“Habillée avec simplicité, sèche, mais l’air aimable…”
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, le côté de Guermantes, 1922.
Marque récente née dans le sillage de l’Occitane, le Couvent des Minimes joue sur les même ressort d’authenticité et de tradition. Que la formule soit plus ou moins authentique importe assez peu, c’est assez joliment fait pour qu’on ait envie d’y croire. Le positionnement est celui d’un luxe sans éclat : se faire plaisir avec un petit plus, sans frime ni glamour. La ligne comporte plusieurs colognes, passablement traditionnelles en apparence mais toutes assez modernes, jouant volontiers sur la gourmandise.
L’Eau des Minimes est la plus heureusement classique. Des agrumes, elle prend l’amertume et évolue vers une dimension médicinale, herbeuse, particulièrement réussie. C’est tendu, presque vert, sent le jardin à la campagne entre aromates et fleurs vivaces. Nous sommes loin du fleuriste de ville. C’est d’un chic absolu: celui de la simplicité, de la netteté, un peu austère, mais voulue qui peut effectivement paraître quelque peu monacal. Retour à des valeurs rustiques, dépouillement choisi, ce n’est pas du zen, trop exotique, du minimalisme, trop conceptuel, mais quelque chose qui évoque une tradition, peut-être médiévale, avec une poésie certaine.
J’aime beaucoup sa fraîcheur-coup de fouet, très élégante, l'amertume est toujours élégante, qui se démarque par son refus de la facilité. Si les autres colognes de la marque tombe dans la gourmandise, moderne, facile et un peu commune, celle-ci la joue beaucoup plus aristocratique, châtelaine de province, éventuellement désargentée mais toujours digne, un peu raide même… Le château à peut-être perdu son décor, mais le blason gravé dans la pierre humide est resté intac; on est prié de se tenir droit. Parfaite les jours d'été, pour relire Balzac à l'ombre. Scènes de la vie de province ou scènes de la vie de campagne. C'est si bon, ces petites sensations...
L’Eau des Minimes, le Couvent des Minimes, 2010.
Un joli billet qui incite à la découverte cette belle eau! Merci
RépondreSupprimerMerci!
SupprimerVraiment à découvrir, d'autant qu'elle ne coûte pas grand chose. Ce serait bête de passer à côté.
Bonjour Dau,
RépondreSupprimer"Monacale" sans être triste pour autant....
Une Belle Eau .... "Une sorte de retraite .... Un passage entre deux Eaux ou Parfums"
Je ne connais que la version "1862 EAU DES MINIMES COLOGNE" Celle de la photo
et aucune des autres de cette "maison "encore ....
Bon week-end.
Bonjour,
SupprimerNous sommes bien d'accord, elle n'a rien de triste! Pas joyeuse, mais sereine et plutôt heureuse! J'avoue que les autres que j'ai senti me parlent moins. Pas qu'elles soient lam faites, mais elles sont moins mon genre.
à bientôt.
Bonsoir à tous,
RépondreSupprimerce soir suite à ce beau billet je me suis décidée à acheter L'eau des minimes avec 50% de remise à Madrid où ce jus est presqu'inconnu. J'ai maintenant près de 200 ml à un prix dérisoire et je dois dire que la Cologne tient très bien sur ma peau. Plus qu'une cologne et moins qu'une Eau de toilette, parfaite pour ce temps froid-frais-froid-très froid-frais....
Bon week-end!
Sara
Bonjour Sara,
SupprimerVu le prix, je n'ai aucun scrupule à avoir pousser à l'achat... Oui, très bonne tenue sur moi aussi, on se fait parfois une fausse idée de la tenue des colognes. Effectivement, elle a un petit plus qui la sort un peu du genre. En même temps, c'est ça aussi qui est amusant!
Bonne semaine ;-)
D