énergies féminines

 

Quand mark Zucker-berk veut plus d’énergie masculine dans Meta, j’ai envie de porter beaucoup trop de Femme de Rochas et de relire Simone de Beauvoir. Les deux sont toujours très bien quelles que soient les circonstances d’ailleurs. Mais c’est surtout que je pense que le monde n’a pas vraiment besoin de plus de masculinisme et de patriarcat, au contraire…

Mais de façon plus générale, ce sont les réseaux sociaux qui sont devenus problématiques, et plus globalement, toute la technologie, qui fait volte-face et jure allégeance à Donald Trump et, plus globalement, à une droite plus ou moins extrême, plus ou moins outrancière et, pour résumer, ultra-libérale et réactionnaire, raciste, climatosceptique, antiféministe, homophobe, transphobe, hostile à toutes les minorités, à tout ce qui s’écarte de la « norme » du mâle blanc hétérosexuel; tout ce que je déteste et que beaucoup déteste, invisibilisés par les algorithmes puisqu’on parle des réseaux, moins représentés parce que les discours mesurés, réfléchis, argumentés font moins de bruits que les prises de bec, les positions tranchées, les tacles, les clashs et les petites phrases qui tuent. C’est extrêmement fatiguant, lassant et épuisant. Extrêmement toxique.

La question de partir ou rester se pose. Pas pour le réseau d’Elon le Félon parce que j’ai déserté il y a longtemps, c’était déjà devenu l’enfer sur la fin de Twitter, mais pour Méta, Facebook le réseau des vieux ou je n’ai plus publié depuis des siècles et Instagram-Thread. Instagram, pour moi, n’a jamais été vraiment un réseau social ou une plateforme de blog, c’était une expérience esthétique pour l’amateur d’images que je suis. De moins en moins, merci les stories et la course à Snapchat et, surtout, Tiktok. J’ai envie de fuir aussi mais…

Le souci, c’est que l’Europe a beau légiférer, ce qui nous protège quand même un peu, elle ne propose pas d’alternative. On n’a nulle part où aller et je n’ai pas trop envie de perdre certains contacts, de ne plus avoir des nouvelles des gens que je suis et de ceux avec lesquels j’échange. Quelle alternative avons-nous ? Où nous retrouver d’une façon similaire ? Et surtout, où trouver une ambiance qui me convienne ?

Avons-nous envie d’abandonner le terrain ? Parce que si nous partons, nous leur laissons encore plus le champ libre et plus aucune voie divergente ne sera entendue. (Je dis ça alors que j’ai un compte Instagram qui est politiquement d’une neutralité quasi suisse.) Qui mettra un peu de douceur et de beauté dans ce monde si nous le désertons ? Qui injectera une énergie féministe-queer-de gauche-etc comme on l’aime ?

Est-ce qu’on ne doit pas rester pour lutter, résister, montrer qu’on existe quand même et que nous ne sommes pas d’accord ? Que c’est OK d’être féministe, lgbtqia+, de gauche, vieux, gros,écologiste, pas blanc, etc ? (Ne rien barrer, pas de mention inutile !) Mais rien ne nous empêche de bloquer. Enfin, tant qu’on ne se fait pas jeter et censurer, même que ce serait bien de rechercher des alternatives, pour être certain que…

PS : la question est encore différente pour les gens qui ont bâti une carrière sur les réseaux. Je ne les plains pas vraiment, j’ai toujours dit que c’était stupide de mettre tous ces œufs dans le même panier, de se remettre entièrement à la bonne volonté d’une plateforme qui vous oblige à collaborer, parfois dans le sens le plus sale du terme, pour exister et vivre. Problème aussi pour certaines marques qui n’ont d’existences que virales dont certaines ne méritent peut-être pas de survivre parce qu’elles ont fait de mauvais choix marketings et que, quand une marque ne vit que grâce influenceurs, elle n’est peut-être pas très intéressante. (Quoi qu’il en soit, nous vivons dans un monde où il y a de pléthore de marques, trop de marques, dans un sens tant mieux si cela nous permet de faire des choix.)  Quant à ceux qui ont recours à la publication sponsorisée, ça revient à financer Trump, puisque Meta lui offre un million de dollars et, là, je n’ai aucune pitié, je me désabonne et je méprise.