Depuis quelques années
déjà, Roger & Gallet essaye de monter en gamme, d’être plus chic, plus
luxueux sous le regard blasé des perfumistas intraitables et rancuniers qui
n’ont qu’une phrase à la bouche « rendez-nous l’amande persane, on discutera
après ! » Merveilleuse nouvelle, l’amande persane est revenue,
pareille à elle-même dans un nouveau flacon, finalement moins élégant que le
précédent qui avait le charme de la simplicité, il y a ici beaucoup de chichis
pour pas grand-chose, et à un nouveau prix qui reste fort raisonnable malgré
tout. (Certes, on rêve toujours du retour de la ligne corps assortie…)
Pour ceux qui ne la
connaissent pas, l’amande persane c’est un parfum doudou dans lequel se lover
pour oublier toutes les misères que peu bien nous faire l’univers qui n’en est
pas avare. An départ, quelque agrumes furtifs lancent rapidement un départ d’amande
gourmande qui peut faire hésiter jusqu’à ce que se déploie le parfum. L’amande
se fait plus amère, on perd la sensation de dessert qu’on redoutait, pour aller
vers la colle Cléopâtre avec un parfum qui se fait peu à peu très cosmétique,
hésitant entre crème et poudre sur une colonne vertébrale de tonka un peu sèche.
C’est l’un des plus
réussis parfums de déni qui soient, qui nous ramène en enfance, enveloppe et
console. Plutôt tenace et sans sillage, il a la fort bonne idée d’être
chaleureux sans être sexy. Et l’encore meilleure idée d’être régressif sans
être alimentaire même si nous avons tous eu envie pendant les cours de
bricolage de lécher le tube de colle, nous pouvons bien l’avouer aujourd’hui
que nous sommes vieux.
Amande persane, Delphine
Jelk pour Roger &Gallet, 2010
Je file le sentir, merci pour cette belle description 💚🌿
RépondreSupprimerTellement en phase avec vous ! J’en ai toujours un flacon à proximité 😀
RépondreSupprimerC'est un anxiolytique en vente libre qu'on devrait tous avoir dans notre armoire à pharmacie!
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