ça ne va pas être possible! #février2016

Franchement, le rose et le girly, je n’en pouvais déjà plus: les parfums qui sentent le paquet de bonbon, ça n’est pas mon truc, ça ne l’a jamais été, ça ne le sera jamais. Mais entre Rose Pompon d’Annick Goutal et Poison Girl, il semble qu’on ai carrément à faire face à un nouveau concept: le parfum brouillon. Je ne sais pas si c’est une nouvelle tendance mais j’ai de plus en plus l’impression qu’on se contente de choisir des matières éprouvées comme étant "matières à succès" parce que le consommateur aime ça et en redemande, et à les jeter dans un chaudron en espérant qu’un miracle se produise.

Ne sort de là, qu’un parfum informe, hybride et assez vilain, dont on ne voit pas exactement quel est le propos en admettant qu’il y en ait un. J’ai beau ne pas aimer le genre, je reconnais que certains parfums qui contentent de brosser le public dans le sens du poil sont bien construits, travaillés. Certes, ce n’est pas très joli de sentir le paquet de bonbon, c’est poisseux, ça colle aux dents, ça écœure et ça donne le diabète, mais… C’est un choix, ce n’est pas le mien, mais si c’est bien fait, pourquoi pas. Sauf que là…

Rose Pompon sent l’hybride raté entre Quel Amour et Vent de Folie. Dans son flacon rose fifille, il nous fait le coup des fruits rouges du premier marié à l’absence d’intérêt du second qui sentait génériquement la boutique Goutal, le mélange de fleur réussi et élégant mais dont on aurait retiré l’âme après trépanation. Si le Vent de Folie était facile et sans implication, pour les femmes qui voulait porter du Goutal mais sans avoir à s’encombrer de poésie, juste un peu de chic, merci! Rose Pompon est carrément raté. Ce n’est même plus du "générique Goutal" mais du générique tout court. On rentre dans une parfumerie, n’importe laquelle et on respire un grand coup… et on a senti ce Rose Pompon signé Philippine Courtière. On n’a plus l’âme, ni l’art ni la manière, juste un parfum désespérément creux qui part dans toutes les directions pour mieux faire du sur-place. À oublier au plus vite, merci de ne pas me mettre d’échantillon lors de mon prochain achat de Ce soir ou jamais.

Poison Girl, c’est encore un autre niveau. M. Demachy prétend avoir fait un parfum sans concession et il n’a probablement pas tort. Cet opus de Poison ne s’encombre de rien: ni structure, ni propos, aucune concession n’est faite à la beauté. Toutes les matières les plus racoleuses du moment semblent associées par un apprenti sorcier faisant confiance au hasard. Le mélange est informe, le nez ne se fixe sur rien, tandis que l’estomac se révolte. La Girl sent la soupe de bonbons assaisonnée au glucose et à la saccharine de synthèse. Le New Look de Christian Dior plaçait la femme sur un piédestal, Poison Girl la plonge au coeur d’un accident chimique à l’usine Tricatel.  On aimerait pouvoir l'oublier, mais on sent que ça va être dur... 

Commentaires

  1. Mon cher Dau,
    Le dernier Goutal je ne l'ai pas encore senti, mais rien qu'à la description des notes cela me faisait mal. Je dois être complètement sincère, le fait que Goutal fasse un jus générique me fait mal au cœur.
    Pour Dior, cela fait tellement longtemps que c'est la catastrophe chez eux que cette Poison Girl ne m'affole pas sauf que... Jeudi dernier je me suis rendue chez Sephora pour essayer d'autres parfums et une jeune vendeuse faisait la promotion de ce jus et la pauvre avait le visage déconfit car ce parfum lui donnait la nausée ; elle ne comprenait pas tellement pourquoi. Moi, je vais vous expliquer, la semaine dernière, il faisait chaud, pas tellement chaud en réalité mais il est vrai que le temps était plus tiède que prévu au mois de février, donc un jus dégoulinant de sucre, c'était potentiellement dégueulasse. Je ne voudrais pas imaginer ce que cela va donner aux mois de juillet, d'août et de septembre...
    J’aime vraiment vos billets !
    A bientôt !
    Sara

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    1. Bonjour et merci Sara!
      Oui, les sorties Goutal, c'est vraiment un truc qui brise le coeur de la part d'una maison tant aimée...
      Poison Girl en pleine canicule, je n'ose y penser...Avec un peu de chance, ça ne marchera pas jusqu'aux beaux jours? (Enfin, j'ai des doutes, vu les moyens publicitaires mis en branle.)
      à Bientôt
      D

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  2. C'est rafraîchissant de lire un vrai avis, pas comme tous ces blogs qui brossent les marques dans le sens du poil pour avoir plus de partenariats. Je déteste le girly, le sucré, le vanillé. Cela ne me correspond pas du tout.

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    1. Oh, les blogs parfums sont rarement dans la course au partenarit, on est un trop petit secteur, trop spécialisé, ça se limite pour certains à des invitations des marques et des envois de flacons, je pense... Et quand c'est vraiment laid, pour ne pas vexer, la plupart conservent un silence poli.

      Je n'aime pas le sucré et le vanillé non plus, mais ça peut parfois être joliment fait quand même. (à condition de NE PAS trop dégouliner...)

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  3. En tout cas, j'ai bien ri ! Pour Annick Goutal, j'avoue ne pas bien comprendre la politique de la maison . Leurs dernières créations n'ont aucun intérêt et j'ai l'impression qu'ils vivent sur le nom d'Annick Goutal. Mais au moins on respecte le patrimoine de la maison, et on peut de nouveau trouver Mon parfum chéri ou l'Eau du ciel, et tant que je peux me parfumer avec Sables ou Ce soir ou jamais...
    Par contre Dior, c'est terminé, la marque représente tout ce que je déteste : la vulgarité, le clinquant, et la volonté clairement affiché de se goinfrer sur le dos des moutons de Panurge éblouis par le miroir aux alouettes. Aucun respect pour le patrimoine olfactif de la maison, un mépris profond pour l'esprit de Monsieur Dior...
    Bien à vous
    Cécile

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  4. Bonjour à tous.

    Dior, c'est cuit depuis des lustres, niveau parfums- on peut encore trouver quelques vintages ( Miss Dior) -
    que pour tous les produist cosmétiques , vernis , et crèmes testés en échantillons.
    Ca ne vaut plus le coup , c'est conçu pour "une bling bling girly superficielle" Du clinquant pour y apposer leur marque et que ça se voit de loin,strass et paillettes,
    un attrape nigauts aussi pour tous les produits dérivés.
    La maroquinerie et la lingerie aussi ne vallent plus grand chose quant à la création.
    La qualité n'est plus là.

    La seule EDT Dior que je sauverais chez eux c'est "Voyage à Portofino," qui est plus une cologne pour l'été encore bien construite..... qu'autre chose.

    Le dernier Goutal est une mixture improbable, un massacre des matières premières tombées dans le chaudron d'un imposteur dont ont peut aisemment se passer.
    Annick et Christion doivent se retourner dans leur tombe.

    Quand une maison se fourvoie à ce point c'est criminel.
    Mais espérons qu'ils ne reformuleront pas les anciens.

    Comme Ambre Rouge, je trouve qu'ils sont en train de brader le patrimoine de la maison, c'en est désolant
    et honteux.
    Comment peut-on se fourvoyer à ce point?

    Qu'ils gardent donc leurs soupes bombonesque.
    Ce sera sans moi en tout cas.

    A+

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  5. Touti et Cécile,

    Oui pour Dior, ça semble bel et bien mort... Quoiqu'il paraît que le Diorissimo sorti il y a peu en extrait soit bien joli. et que j'adore en touche de parfum soit plaisant. (Dieu sait que je n'aurais jamais cru dire ça!)

    Pour Goutal, ils ne font même plus appel à Isabelle Doyen qui quand on lui demandait des choses sans intérêt savait au moins les rendre plaisante. Vent de Folie, par exemple n'est pas passionnant mais au moins pas honteux... Mais là, ce n'est même plus une marque machine à fric, on se demande s'ils n'ont pas envie de la couler? Faisons du stock des classiques tant qu'ils sont encore là...

    à bientôt

    D

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