lundi lecture

Pas forcément grand-chose qui m’ait plu dans mes lectures récentes, je continue même à laisser tomber ce qui m’ennuie. Ce que je ne faisais pas avant. Privilège de l’âge ? Il est vrai que je suis d’humeur légère en ce moment. Enfin, que j’ai besoin de légèreté, plutôt.  
l’opossum rose, Federico Axat

Quand j’ai acheté l’opossum rose de Federico Axat, j’aurais dû me douter qu’il y aurait un souci. J’avoue que le titre me plaisait, que j’ai acheté le livre pour ça, mais que la quatrième de couverture me mettait la puce à l’oreille en présentant l’auteur comme le nouveau Stephen King. C’est exactement ça : un très bon scénario, comme dans les romans de Stephen King, mais des personnages sans profondeurs et des ambiances mal rendues par une écriture indigente. (Certes, on peut blâmer la traduction, mas dans le cas de King, je doute que l’éditeur français, au vu des tirages, ne soigne pas les traductions. En même temps, puisque ça se vend comme ça…) Bref, ça fait un bon scénario pour une adaptation au cinéma, mais en roman je n’y arrive pas. Donc direction la poubelle après 150 pages. (Pas vraiment la poubelle, peut-être que d’autres gens voudront le lire… Tant pis pour eux !)
le silence, Jan Costin Wagner 

J’ai bien sûr adoré, sans surprise, le silence de Jan Costin Wagner parce que l’enquête bien ficelée n’est pas ce qui préoccupe le plus l’auteur. Il y a des ambiances, de l’épaisseur des personnages, une vraie attention portée aux conséquences des crimes sur les survivants, le travail du deuil, le désarroi… et en même temps, un réalisme certain, dans cette enquête qui reprend vingt ans après un crime, lorsque les évènements semblent se reproduire. Enquête qui n’apportera peut-être pas toutes les réponses, peut-être pas les bonnes réponses, même si, nous, lecteurs, nous savons, tout ou presque, depuis le début.

La civilisation des odeurs, Robert Muchembled
Le livre qu’il faudra que les perfumistas se fassent offrir, c’est La civilisation des odeurs de Robert Muchembled. C’est une synthèse qui s’intéresse à l’odeur et sa perception à l’époque moderne et c’est passionnant. On ne parle pas de parfums, mais vraiment d’odeurs, ce qui inclus les parfums, mais aussi les miasmes putrides, les corps mal lavés, la merde, et l’odeur du souffle de Satan qui se répand sur le monde… Oui, c’est hyper intéressant aujourd’hui, parce que nous avons hérité beaucoup de cette époque. Ça ne répondra pas nécessairement à toutes nos questions, mais ça ouvrira beaucoup de portes. Parce qu’on oublie trop facilement de questionner la religion et la médecine, par exemple, lorsqu’on s’interroge à propos de la parfumerie moderne… Et pourtant, pas mal de vieux réflexe se sont ancré dans notre culture olfactive à cette époque moderne dominée par la religion. (Je suis en cours de lecture, mais j’aime beaucoup et je recommande chaleureusement. C’était l’instant intelligent…) 
Lucifer

Petit plaisir sériel coupable du moi : Lucifer. L’idée est amusante : le Diable en ayant marre de l’enfer, décide de prendre des vacances sur terre en tenant un club à Los Angeles. Un crime le pousse à faire équipe avec une policière pour résoudre des enquêtes et répondre à quelques questions à propos de lui-même. (Lucifer rencontrera même très régulièrement une psychothérapeute qu’il payera en nature.) C’est léger et amusant, le traitement évite les lourdeurs. (Peut-être viendront-elle avec la saison deux ?) Lucifer ressemble à un acteur porno gay de la fin des années ’90 jouant l’homme d’affaire, la flic à un top model égaré sorti des défilés suite à une erreurs de casting. J’ai regardé avec le sourire et je ne suis pas étonné de voir que Neil Gaiman avait participé à la création de la bande dessinée originale.  (J’avais dit que j’avais besoin de légèreté.) 


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