Depuis son
premier lancement parfum, j’ai un faible pour la marque Kenzo en raison de son marketing
un peu décalé. Dans un monde qui vend « de l’élégance et de la sensualité »
Kenzo (qui ne s’appelait pas encore le monde est beau) montrait une petite
fille pour vendre un parfum adulte, mettait en musique de fond « parlez-moi
d’amour » et essayait d’exprimer un imaginaire un peu en dehors des
habituels clichés même si le parfum était, lui, un peu conventionnel… Mais
petit à petit, le marketing à perduré et la marque à su se trouver une identité
olfactive avec des parfums qui sont des petits cocons doux et un peu
cosmétiques, à vrai dire une identité olfactive qui vient plus du skincare de
la marque que des lancements parfum. (Du moins jusqu’à Flower.)
La ligne
Kenzo Memori se propose d’explorer les souvenirs du couturier défunt (une
fiction, donc, mais peu importe si elle fonctionne) et d’explorer des
réminiscences japonaises à travers des parfums qui évoquent des ambiances de
là-bas, liées à l’enfance. Jean-Christophe Hérault signe Poudre Matcha qui est
supposé évoqué la maison de thé plus que le thé. Tout en restant fidèle au
thème, le parfum nous emmène ailleurs et pourrais intéresser un autre public
que celui des amateurs de thé. Tant mieux, c’est d’ailleurs cela qui m’a
intéressé, l’odeur de thé ne me semblant pas si merveilleuse en parfum…
Le départ
est incontestablement thé, maté, vert, un peu cologne mais prend assez vite une nuance de
céréale qui réchauffe et évoque le Genmaïcha, ce thé vert auquel on ajoute du riz soufflé.
Lorsqu’elle apparaît, j’ai parfois la sensation de l’odeur du pain frais. (Parfois,
parce que le parfum est assez changeant. Parfois c'est un peu pop-corn mais sans sucre.) Des notes florales se dévoilent ensuite, mais
elles restent discrètes. La rose annoncée est présente pour apporter la note
soyeuse de ses pétales, pas pour évoquer le gros bouquet posé sur une console. À
vrai dire, les fleurs sont un peu submergées par le fond, poudré, un peu
vanillé, crémeux et cosmétique qui sert un peu de signature à la marque.
L’ambiance
est très agréable, je prends beaucoup de plaisir à porter Poudre Matcha. C’est
un parfum qui n’est pas extrêmement novateur, qui prend un parti radical, mais
il a le mérite de reprendre la note thé et de l’emmener dans une direction
différente de celle que l’on connaît par cœur, qui joue sur le registre de la
cologne zen. Ici, l’effet cocon est bien présent, le parfum est douillet
enveloppant. Ce n’est pas un truc à porter pour sortir et épater la galerie, c’est
un parfum à porter pour rester chez soi, à se faire du bien, un parfum à porter
les jours de plaid, de thé et de lecture (Ou de drama !), quand le monde
extérieur est devenu trop fatiguant, trop angoissant et qu’on se retire dans sa
bulle.
C’est une
jolie réussite, très cohérente avec l’univers des parfums Kenzo et qui peut
coller à un certain air du temps. Probablement pas un chef d’œuvre impérissable,
mais un parfum qui pourra combler son public s’il le rencontre, une petite
douceur qui fait du bien à l’âme, qui inspire la tendresse et ce n’est pas si
évident en 2022.
Poudre matcha,
Jean-Christophe Hérault pour Kenzo, 2022.
Je ne savais pas que Kenzo avait lancé cette gamme de parfums, l'idée est jolie. Il faut que j'aille le sentir, je crois qu'il pourrait plaire à ma maman. J'aime bien le flacon tout simple avec sa jolie étiquette, il me fait immédiatement penser à Kyoto (ne me demande pas pourquoi).
RépondreSupprimerMais oui, c'est toute une gamme qui semble jolie et plaisante. Le flacon est inspiré d'une bouteille à saké apparemment... Et je le trouve très joli dans le genre épuré mais pas "moderne froid" Pourquoi on n'entends pas plus parler de cette gamme est un mystère... (On sait que le battage médiatique-social n'a rien à voir avec la qualité, etc, j'imagine qu'ils n'ont pas une stratégie de communication au point. Mais je pense que la marque à sa base de fidèles et qu'elle compte surtout sur eux. C'est peut-être ça?)
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