petites choses…

 mars 2025

 

Mars 2025 n’a pas été le meilleur mois de nos vies, nous plaçant encore dans l’impossibilité d’ouvrir le journal sans nous demander si nous allions pleurer, hurler ou vomir. Et de faire un câlin à Volodymyr Zelensky. D’un point de vue strictement personnel, ce n’était pas beaucoup mieux. Je me remettais de la grippe, épuisé, affaibli et avec un gros coup de vieux qui ne fait pas plaisir : impossible de ne pas voir que mes paupières se laissent aller et que mes sillons naso-géniens sont bien visible et de plus en plus et ça ne fait jamais plaisir. Merci de ne pas me dire que c’est notre lot commun et que je m’en sors plutôt bien, je sais déjà ça, c’est juste que comme tout le monde j’ai du mal à affronter le miroir le matin en me acceptant que ça va de moins en moins bien chaque jour et que ça ne va pas s’arranger. En plus, j’ai subi, c’est vraiment le mot, une dispute avec un ami et si ça s’est arrangé, j’ai mal vécu la déception, le sentiment d’abandon, de trahison et le fait que quelque chose reste cassé, abîmé et augmente encore un peu plus mon sentiment d’insécurité.

 

Mais heureusement, c’était le printemps, le ciel était souvent bleu et les arbres en fleurs, ce qui m’a un peu ramené à la vie en ma laissant de l’émerveillement, de l’espoir et de la joie. (Avis aux jeunes désespérés de 20 ans : rassurez-vous en vieillissant on s’émerveille encore régulièrement pour des petites choses.) 

Oui, il ne me faut pas grand-chose pour croire que la vie peut être belle, que tout n’est pas foutu et vivre des moments de contentement que j’ai un peu envie de partager ici, plutôt que sur les réseaux sociaux ou la censure se déguise… (Chute des vues quand on s’indigne sur Méta et compagnie pourtant je ne vois vraiment pas comment on pourrait ne pas s’indigner un peu à moins d’être un gros con sans âme qui trouve que la démocratie ne vaut pas une poignée de billets, mais bon, je m’égare.) Parce que c’est important les petites choses qui nous maintiennent en vie et nous font voir un peu de rose sous un timide coin de ciel bleu dans toutes ces nuances de gris.

 

C’est un peu surprenant mais après toute ces années, le skincare réussi encore à m’intéresser, me passionner, me mettre de très bonne humeur et m’exciter comme une puce quand il y a de la nouveauté. El le truc, c’est que the ordinary sort un truc vraiment bien le 1^er avril (ceci n’est pas une blague) qu’on risque tous d’adorer. (Il faudra qu’on en reparle, promis !) Même racheter un truc aimé il y a quelques années me met en joie : savoir que ça va me faire du bien comme ça l’a fait jadis à moins d’un changement radical de formule est tellement réconfortant !

 

Sinon, bien suuuuuuur, on a écumé les rayons des supermarchés sous les bons conseils de Bonnie Garner pour voir ce qui pouvait nous faire les cheveux brillants et c’était fun. Et puis au moins maintenant quand nous aurons des crises d’angoisse, ce sera avec les cheveux brillants et sans être complètement ruinés. Ok, peut-être que j’ai acheté un peu trop mais j’ai déjà entamé mon second tube d’après-shampooing Elsève à l’acide glycolique et le shampooing devrait logiquement figurer dans la liste kit de survie dont nous auront peut-être tous besoin donc bon… Et c'est peut-être une façon de dire qu'on refusera de collaborer et qu'on ne sera pas tondus à la Libération?

 

Il n’est pas impossible que ma PAL monte un peu. J’ai terminé les aventures de Ari Thor à Siglufjördur (croyez que je suis content d’avoir un blog écrit et non d’être sur youtube parce que je n’ai pas la moindre idée de comment se prononce la plupart des noms cités dans les romans) que j’ai adoré. Je pars dans d’autres directions, toutes les directions, m’intéresse un peu à tout sans forcément tout comprendre, je ne vais pas poser à l’intellectuel que je ne suis pas. (Je suis dans Techno-féodalisme de Cédric Durand qui m’échappe un peu même si je capte l’idée générale sur la transformation du capitalisme qui est toujours de plus en plus affreux et nous fait de plus en plus de mal avec de moins en moins de vergogne.)

 

Tout ça en buvant des litres de sencha dans de la jolie vaisselle, mon obsession du moment étant la porcelaine Royal Copenhagen et ses fleurs qui dureront plus qu’un bouquet de tulipes. J’ai une vieille passion pour la vaisselle blanche et bleue depuis toujours peut-être parce que j’ai commencé à m’intéresser à la vaisselle quand les Ming étaient encore au pouvoir, allez savoir, que j’accumule avec éclectisme parce que les tables trop assorties ou tout est absolument coordonné me font un peu peur comme les maisons trop bien rangées où je soupçonne que personne ne vit. (Ou alors un serial killer, ce qui est, moins triste, mais plus angoissant.)

 

Vous ne pensiez pas le lire et je ne pensais pas l’écrire mais le sport m’a vraiment fait du bien. Je suis allé à la salle 22 fois ce mois-ci. Je vous rassure, je ne note pas ça dans mon journal intime, je ne compte pas, l’application qui ouvre les portes du club de sport s’en charge pour moi. Rien de spectaculaire, je fais des séances très courtes pas question de rester des heures, cela m’ennuierait beaucoup trop et c’est comme en skincare : il vaut mieux en faire moins, d’une façon peut-être pas très orthodoxe qui fait lever les yeux des pros au ciel parce qu’il n’y a que ce qu’on fait et auquel on réussit à se tenir qui soit vraiment utile… Toujours est-il que ça me fait curieusement du bien, peut-être moins l’exercice en soi que la concentration sur quelque chose qui n’est absolument pas cérébral et la coupure de tout ce qui est ma vraie vie pour quelques moments. Mais si je ne suis toujours pas une gym queen, je revendique d’être une gym princess en achetant le plus de trucs roses possible. Osez me dire que mes converses roses ne sont pas merveilleuses ? Après, oui, je m’y suis remis parce que bouger est à peu près la seule chose qui me fasse du bien au dos et que c’est un bénéfice quasi immédiat non négligeable, pas le seul même si c’est le plus visible pour moi. Est-ce que ma silhouette a changé : -3k en 5 mois, heureusement que ce n’est pas mon but. Est-ce que je suis plus en forme : oui ! Je suis toujours insomniaque et fatigué mais moins raide ce qui contribue bien à me faire sentir un peu moins antique.

 

Last but not least: LADY GAGA. Qui ne trahit pas ses allies et continue de causer comme… avant, rien que ça on continue nous aussi à l’aimer, et nous a fait un album Mayhem que j’aime beaucoup. Il revisite beaucoup l’histoire de la musique, est vraiment sympa, donne envie de bouger ou de se poser quand pour écouter sa voix qui est quand même terrible. Et quand il y a une vintage vibe quelque part, je suis forcément partant même si j’ai passé l’âge de me prendre pour Tony Manero dans les soirées disco. (Soirées que je n’ai jamais aimées parce que j’ai toujours préféré rester à la maison avec ma pile de livres et une tasse de thé.) On se croirait revenu en 2008 quand on découvrait The Fame, à la fois fascinés, horrifiés et conquis. J'ai envie de me trémousser et ça fait rudement du bien. (De chanter aussi mais ça ne fera du bien à personne; vos oreille me disent merci de ne pas céder.) 

 

Un rapide point parfum ? Ma meilleure décision de l’hiver a été de retrouver Serge Lutens. J’ai reporté et redécouvert avec le même plaisir que jadis et j’ai aussi découvert de fort jolies choses, fort aimables et fort aimées. J’ai encore des envies d’achats dans la marque et ailleurs, juste pas assez de sous et de jours dans l’année pour porter tout ce que j’aime. Mes envies à venir ? Je ne sais pas trop parce qu’il y en a trop… les fleurs blanches, forcément, c’est presqu’une obligation en été, peut-être le santal, peut-être l’orient.

 

Oui, je pense déjà à l’été même si je compte bien profiter pleinement du printemps qui est ma saison préférée et du mois d’avril qui pourrait être mon mois préféré parce qu’il me conduit au merveilleux mois de mai qui est mon mois préféré. Compliqué ? Non, c’est très simple pour celles et ceux qui sont dans ma tête, je vous jure ; simplement, parfois ce serait plus reposant s’ils étaient un peu d’accord entre eux. Mais moins amusant ? Probablement.

 

 

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