L’autre
jour, j’ai par hasard regardé mon compte Instagram, ce que je ne fais jamais, j’ai
tendance à poster les photos et à ne pas revenir en arrière, sinon, comme tout
le monde, je finis par détester toutes mes photos ou presque, trouver que ça ne
va pas du tout et vouloir tout supprimer. Il y a peut-être quelques personnes
qui sont capables de regarder ce qu’elles ont fait en se disant beau boulot
mais je suis désespérément normal et je ne vois que les défauts. Bref, ce n’est
pas le sujet, je digresse et je m’égare. Disons qu’alors que je vois passer de
la modernité sur les réseaux, j’ai été bien obligé de constater que mon compte
était une espèce de faille spatio-temporelle complètement décalée d’une
certaine réalité. (La sphère de l’influence et des réseaux sociaux est-elle une
forme de réalité ? Vous avez deux heures et, s’il vous plaît, démontrez moi
que non, nous en avons tous besoin.)
Objectivement,
on pourrait penser que j’ai été jeune en 1912 et que je me suis bravement
accroché pour suivre tous les modes jusqu’au milieu des années ’80 et que j’ai
fini par renoncer en 1990. Heureusement qu’il y a par ci par là l’un ou l’autre
Parfum d’Empire pour me rappeler que je vis au XXIème siècle. Heureusement ? Je ne suis pas
certain. On dirait que j’ai 135 ans et
je le vis plutôt bien. (Ou que je fais partie de la cohorte des morts qui n'on pas encore reçu le faire-part?) À vrai dire, je suis assez méprisant à propos de ce que
je vois passer sur les réseaux. Je m’abstiens de faire des commentaires parce
que ce serait de la méchanceté gratuite et que quand on n’a rien d’aimable à
dire il vaut mieux se taire mais je hausse tellement mon sourcil gauche que j’ai
des migraines. (Non, mais les gens qui
réussissent à ne pas être choqués par l’Interdit de Givenchy ou Miss Dior qui
usurpent les noms de jolis parfums, il y aura des peines de prison le jour ou
je serai le maître du monde. Et la dindasse qui porte l’eau N°5 en se prenant
pour Marilyn, je crois qu’on devra la condamner aux travaux forcés à
perpétuité. Par ailleurs plaisante cette eau, c’est juste que ce n’est pas le
N°5.)
Entre les amateurs de mode "élégante et sensuelle" qui trouvent que bleu et
sauvage sont deux merveilleux parfums pour hommes et les obsédés de la niche
absconse qui finissent par trouver belles des choses qui sont juste bizarre parce
qu’il faut prouver qu’on est pointu, qu’on n'a pas peur, qu’on fait partie de l’élite
qui ose...
Objectivement,
la masse à la merci du marketing a des goûts abominables, mais il faut aussi se
demander pourquoi certains parfums ne sont portés par personne. Et souvent la
réponse est « personne n’en veut parce que c’est moche. » plutôt que « c’est
trop nouveau, en avance sur son temps. » L’idée, c’est que je suis bien
content d’être en dehors de tout ça. Je vis bien dans ma petite bulle
confortable et vieillotte. Je ne suis plus tout jeune non plus et je ne vois
pas forcément l’intérêt d’essayer de me rajeunir telle une vieille bique qui
voudrait se faire passer pour un agneau. Il y a un moment ou c’est un peu
pathétique de s’accrocher et de suivre les modes de toute façon.
Je ne suis
pas en train de dire que c’était systématiquement mieux avant. (Je suis très conscient que la nostalgie embellit tout.) Mais si je
compare 120 ans d’histoire aux 2 dernières années, c’est quand même un peu
évident qu’il y a plus de chefs d’œuvre du côté des 120 ans et sans être
passéiste, avec un peu de culture classique, on n’a pas envie de se forcer à
mimer l’extase, ni même à faire l’effort de suivre toute l’actualité. Je sais,
ne pas être curieux, c’est mal, surtout pour un blogueur. Mais je ne pense pas
que les gens qui viennent sur mon blog soient à l’affut de la dernière tendance
pointue de la mort qui tue J’imagine qu’ils apprécient de (re) découvrir des
choses qui leur rappellent leurs parents. (Grand-mère ? Carrément ?
Vous êtes un peu rudes, là…) Mais je ne changerai pas, de toute façon, je
resterai une relique, une pièce de musée, un fantôme qui vous surprends dans le
métro en vous rappelant votre enfance…
Comme disait l'autre "La mode se démode, le style jamais". Tu as ton style, et tant mieux si il est singulier! Rien n'est plus risible que les personnes qui cherchent sans cesse le dernier truc à la mode.
RépondreSupprimerEn même temps, j'ai un peu de tendresse pour eux. (ou un peu de condescendance paternaliste?)
SupprimerJe m'aperçois que je ne porte que des parfums créés avant 1980... Je revendique mes goûts "démodés" comme on dit...
RépondreSupprimerPas démodés, classiques!
SupprimerBonjour.
RépondreSupprimerJe ne dirais qu'une chose : vive les vieilleries et les vieux pleins de bon sens !
Mais QUI est vieux?
SupprimerL'élu de mon nez a été créé en 1912. Année où débute l'histoire de la série Downton Abbey. J'aime imaginer quel parfums pourrait porter ses personnages.
RépondreSupprimerIl y a un épisode de Noël après la guerre ou Mrs Crawley reçois un flacon Guerlain...
SupprimerEt il n'y a que toi capable de parler de notre époque bizarre avec autant de poésie, d'élégance ET en parlant de parfums!
RépondreSupprimerTes mots sont une mélodie 💭🤍
Merci *rougit*
SupprimerVoila toutes les raisons pour lesquelles j'aime lire ce blog...
RépondreSupprimerGabrielle Dlr
Merci!
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