dans ma salle de bain...


Petit tour à la salle de ban et passage à l’Emulsion Ecologique de Sisley. Un produit que j’adore depuis des lustres. Conçu au départ pour aider la peau à supporter une crème qui pourrait l’irriter, c’est un hydratant apaisant tout léger qui fait la peau douce et confortable. Mais doté d’une des pires odeurs qui soit d’après moi. Alors Sisley est fier de ne pas parfumer les produits et d’expliquer que l’odeur vient des huiles essentielles employées, etc...
Je veux bien, mais l’Émulsion m’a évoqué une forêt en automne, mais pas du point de vue poétique, plutôt terre humide, feuilles mouillées et moisies. Avec quand même une note de réglisse qui elle aurait pu être agréable dans un autre contexte. Quand un produit me fait une peau magnifique, moi, je passe sur l’odeur et j’insiste. J’insiste tellement que ça fait plus de 20 ans que régulièrement, je rachète ce soin en grand format. Et j’en suis toujours aussi content. 

Mais si je vous en parle, c’est que mon rapport à l’odeur a changé. Quand je le sens, maintenant, j’ai l’impression que ma peau est toute contente, frétillante, ravi et qu’elle s’écrie hourra ! (Oui, j’ai une relation compliqué avec ma peau et je l’écoute me parler, chacun ses petites manies) Ce produit, je sais qu’il va me faire du bien, donc, et l’odeur est devenue un plaisir, exactement comme on peut se réjouir de l’odeur de certains aliments qui sont si bons en bouche et pénible pour le nez. J’ai appris à l’aimer. Du coup, je me demande à quel point les odeurs sont agréable ou pas et en fonction de quoi ? Peut-on aller jusqu’à aimer quelque chose sans raison, juste à cause d’une publicité réussie par exemple ? Peut-on porter le même parfum, pas aimé au départ, sans se poser de question, juste parce que quelqu’un nous l’avait offert et qu’il nous a valu des compliments l’année de notre mariage ?  

Commentaires

  1. oui. L'olfactif est hautement subversif, déraisonnable, cerveau droit et archaïque, irrationnel et sujet aux influences de toutes les autres parties du cerveau. Si on devait suivre le trajet neuronal du j'aime/j'aime pas, on aurait mal à la tête.Enfin ça n'est que mon avis...
    Hélène

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  2. Ça fait aussi très longtemps que j'emploie l'émulsion écologique (et grand format) et l'odeur ne m'a jamais semblé inconvéniente, ce peut-être à cause du climat très sec de Madrid qui fait que l'émulsion ait une odeur tout simplement herbacée, l'odeur de bien des produits Sisley, d'ailleurs.
    En ce qui concerne la publicité, je suis convaincue qu'il est possible d'aimer un parfum tout simplement parce que la publicité est réussie, ce qui expliquerait les ventes folles de "la Petite Robe Noire" en France et des ventes nulles en Espagne (sauf à Barcelone): En Espagne Gerlain a tendence à ne faire aucune publicité de ses produits et les résultats sont très mauvais...
    Cordialement,
    Sara

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    1. Les odeurs Sisley sont quand même assez différentes d'un produit à l'autre, mais c'est vrai qu'il y a un fil conducteur herbacé-médicinal qui change agréablement des fleurs à gogo et de la sempiternelle rose de Lancôme ou Guerlain...

      Une question bête et naïve: Le sucraillon est-il un aussi grand succès en Espagne que partout ailleurs. (Je prie pour que la réponse soit non mais je doute.)Dans la chaleur de l'été madrilène, je n'ose imaginé ce que peut être une petite robe noire ou la vie est belle.

      Merci de passer sur ce blog, chacun de vos commentaire me fait toujours très plaisir.

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  3. Les parfums sucrés ainsi que les parfums capiteux ont vraiment du mal à fonctionner à Madrid, ni la Petite Robe Noire, ni La vie est belle se vendent bien. Les madrilènes aiment surtout les eaux de quoi que ce soit et... les grands classiques.
    Il faut, tout de même, distinguer Hommes/Femmes:
    Les hommes: aiment que les femmes portent des senteurs propres et fraîches (vetyver de Guerlain et l'Eau de Campagne sont des parfums féminins). Ils aiment malgré tout à la folie la tubéreuse et le jasmin (pas tellement la fleur d'oranger), allez savoir pourquoi... Pour ce parfumer eux-mêmes, les hommes choisissent évidemment la fougère , les eaux fraîches, et commencent à apprécier les senteurs bois/encens (Armani privé, Comme des Garçons Wonderwood) (oubliez la IV heure de Cartier, personne ne paye pour sentir le foin ni le cheval). Un homme espagnol né à Madrid (à Barcelone c'est très différent) ne porterait jamais un parfum féminin.
    Les Femmes, c'est plus compliqué : très jeunes, elles aiment la vanille (pas trop sucrée en tout cas) et continuent d'acheter depuis 30 ans Eau Jeune (bouteille verte). Une fois adolescentes mais plus âgées elles apprécient beaucoup Flower by Kenzo, les plus timides la Cologne, les moins raffinées Flower Tag.
    Les femmes entre 25-35 ans font constamment des essais et changent facilement, en principe elles portent les parfums dont on leur fait cadeau.
    35-45 ans elles commencent à prendre des risques, essayent des choses différentes, cessent de porter l'Eau de Lancaster d'une fois pour toutes mais continuent de porter Eau de Rochas ou Ô de Lancôme.
    A partir de 45 ans, il y a disons quatre senteurs qui fonctionnent très bien : Trésor de Lancôme (peu porté mais celles qui l'utilisent lui sont fidèles), Aromatics Elixir et/ou Soir de Lune, Flower by Kenzo (eau de parfum et pour les plus raffinées le parfum (en bouteille rouge)).
    A partir de 59-65 ans: les femmes restent absolument fidèles à leur parfum pendant des lustres, des siècles si nécessaire: Chanel 5, Coco, Chanel 19; Diorella, Diorissimo, Miss Dior (l'originale bien sûr); Opium, Rive Gauche (qui ne se fabrique que pour l'Espagne). Il y a des femmes Chanel, des femmes Dior ou des femmes YSL, il n’y a pas de femmes Guerlain.
    Pour finir, un cas très particulier, le parfum auquel les clientes ont été absolument fidèles depuis qu'il est apparu en Espagne, et que les femmes ne cessent jamais de porter c’est L'Eau du Soir (Sisley), le parfum de sa majesté la Reine Sophia, que bien des femmes entre 55-70 ans utilisent et qu’emploient également les prostituées de luxe (apparemment parce que les clients en raffolent).
    C'est un peu long, mais comme ça vous avez une idée de ce qui se passe à Madrid.
    Très Cordialement,
    Sara
    P.S. : Ah, j'oubliais! L’été il y a les Eaux Hermès, puis les eaux Hermès et les eaux Hermès (surtout Un Jardin sur le Nil) et le seul Annick Goutal connu des madrilènes Eau d’Hadrien.
    Puis il y a des femmes qui portent, en été comme en hiver, Aire (Loewe) un parfum espagnol qui se vend très bien, frais, vert mais avec une certaine consistance. Celles qui lui sont fidèles ne le quittent jamais.
    Pour les tous petits il y a Nenuco ou Petit Chéri (Legrain) et pour les enfants plus âgés Alvarez Gómez (avec ou sans alcool), en été comme en hiver.

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    1. Ce n'est pas long, c'est vraiment merveilleux d'avoir pris le temps de me répondre, je suis RAVI! Finalement, olfactivement, je crois que je pourrais m’exiler à Madrid! Dans le fond, c'est assez classique, mais que du bon.

      Aire, se vend un peu ici, pas si mal puisqu'on continue de le trouver alors que son lancement est assez ancien. Je l'aime beaucoup, je lui trouve une petite amertume (?) qui le rend intéressant et bien au-delà du simple parfum frais!

      Nenuco, totalement inconnu chez nous, j'en possède une bouteille: je le trouve vraiment très agréable dans le genre sans prétention qui sent effectivement le bébé. (et voila, nous avons une fleur d'oranger!)

      L'eau du soir di Sisley, c'est exactement pareil partout je crois: pas forcément le parfum le plus porté mais celles qui le portent lui sont généralement fidèles. Et ici aussi, il jouit d'une image assez luxueuse comme tous les produits Sisley d'ailleurs. Je pense que c'est une marque à laquelle on est fidèle pour les cosmétiques, qu'il en soit de même pour les parfums ne me surprend pas vraiment. Moi-même, j'ai vidé pendant 10 ans des litres d'Eau de Campagne... (et sur son côté féminin: il y a eu une version après-rasage pendant des années!)

      Finalement, ce que je retiens aussi, c'est que comme partout, on est plus audacieux et plus intéressant en vieillissant.

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    2. Et surtout, MERCI MERCI MERCI!

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