grand-père

"Le duc qui se faisait la barbe le matin en chemise de nuit à sa fenêtre…"

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, le côté de Guermantes, 1920.

On pense rarement, et moi moins qu’un autre, à aller chez Crabtree & Evelyn pour faire plaisir ou se faire plaisir. À tort. Pour des prix raisonnables, on trouve de jolis parfums accompagnés de leurs lignes corps, ce qui devient rares de nos jours, bien faits, joliment présentés. Oui, c’est plutôt tradi, plan-plan, et moins chic que d’autres anglais comme Penhaligon’s, on n’y trouve pas de choses étonnantes, ciselées, etc. Mais tout le monde n’aspire pas tout le temps au chic Grand Genre, et pas forcément 24/24 h.

Mon craquage, mon petit plaisir, c’est le santal. Soyons clair Indian Sandalwood n’est pas un majestueux santal qui évoque le temple indien, la noble matière première, etc. Pour moi, c’est bien mieux que ça. Incontestablement, c’est boisé et ça sent le santal. Un peu. Le départ est vif, très brièvement hespéridé et puis épicé. En cœur, quelques nuances de fleurs, la lavande, bien sûr, nous sommes chez les anglais ! Et au fond, ne reste que les bois, santal, cèdre et vétiver Ce qui est amusant, intéressant, et plaisant, c’est que le tout est assez savonneux. (On pourrait presque dire qu’on a un effet «barbier» à cause de la lavande.)

Indian Sandalwood, pour moi, sent le grand-père soigné, ni dandy, ni grand élégant, qui vient de faire sa toilette avec des produits parfumé: savon, crème à raser, after-shave. Une odeur virile, propre et nette, discrète, rétro. Nostalgique ? Oui, peut-être un peu, mais pas mélancolique pour deux sous, il n’y a aucune tristesse dans ce parfum. Il est très réconfortant à sentir. Je ne le porterais pas pour sortir de chez moi, mais pour traîner à la maison, il est très confortable, va bien avec les journées dans le canapé en compagnie d’un bon livre.  À ranger dans la catégorie «feel-good.»

Indian Sandalwood, Ashley Wilberding pour Crabtree & Evelyn, 2014.

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