l'eau guillerette

 


L’eau guillerette porte assez mal son nom. (Que je n’aime pas beaucoup…) On s’attendrait à du pétillant d’agrumes, du scintillant d’aromates et on se retrouve avec un joli bouquet de fleurs…

Si je devais décrire le parfum en une phrase, je dirais qu’il sent le mois d’avril. L’image est pour moi très parlante, mais elle ne le sera pas pour tout le monde, il va donc falloir que je développe… L’eau démarre par quelques notes fraîches, un accord citron-bergamote, vif et frais avant de se faire florale. Il y a des brassées de lilas et des brins de muguet, dans un parfum que je vois blanc et rose, un peu mauve, avec des nuances de bleu ciel et un peu de vert tendre. Un parfum de fleurs fraîches qui évoque la rosée sur les pétales, la lumière clair et froide du printemps et qui sera perçu comme muguet ou lilas suivant les affinités de chacun. Sur moi, je le perçois très lilas, très mauve, sans pour autant faire belle époque. La veine est assurément plus moderne que celle des premières créations de la maison. Le fond de muscs blancs apporte une belle propreté, un coté net à ce parfum jeune fille en fleurs.


Je ne suis pas persuadé que l’eau guillerette se comporte bien dans la chaleur, la fraicheur, le froid, conviennent mieux à ses charmes de printemps éternel. Dans l’esprit, c’est la petite fille de white linen de Lauder. Elle lui ressemble un peu, en plus aimable et bien plus cool, sans le brushing laqué et l’amidon qui raidi les vêtements…. Le cheveu brillant, le teint glowy, dans sa robe Sézane, elle traverse la vie sans drama, avec le sourire. 

Ce n’est pas le parfum le plus indispensable de la maison, mais c’est le plus moderne et le plus joyeux. Pourtant, moderne et joyeux, ce n’est pas avec aujourd’hui qu’on aurait fait l'association. Mais c’est aujourd’hui qu’elle fait du bien, parce qu'on a bien besoin d'un peu de légèreté...

L’eau guillerette, Anatole Lebreton, 2022.


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