rue saint-honoré, astier de villatte

 bougie

Il y a quelque temps déjà, j’ai reçu une bougie parfumée Astier de Villatte à l’odeur absolument délicieuse qui évoque pour moi certain parfum ancien de type Opium, des orientaux pas si orientaux de la fin des années ’70 avec des notes fraîches aldéhydées, des fleurs un peu poudrées et, surtout, des muscs, des bois précieux, du cuir…  C’est délicieux, très fin, on sent que le parfumeur a soigné sa formule pour faire un parfum capiteux mais avec cette petite touche de chic et d’élégance qui fait qu’on ne se sent pas dans une maison close (je ne déteste pas le genre, remarquez !) mais dans un très chic hôtel particulier.

Évidemment, on nous vend le naturel, la cire végétale et la touche de cire d’abeille en insistant sur le « pas de pétrochimie chez nous ! » qui plait tant à certains. Je ne me sens pas particulièrement concerné, probablement que j’ai tort, mais je consomme de moins en moins de bougies. Déjà parce qu’elles énervent mon purificateur d’air qui s’emballe immédiatement, ne faisant pas de différence entre la gentille cire végétale et la méchante pétrochimie. Mais, je ne sais pas vraiment si c’est pour cette raison, il y a quand même un problème avec cette bougie…

La diffusion ! Avec le genre d’odeur que je vous ai décrit, vous pourriez vous attendre à un parfum lourd et envahissant, que je n’aimerais pas vraiment si tel était le cas, mais vous pouvez vous remettre vos craintes dans la poche car on est en-deçà de la subtilité. Peut-être que mon appartement bruxellois est trop grand et que c’est destiné à être brûlé dans une minuscule chambre de bonne parisienne, mais chez moi, je ne sens pratiquement rien, même quand je sors et rentre dans la pièce. Il faut vraiment se tenir à côté de la bougie pour sentir quelque chose. Peut-être posé sur un bureau dans une petite pièce de travail ? Au moins, on peut l’allumer quand on reçoit, elle est fort jolie et n’incommodera personne.

Mais c’est juste pas possible de vendre ça comme ça à ce prix… Et l’aspect « pas de pétrochimie » ressemble juste à un argument publicitaire qui n’excuse pas la faiblesse de la chose. Comme souvent quand on vend quelque chose en disant ce que ça n'est pas, c'est qu'il y a un problème avec ce que c'est...

(Autant aller acheter un flacon d’Opium et en vaporiser un peu sur les rideaux et les coussins.)