d’en rajouter, merci !

NB : Oui, il faut qu’il y ait des solaires efficaces, pour les gens qui n’ont pas le choix et qui sont dehors toute la journée, mais la plupart d’entre nous ne sont pas dans ce cas.