eau de bonpoint - oranzo
Lors d’un bref sondage qui n’a valeur de rien du tout sur
Instagram, il ressortait que la fleur blanche préférée des gens était la fleur
d’oranger. (Ce que je trouve un peu décevant car c’est loin d’être ma
préférence à moi, j’aurais voté pour sieur jasmin ou dame tubéreuse.) Quelque
part, ce n’est pas un choix surprenant, il est même assez logique, la fleur d’oranger
possède une qualité gourmande, ce qui fonctionne toujours, et est souvent
traitée de manière assez douce et propres qui la rend plus facile à porter et à
aimer que ses consœurs souvent plus sophistiquées, fatales, voire considérées
comme des emmerdeuses finies. (Ce qui est aussi une bonne raison de les aimer.)
Il y a des fleurs d’oranger capiteuses et gourmandes comme chez Elie Saab (parfums
qui me dégoûtent tous plus ou moins, je l’avoue, mais j’ai dû rater quantité de
sorties. Devinez quoi ? Après vérification, le premier a été crée par Francis
Kurkdjian dont je déteste à peu près tout le travail, il ne faut pas chercher
plus loin.) mais la seule version du style que j’aime est celle de Serge Lutens
qui possède un départ très… Jasmin !
Quand je regarde mon placard à parfums, finalement assez peu
de solo de fleur d’oranger et ils sont dans la veine propre et nette, néo
cologne que j’aime beaucoup aussi. C’est lumineux, facile à porter, toujours
seyant et, d’après moi, flatteur quelque soit notre âge.
L’eau de Bonpoint.
Signée Annick Goutal, elle peut sembler banale aujourd’hui
mais ce serait oublier à quel point elle renouvelait les codes dans les années ’80.
C’était une collaboration évidente et logique tant les univers des maisons des
deux sœurs étaient proches. Pour ce qui était d’abord une eau de senteur pour
enfant, Annick Goutal a revisité la cologne en associant un départ pétillant de
néroli, très lumineux avec ce qu’il faut d’agrumes pour pétiller qui s’épanouissait
en une fleur d’oranger musquée très broderie anglaise pour petites filles
modèles dans un esprit très Bonpoint.
L’esprit cologne est intemporel à condition d’être revisité ;
il y avait déjà eu les eaux chyprées, les eaux musquées étaient une version
plus moderne, plus actuelle, moins sophistiquée, pas forcément plus sport, mais
plus innocente, effectivement enfantine, peut-être moins sage que profondément
gentille. C’est très joli avec une tenue basique de type jeans et T-shirt
blanc, mais ça fonctionne tout aussi bien avec des allures travaillées que ça
dédramatise directement. C’est politiquement correct, toujours aimable, on
devrait toujours en avoir un flacon sous la main.
Oranzo, Sylvaine Delacourte.
Lancée par le petit grain, cette fragrance joue sur le même
registre mais affiche un départ plus vert et propose un effet croquant au lieu
de pétillant qui, sans la rendre sarcastique, l’emmène sur un terrain un peu
plus adulte. La fleur qui suit est musquée mais un peu plus dense, miellée et
légèrement gourmande. Voilà qui donne un peu plus de relief au parfum, sans qu’on
puisse parler de profondeur ou d’obscurité.
Parler de parfum d’adulte est probablement exagéré. Disons adolescent. On
quitte les petites filles modèles pour aller vers les jeunes filles en fleurs
avec tout ce qu’elles ont de légèreté, de luminosité, mais aussi une pointe de sensualité
peut être annonciatrice de vices futurs ? Le prochain parfum nous le dira.
(Teasing scandaleux ou réalisme désabusé de celui qui sait qu’avec les fleurs
blanches l’aventure n’est jamais très loin ?)
Oranzo reste un parfum propre et net, facile à porter, avec
ce chic très chemise blanche qui passe bien partout. Personnellement, je ne le
porterais pas plus dans le froid que l’eau de Bonpoint, la chaleur les écrase
un peu, alors que les demi-saisons leur vont si bien. Voire l’hiver qui n’en
fini pas.
Je ne connais pas bien le travail de Francis Kurkdjian mais "Le Mâle" qu'il a créé pour Gaultier m'a toujours écœuré et je n'ai jamais bien compris le succès de ce parfum.
RépondreSupprimerLe mâle sentait fort, changeait des trucs aquatiques et était très bien marketé, au point que les hétéros l'on piqué aux gays sans capter la référence Querelle, etc. Je vois que ça.
Supprimer