mon casse Pyunkang Yul...

 

Quand Johnny chantait « qu’on me donne l’envie » je pouvais tout-à-fait m’identifier. (Vous n’auriez jamais cru qu’un jour j’écrirais ça ? Moi non plus et le fait que les paroles soient signée Goldman ne change rien à l’affaire.) N’en déplaise à Bouddha, moi quand je n’ai envie de rien, ce n’est pas que je suis satisfait et serein, c’est que je suis en dépression. Alors que je vis très bien la frustration de ne pas obtenir ce que je convoite. Et les découverts à la banque. Bouddha n’avait pas tout compris. Il a même raconté un tas de conneries si vous voulez mon avis. (Et il avait probablement une vilaine peau.) Tout ça pour dire que, oui, quelle surprise ! mais j’ai encore acheté des cosmétiques. Le skincare me met en joie et je ne m’en lasse absolument pas. On ne peut pas être blasé en permanence pour tout et en dépression nerveuse constante.

Entendons-nous bien : je ne suis pas à la recherche de la perle rare ou du soin ultime, j’ai déjà plein de perles dans mes placards. Simplement, certains jours, j’ai envie de porter un ras de cou plutôt qu’un sautoir. Aujourd’hui (techniquement, hier, voire avant-hier, parce qu’il a fallut que je commande et que je reçoive mais on ne va pas pinailler pour des détails mesquins), j’avais envie de faire un casse chez Pyunkang Yul. Je vous préviens, vous n’allez pas trouver de revue (juste à peine une et encore), c’est typiquement un billet racontage de life qui devrait faire une story Instagram. Enfin, une… C’est une expression. Mais Instagram m’énerve de plus en plus et de toute façon, on est contraint d’y être beaucoup moins bavard. (Prenons, les paris sur le nombre de mots…  C’est prévu pour 200 et ça finira à ?)  J’avais envie parce que j’avais déjà testé des produits. (Les échantillons bien ciblés, sur moi, ça marche) et que j’avais été assez convaincu.

D’abord, il y a eu le toner qui était un classique, mais efficace, apaisant hydratant facile à appliquer aux doigts, ensuite la crème nutrition qui pour le coup n’est pas pour moi. C’est un vrai soin peaux sèches, voire très sèches, nourrissant et riche. Trop riche pour moi. Pas de catastrophe, ma peau était jolie, confortable mais brillait beaucoup. Je ne suis pas resté au XXème siècle, je ne suis pas fan de teint mat, mais faire des selfies et me pavaner en parlant de mon glow comme le font certains, non. Il y a un moment ou il faut un peu sortir de sa bulle internet et réaliser que pour tout le monde, ce glow, c’est juste du gras qui brille, pas très joli, et non de l’éclat. Il se trouve que, parfois, tout le monde ne se trompe pas et que je suis assez d’accord avec le tout le monde en question. J’ai quand même vidé l’échantillon avec plaisir parce que ma peau supporte bien le trop gras et pas du tout le pas assez. Ça ne m’a pas empêché de pester sur mon timing, parce que cette crème trop riche de printemps aurait été parfaite par les froides nuits d’hiver. (Ou la journée si je passais du temps à l’extérieur.)

Ce qui m’a fait envie dans la marque, c’est qu’elle répondait à une certaine envie d’en faire moins. Moins mais avec beaucoup de produits parce que je ne suis pas à une contradiction près et que le minimalisme ne passera pas par moi. À la base Pyunkang Yul est une marque de clinique spécialisée dans les peaux atopiques. (D’où des produits vraiment riches.) Donc les produits sont développés pour répondre à des problèmes en rééquilibrant l’eau et le gras, en rétablissant la barrière cutanée, en visant un confort quotidien, la santé de la peau, pas à la faire performer. Mais le résultat, c’est (en principe, on verra les résultats après tests) une jolie peau en pleine forme parce qu’on l’aide à faire ce pour quoi elle est naturellement conçue. En termes d’actifs, ça se traduit par peu de fantaisie et pas de star.  Pas de rétinol, d’aide glycolique ou de vitamine C, rien qui pourrait irriter la peau. Même pas de parfum.

C’est donc le genre de marque refuge qu’il est bon d’avoir dans son placard pour rattraper les erreurs de parcours, quand on a une peau sensible ou tout simplement quand on ne veut pas se prendre la tête avec ses routines. J’adore les routines alambiquées, j’adore réfléchir à quoi mettre quel jour. Tant que ça m’amuse. Si ça devient un stress, je renonce. La migraine, ça ne donne bonne mine à personne. L’angoisse de mal faire non plus.

On va donc trouver des classiques comme la glycérine, l’acide hyaluronique, les céramides, les alcools gras, du karité… Ce qui fonctionne et est bien toléré. Ça vous rappelle Cerave ? Oui, à moi aussi. Mais en plus luxueux et avec des packagings certes simples mais plus joli. Disons qu’on passe de l’hôpital public à la clinique privée. (Les prix restent très raisonnables : une vingtaine d’euros pour 50 ml de crème, on n’est pas non plus dans le grand luxe de la clinique suisse avec vue sur les alpages et repas gastronomique par un chef étoilé.) Oui, j’adore les packagings, j’avoue. C’est agréable d’avoir de jolies choses dans sa salle de bain et de ne pas avoir l’impression qu’on avale un médicament quand on met sa crème. Et en plus, ils sont photogéniques. N’importe quel blogueur vous le dira : devoir photographier des pots de Cerave, c’est une gageure. Ils sont cohérents avec la philosophie du soin et permettent de prendre des photos jolies sans mise en scène sophistiquée ou sans cache misère. (Le minimalisme ne passera pas par moi mais je ne déteste pas les photos dépouillées, même si c’est un peu de la paresse. J’avoue que c’est facile : on pose sur un fond neutre, on appuie sur le bouton et on a une photographie qui tient la route sans se fatiguer. Il faut juste penser à dépoussiérer les flacons avant de prendre le cliché.)

Il y a quand même des actifs un peu fancy… Des peptides par exemple. J’ai une passion pour les peptides. Je ne suis pas certain qu’ils soient un antiâge ultra efficace mais ils sont champions pour adoucir et apaiser la peau, la renforcer, la rendre plus résistante aux agressions. Donc ce sont d’excellent antiâges parce que tout ce qui contribue à réduire et éviter l’inflammation est un excellent antiâge. Et des plantes orientales. Il y a une vraie influence de la médecine traditionnelle quand on regarde les formules et qu’on s’intéresse à la marque même si ce n’est pas une marque hanbang. Ce qu’elle ne prétend pas être contrairement à certaines marques qui jouent sur cet aspect séduisant en mettant un peu de ginseng de mauvaise qualité dans une formule hydratante lambda parce que ça fait une jolie histoire à raconter pour le marketing.

(Vous noterez que j’ai pris un contour des yeux, merci Garancia qui m’a un peu réconcilié avec le truc et merci le packaging qui est super différent du reste mais il y a une biche dessus et des montagnes et des arbres et… Oui, j’ai honte. J'ai aussi pris des soins corps parce que j'en ai marre de tourner toujours avec les mêmes et que j'ai de grandes envies de fantaisie.)

NB : comme non prévu, on est à plus de 1200 mots. Oui, je suis bavard, j’aime le texte, j’aime écrire… Me reste à espérer que vous aimez lire.