"la blancheur éclatante et banale…"
Marcel Proust,
à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.
Blanche, Byredo, 2009 |
Byredo est
une maison moderne qui propose de mettre en flacons les senteurs de l’époque. L’idée
est bonne, me semble plus intéressante que la sempiternelle revisite des classiques poussée jusqu’à
la distorsion la plus complète, ou la simple envie de choquer. Blanche, c’est l’odeur
de la propreté, d’une élégance nette et sans chichi.
Beaucoup d’aldéhydes,
quelques fleurs et des muscs blancs. Le résultat, plus que le savon, est
terriblement adoucissant, lessive, bien plus que savon ou poudre, avec des passages
« fer à repasser. ». Ce n’est en soi pas extrêmement nouveau, depuis
le N°5, l’idée du propre est présente en parfumerie. C’est avec le White Linen
qu’elle est devenue un thème majeur et
non plus un simple accompagnement, et en sentant Blanche, j’y pense à ce White
Linen, qui scintillait beaucoup plus, restait, finalement, dans une dimension
très "parfum." Blanche, lui, finit par sentir le pressing.
Impossible
aussi de ne pas penser à des lignes comme Clean ou Amazing Grace de Philosophy.
Mais Byredo se démarque quand même nettement, ici, tout est joué en finesse,
délicatesse. Rien à redire sur l’exécution. Simplement, sur l’inspiration. À vouloir
évoquer le quotidien, Byredo a sorti un parfum qui semble banal. White Linen
sublimait le quotidien, Blanche le restitue.
Blanche, Byredo, 2009.
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