« Mais ça ne suffit plus. On a besoin de gaité, de legereté, d’humour de gratuité, de revanches. On a besoin de fêtes. La mode ça doit aussi être la fête, ça doit aider les gens à jouer. À changer. À s’évader. À compenser un peu le monde si terrible, si gris, si dur, dans lequel ils sont condamner à vivre. »
Yves Saint Laurent dans ELLE, 01/03/1971.
L’époque ne s’y prêtant pas du tout, j’avais follement envie de rose, de quelque chose de très léger, d’extrêmement frivole. (Même mes lectures sont sérieuses en ce moment, je suis plongé dans beauté du seuil, esthétique japonaise de la limite, Itō Teiji, que je trompe quand même avec des magazines pleins de jolies images.) Naturellement, je me suis tourné vers Yves Saint Laurent dont la collection de parfums, depuis Paris contient de jolis floraux à la frivolité assumée. Il n’est pas non plus impossible que je sois obsédé par le monogramme… (Sur ce coup, j’assume complètement être team l’Oréal qui fait un chouette boulot pour la marque, la mode étant… désespérément noire.)
Lavallière était un coup de cœur depuis que je l’ai découvert, un parfum rose, à la rose mariée à une jolie note de figue, très moderne dans sa transparence. Son départ de figue verte qui devient un peu lactée m’enchante, lorsque la rose apparaît, transparente et pâle, la figue ne la fruite pas vraiment, elle lui donne juste un peu de vie en la rendant « juteuse » comme si on avait posé un petit coup de blush sur un visage au teint parfait mais un peu plat.
Les muscs blancs qui fixent le parfum sont discrets et l’effet propre et net donné à la fleur est moderne en restant classique, bien plus classique que ne l’auraient été ces affreux bois ambrés qu’on trouve partout de nos jours. Je veux bien être moderne mais pas à la mode, ça, c’est trop me demander. C’est un parfum élégant avec beaucoup de simplicité, un parfum qui ne fait guère d’efforts, mais n’en demande pas non plus, un parfum joyeux et optimiste.
Mon flacon à l’air vide ? Oui, mais j’en ai un nouveau qui m’attend sagement dans mon placard. Terminer un flacon aussi vite (deux ans ?) est quand même rare. Je pense que la cologne eau de gloire est partie pour connaître le même sort.
Autres petits plaisirs de saison :
Des fleurs partout dans Bruxelles.
Boire des thés verts japonais.
Ressortir les marinières du placard.
Prévoir des listes de lectures pour les congés à venir.
L’odeur de l’herbe fraîchement tondue dans le parc sous mes fenêtres.
NB : Teo Yoo en léopard sur la couverture d’Esquire, c’est sublime et je rêverais de faire pareil. Je me rends bien compte que sur moi ça donnerait beaucoup plus « Kathia dans Le père Noël… » et je passe mon tour. Sachez que ma moue n’est pas de mépris, elle est de dépit et d’envie.
"Je veux bien être moderne mais pas à la mode..."
RépondreSupprimerAh, si les gens pouvaient se fier à leurs goûts plutôt qu'à celui des masses (et du marketing)...
J'ai un voisin très âgé qui, lorsqu'il sort de chez lui, porte tous les classiques masculins des années 60/70/80 (plutôt les verts/chyprés que les orientaux). On n'a jamais parlé de cela mais il doit avoir une collection fabuleuse. Et bien, je le trouve plus moderne que les "1 Million" de moutons qui portent ce qu'on leur dit de porter car son goût est précis, affirmé et assumé.
D'autant qu'il suffit bien souvent d'un ou deux cycles de mode pour que ce qui était démodé devienne juste classique ou différent. Les jus anciens sont souvent plus niche que la niche (et généralement de plus belles facture.) Merci de me présenter ce voisin! (Les classiques des années '80, je suis un peu moins fan mais je ferai avec ;)
Supprimer"Yatagan" pour ne citer que lui, (qu'on l'aime ou pas), est exactement le type de parfum qui sortirait aujourd'hui dans une marque de niche ultra pointue.Tous les Bernard Chant pour Lauder aussi sans doute.
SupprimerYatagan, que je ne porte pas (pourquoi?) c'est tellement beau et séduisant... Singulier, assurément. J'ai pensé à notre échange en portant Devin d'Aramis dernièrement, si Alliage et si beau, si singulier, si facile à porter tant il semble naturel sur la peau en s'affichant princièrement artificiel. Le Synthetic Jungle de Malle pourrait en prendre de la graine.
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