L’humeur de la semaine a été… Hautement contemplative ?
Je me suis trouvé fort agité mais totalement improductif, ce dont je devrais
peut-être avoir honte selon les winners dont les dents rayent le parquet qui
causent corporate mais je vis relativement bien en dépit d’un malaise certain
quant à mon inutilité face à l’état du monde qui ne va pas toujours bien.
J’ai profité de l’automne comme je l’ai pu, c’est-à-dire en
ayant froid sous mes petites laines et mon Heure Bleue, en buvant des litres de
thé, en allumant des bougies parce que c’est quand même toujours bien joli, et
en profitant de la moindre opportunité de beau temps pour faire de longues promenades.
On ne peut pas dire marche tant je marche lentement -me hâter est incompatible
avec ma dignité- avec de fréquents arrêts pour regarder autour de moi. J’ai
besoin de deux choses : un but pour sortir de chez moi, même aussi idiot
que aller acheter du pain à la boulangerie à 3 km parce qu’il est meilleur qu’à
celle qui est 100 mètres à côté de chez moi -oui c’est une excuse- et quelque
chose à regarder, un trajet un peu agréable.
Je veux bien aller au bureau à pied, c’est meilleur pour l’environnement
et mes fesses mais à condition de le faire en 1h30, voire 2h, plutôt qu’en 1h parce que j’aime
choisir les quartiers ou je passe, ceux avec de jolies façades 1900, des arbres
et…
Un rien m’arrête, un rien m’enchante. Une statue pas si
jolie, une vieille cage d’escalier entraperçue par une porte entrouverte ou je
ne peux m’empêcher de jeter un œil indiscret, de jolies feuilles rouges sur la
cime d’un arbre qui commence son maquillage de saison… Est-ce que j’ai de la
chance parce que j’habite une jolie ville ? Non, pas vraiment, je fais des
détours, j’apprends à regarder en photographe, en focalisant mon attention sur
le détail qui vaut la peine comme le renard qui court dans la rue à 6h du matin
plutôt que les poubelles qu’il vient d’éventrer, la petite chose dans le
paysage qui peut raconter une histoire.
oui, c'est mon érable, il est magnifique et je ne vais pas me priver de vous le montrer. |
S’il y a bien une chose que Marcel Proust m’a apprise, c’est
à voir, à regarder, à m’émerveiller. A superposer à la réalité que j’ai sous
les yeux, d’autres réalités qui sont celles de l’art ou du souvenir. Même si c’est
un billet où je ne parle pas de lecture du tout, je n’ai quasiment pas lu cette
semaine, c’est quand même un billet que je dois conclure en disant que la lecture
a considérablement changé ma vie, elle l’a enrichie, rendue plus belle.
Ma semaine, je l'ai passée dans mon lit et dans mon canapé, à tenter de me soigner... là, le soleil qui inonde mon salon me donne envie de sortir, pas encore très loin, je n'ai pas encore le courage, mais j'irai admirer les érables dans mon jardin ;-)
RépondreSupprimerAh, le canapé quand ce n'est pas un choix... Bon courage! Les premières petites sorties peuvent donner tant de joie: l'impression de retrouver le monde, que tout à changé... Ou rien et c'est aussi bien/bon. Parfois un coin de fenêtre pour contempler peut même suffire mais je pense à chaque fois puisque je vis en ville, non pas à un livre, mais au film Rear Window de Hitchcock ;)
SupprimerJ'espère que ça ira vite mieux!
Comme vous je regarde beaucoup les immeubles, les détails d'architecture, les petites choses qui sont belles dans la ville. Fontaines, maisonnettes anciennes en sursis, endroits pas encore détruits par les promoteurs ou les politiques sous prétexte d'améliorer la vie des gens alors qu'ils enlaidissent simplement la ville.
RépondreSupprimerMais j'ai l'impression que la plupart des gens ne voient plus rien. Ils ont les yeux scotchés sur leur téléphone portable, des écouteurs, une casquette qui réduit leur champ visuel, des lunettes de soleil... comment peuvent-ils vivre totalement en dehors de ce qui les entoure? En fait ça ne les intéresse pas. C'est déprimant.
Alors vive les marcheurs curieux. Et le bonheur est dans les petites choses comme dit le proverbe...
Ah mais j'avoue aussi avoir les yeux sur mon téléphone et un casque sur les oreille, mais l'un n'empêche pas l'autre. Mon rapport à la musique est curieux parce que je n'ai pas du tout l'oreille musicale et que chez moi, je me passe assez bien de musique mais j'aime bien m'isoler du monde. D'ailleurs, je remarque maintenant que je regarde plus mon téléphone dans la foule que dans un endroit désert, ce qui correspond assez bien à ma passion pour les photos sur lesquelles on ne voit pas les gens mais où nous pouvons les imaginer venant juste de quitter la pièce.
SupprimerPour ce qui est du massacre du patrimoine, hélas, trois fois hélas... Les choses s'arrangent un peu quand on regarde en haut. Et parfois on peut trouver du charme à la nouveauté mais ça me demande quand même beaucoup plus d'imagination et ça accentue mon sentiment de ne pas forcément être à ma place.
Personne n'est inutile, la pensée est créatrice, à quelques milliers de kilomètres je peux admirer les jolies choses à travers vos yeux, et je dois dire que tout est bien choisit, sans flatterie aucune, il ne manquerait plus que ça !
RépondreSupprimerHaaaa... le management venu des U.S. comme trop de choses ! Je les aime bien les américains, ils ont des qualités, ce que je n'aime pas chez eux, c'est cette propension à coloniser notre vieille Europe avec ce qu'ils ont de pire ! En ai-je subi des réunions inutiles sauf à fixer la date de la prochaine, des gâteaux au yaourt préparés par la jeune cadre pour nous rendre heureux au travail, ils ont tellement bien réussi à dégoûter le monde que plus personne ne veut travailler, et la nouvelle génération a bien raison de traîner des pieds contre l'absurdité ambiante ! Bon dimanche. Gabrielle Dlr.
Cette façon de penser qu'on va travailler pour être heureux, s'épanouir et parce qu'on aime ça... Heu, non, j'ai besoin d'argent les gens, ça s'arrête là. Certes, il y a des jobs pires que le mien, moins utiles (Je bosse dans le social) mais ce n'est clairement pas une vocation et j'adorerais gagné le gros lot et pouvoir tout plaquer. Je n'ai jamais fait partie des gens qui ont peur de s'ennuyer, j'ai toujours envie de leur répondre "apprends à lire!" mais bon... (Pire du langage corporate: on nous parle de clients alors qu'il est question de citoyens qui ont besoin de nous pour ne pas sombrer, non, vraiment, on n'est pas des marchands et on n'a pas de clients, merci de saisir la nuance.)
SupprimerEt puis un grand merci, sinon ;)
Un renard dans la rue à 6h du matin, mais quelle chance!
RépondreSupprimerJe plussoie sur le fait de regarder le monde avec des yeux qui cherchent et repèrent le beau partout, c'est la seule manière de vivre.
Quant au boulot, j'aime beaucoup le mien, mes collègues, mes boss et la maison pour laquelle je travaille, mais en effet, le but de tout ça est de payer les factures, les flacons qui sentent bon, et pouvoir m'autoriser ces choses qui rendent la vie jolie.
Il est très joli ce billet, il fait du bien, par tes mots et tes photos.
Oui, oui, oui, Bruxelles a des côtés campagnes en effet.
SupprimerMerci, le but c'est de se faire du bien parce que... On n'est pas là pour souffrir.