Pour peu que vous me suiviez un tout petit peu, vous vous
doutez qu’un roman baptisé l’heure bleue entraine chez moi de grandes
espérances, mais il faut peut-être que je le précise pour les malheureux
innocents qui s’égareraient sur cette page en ignorant tout de l’effet de ce
nom sur mon esprit de vieille cocotte qui n’a pas encore tout-à-fait renoncé à
son corset. Le roman de Paula Hawkins est présenté comme un thriller aux
réminiscences gothiques… J’y vois surtout un hommage à Daphné Du Maurier qui
est d’ailleurs citée dans l’ouvrage.
L’histoire commence par la découverte d’un os humain dans une œuvre d’art
léguée par l’artiste à une fondation qui est toujours en bataille juridique
avec l’exécutrice testamentaire. Un expert va sur l’île ou les deux femmes
vivaient, voilà le point de départ du roman qui explore des relations toxiques
dans un décors qui n’a rien de paradisiaque (sur cette île, il fait froid, il
n’y a pas de réseau, pas de confort mais quelques jolis paysages à peindre) qui
va permettre le huis-clos et contribuer à faire monter la tension et le
suspens. On découvre petit à petit, à grand renfort de flashbacks, que rien
n’est exactement aussi simple qu’il y paraît, que tous les protagonistes ont leurs
petits secrets, y compris, bien sûr l’artiste décédée dans des conditions de
moins en moins claires.
C’est un très bon scénario. Le premier roman de Paula Hawkins, la fille du
train, après avoir été un carton, avait été adapté à l’écran -ni vu, ni lu- et
il est hautement probable que celui-ci connaisse le même destin. La
construction en ferait plus un sujet pour une série Netflix que pour un film de
120 minutes si vous voulez mon avis de garçon qui n’y connaît rien au cinéma.
Mais tout cela ne fait pas un très bon roman. Pas une fois je n’ai eu
l’impression de lire un roman, juste un scénario. Le processus du flashback
systématisé est très artificiel, trop cinématographique pour un livre et,
surtout, tout manque d’épaisseur. Les paysages et les personnages sont décrit uniquement
pour faire avancer l’intrigue, il manque tous ces petits détails inutiles qui
donnent chair et vie, qui provoquent l’empathie, permettent de s’attacher.
Quant aux intrigues secondaires qui font assez peu avancer l’histoire, elles ne
font que rajouter une couche à l’ambiance mais manquent un peu leur effet en
diminuant le contraste entre l’île et le reste du monde, ce qui diminue la
sensation de huis-clos.
Je ne vais pas aller jusqu’à dire que je regrette d’avoir lu le livre mais je
suis bien content qu’il ne soit qu’un prêt et de ne pas l’avoir acheté ou reçu
en cadeau, je me serais senti un peu floué. Si vous l’avez lu, dites-moi ce que
vous en avez pensé, si vous ne l’avez pas lu et que vous voulez un conseil,
voici le mien : attendez l’adaptation sur Netflix !
Je vais attendre alors!!! Belette.
RépondreSupprimerCe sera tellement mieux en 4 ou 5 épisodes!
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