oscar

 


Ces derniers temps, en me retenant beaucoup, j’ai porté Oscar de la Renta la moitié du temps. J’adore son bouquet épicé, très œillet à cause de la girofle sur fond boisé oriental délicieusement poudré, crémeux grâce au santal mais assez sec. Ce petit frère de l’heure bleue, un peu plus solaire avec la présence d'Ylang Ylang, est plus facile à porter, sans aucune gourmandise, sans rondeurs baumées, sans sentimentalisme, il n’a que le chic carnassier de la mondaine d’âge mûr qui déchire ses congénères à belle dents tous les après-midis à 17h en prenant le thé dans le salon le plus élégant de la ville. C’est un personnage secondaire de roman saganesque, probablement la belle-mère américaine de l’héroïne, redoutable mais qui a bon cœur dans le fond. Et toujours très bien élevée. (C’est important les bonnes manières dans le monde d’Oscar de la Renta.) 




Ce qui m’a embêté, alors que certain sont en panique à l’idée de changer de parfums parce que « personne ne va me reconnaître, ce parfum, c’est moi » c’est d’être fidèle. J’avais la très honnête et sincère peur de lasser mon entourage en sentant certes infiniment bon mais toujours pareil. Est-ce que je me suis forcé à changer de parfum ? Oui, oui.  En me doutant que la plupart des gens n’en ont rien à faire de mon parfum, ils ont tort, et que, pour beaucoup, je sens toujours pareil : le floral plutôt poudré qui « sent la vieille. » Pour la plupart des gens, mon odeur doit être celle que je retrouve sur mes foulards, un mélange pas déplaisant d’aldéhydes, plus ou moins capiteux, passablement fleuri sur un petit fond riche à l’ancienne. (NB : quand on me dit d’un parfum qu’il sent la vieille, c’est un réflexe conditionné, je tends les bras vers le flacon en disant « je veux ! »)




Bref, nous nous faisons des films mais pas tous les mêmes.
(Le mien est en noir en blanc et je suis toujours la star du show et je remporte très régulièrement l’Oscar et je remercie Jean-Louis Sieuzac.)

Commentaires

  1. Moi pareil mais plutôt dans le registre masculin avec une prédilection pour les fougères et les colognes des années 50 à 80 qui ont survécu (bien que quelquefois très malmenées). Et finalement personne ne me dit que je sens le vieux. Et même si on me le disait j'assume complètement. En revanche je n'ai jamais acheté des flacons "vintage" car on n'est jamais sûr qu'ils aient été conservés dans des conditions qui n'ont pas abîmés leur contenu et les prix sont la plupart du temps ridicules. Je me contente des versions actuelles (certaines sont tout à fait réussies, d'autres beaucoup moins).

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    1. Honnêtement, je suis content d'avoir acheté mes vintage quand ils n'étaient pas encore des objets de spéculation à des prix ridicules. Mais j'ai de plus en plus de paresse à suivre des enchères etc et je me contente de versions actuelles encore belles en renonçant à celles qui sont trop moches, trop défigurées. (Ce n'est pas comme si des maisons ne sortaient pas des choses "à l'ancienne" très belles ou ne défendaient pas leur patrimoine.)

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    2. JulienFromDijon

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  2. (JulienFromDijon)

    Je ne connais pas bien la marque "Oscar de la Renta".
    Je surveille cette marque sur le marché de l'occasion, pour les parfums créés par Calice Becker en 2012.
    Malheureusement, cette gamme de parfums semble n'avoir existé qu'aux USA et au moyen-orient. Donc je ne testerai et n'achèterai probablement jamais "Mi Corazón" (bouquet floral blanc avec du narcisse"), "Coralina" (néroli)...

    Heureusement, surveiller cette marque me fait découvrir de jolis flacons vides.
    (Celui avec le bouchon quadrilobé avec une goutte, et "Volupté notamment).

    Je n'ai jamais senti "Oscar de la Renta".
    Luca Turin et Tania Sanchez le classait comme une tubéreuse. Un jour je craquerai, c'est fatal, en achetant un flacon d'occasion.

    Il semblerait que le clou de girofle revienne à la mode. (L'huile essentielle ayant un profil bien plus florale que l'épice de cuisine).
    Malle vient de sortir "Heaven can wait". Je me demande comment les limitations imposées par l'IFRA sont contournées.
    Je me surprend à mieux détecter le rôle du clou de girofle dans "Safran troublant". Son rôle y est plus important que les substituts de safran, que la rose, et que le santal.

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