blues


J’ai fait des efforts, hésité, sorti plusieurs flacons, parfumé mes mains, mais finalement non, ce week-end je me suis remis en Heure Bleue et j’étais totalement ravi de mon choix. Choix qui ne fait peut-être pas très sérieux quand on se dit perfumista mais tout ceux qui aime l’Heure Bleue me comprendront et l’avis des autres, ma foi… Je ne veux pas être désagréable mais nous ne vivons pas dans la même spatio-temporalité. Ce qui, en un sens, n’est pas plus mal, mon boudoir belle époque ayant vocation à l’intimité.
 


En semaine, j’ai un peu porté des aldéhydes parce que j’avais besoin de cette armure scintillante et vous comprendrez qu’en Rive Gauche, je me suis senti à la pointe de la modernité, voire à l’avant place de l’avant-garde telle Madame Claude visitant le centre Pompidou.


En vrai, j’ai quand même lu moderne et été dans le XXIème siècle avec le syndrome du canal carpien de John Boyne, hilarante satyre de l’addiction aux réseaux sociaux qui mène une famille britannique à sa chute pour notre plus grand plaisir. (Même si c’est toujours un peu gênant de s’esclaffer quand on lit en public, non ?) C’est très ancré dans son époque et je me demande si les gens qui ne sont jamais aller sur twitter (ça se passe avant X) comprendront. Pas certain. Les Cleverley vivent dans une bulle complètement déconnectés de la réalité, hors sol, et m’ont un peu rappelé Oscar Wilde et ses pièces, comme le mari idéal, dans lesquelles les personnages évoluent dans des univers fermés et un peu absurdes, des coteries qui font totalement sens pour eux-mêmes mais pourraient donner l’envie de les traiter de bande d’idiots. On oublie trop souvent que notre réalité n’est pas universelle et peut paraître avec un tout petit peu de recul absolument ridicule. Oublier de rire de soi-même étant un peu le début de la fin. (Dit celui qui prétend avoir été un peu dans la modernité rayon lecture mais repart directement à la belle époque en citant Wilde. Et aurait aussi bien pu causer du salon de la duchesse de Guermantes.)


Bien sûr, je me suis dit que je n’en étais pas à ce stade et j’ai pu prétendre ne pas du tout me reconnaître, n’empêche… Est-ce que j’ai déjà passé du temps privé de tout réseaux sociaux ? Je crois bien que non. Devrais-je essayer de m’en passer et voir comment ma santé mentale se porte ? Peut-être bien.


Si vous voulez des infos sur la santé mentale du blogueur, je suis allé chez la psychologue pour avoir les résultats de mon test du sommeil, celui avec les électrodes sur la tête façon échappé de l’asile psychiatrique. La qualité de mon sommeil est tout-à-fait normale, le problème est que je ne dors pas assez. Je savais, c’est ce que je disais depuis le début, merci de me dire quelque chose que je ne sais pas. Je m’oriente donc vers une thérapie comportementale, en quatre ou six séances pour mettre de nouvelles habitudes en place te peut-être après un sevrage. (Même si ce n’est pas vraiment indispensable, ma consommation de somnifère étant relativement faible et bien gérée dixit pas juste moi-même mais aussi les médecins qui prescrivent.) Et je vais commencer par tenir un journal de sommeil. Je sens que cette histoire va être totalement déprimante étant bien conscient d’avoir un problème mais ne tenant pas tellement à mesurer l’ampleur des dégâts. J’aime bien me voiler la face, oui, on en revient à l’Heure Bleue qui va très bien avec les chapeaux à voilette (et la vue qui baisse.)
 


Bref, si vous êtes insomniaques, une histoire à suivre entre (2:AM et 5:AM ?) ou pas. Histoire de se dire qu’il y a de l’espoir. OU PAS. (Reconnaissons puisque nous sommes entre nous entre nous que les histoires d’insomniaques n’intéressent que les insomniaques.)

 



 

Commentaires

  1. Sans être réellement insomniaque j'ai une mauvaise qualité de sommeil: long à l'endormissement et plusieurs réveils dans la nuit (heureusement suivis d'endormissements très rapides), J'ai trouvé ma technique personnelle pour l'endormissement: je lis quelque chose qui me passionne durant une demi heure puis je passe à un truc qui m'ennuie. Résultat: mes paupières se ferment au bout de cinq minutes. Mais je suis conscient que ma technique n'est pas forcément adaptable à tous les types d'insomnies.

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    1. Ah mais je n'ai aucune difficulté à m'endormir, c'est le réveil beaucoup trop tôt qui est un souci pour moi. (Et c'est à peu près le seul moment de la journée où je suis en pleine forme...) Sinon, pour lire sans que ça gêne l'endormissement, il y a aussi la relecture. C'est bien, mais comme on connait déjà, on n'essaye pas de connaître la suite en luttant contre le sommeil.

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  2. En lisant les "Angoisses" de Zweig que je vous recommande, j'ai eu envie d'être cette bourgeoise moi aussi qui s'ennuie (un peu) et s'amuse (beaucoup), alors je me suis mis sous un plaid de vison (merci Mamie pour ton manteau que j'ai réussi à faire transformer) et grâce à l'extrait de Calèche, je me suis mis à voyager. Ce parfum est tellement compact, tellement uniforme, tellement classique et savonneux à la fois que je n'ai pu m'empêcher de faire le lien avec YSL Rive Gauche, donc avec vous. Alors oui pour les aldéhydes, mais peut-on y ajouter aussi cette note légèrement verte de vétiver sur le final........final qui disons-le arrivé quand même très très tard voire même le lendemain. Ah ! Je précise ! Je porte les cheveux longs donc je ne me parfume que la nuque ce qui "retient" sûrement les parfums. Bref. C'est chic, c'est légèrement chypré, c'est idéal pour se dire que c'est une merveille indécente et que je suis bien content que pas grand monde ne le porte : je me sens totalement folle, totalement femme, et pourtant très à l'aise avec ma masculinité, mais je n'y peux rien, ce(s) parfum(s) est dément.

    -fabien-

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    1. J'adore Calèche et son fond si peu recommandable. Je lui préfère Rive Gauche pour la simple raison que Rive Gauche est un peu plus joyeux et exubérant, un peu moins autoritaire. Dans Calèche, je sans toujours la main de fer sous le gant de velours, j'adore ça mais je le porte un peu moins volontiers parce que je suis un peu plus frivole que lui. Disons que je le garde pour ces jours ou j'ai envie de jouer avec ma cravache. Il est dément, je ne peux que confirmer. D'ailleurs, je vais de ce pas en mettre un peu sur mon poignet.

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