N°5

 


Pour le 5ème épisodes des plus belles du royaume (à écouter sur iTunes - Google - Spotify), c’était un peu une évidence de parler du N°5 qui a 100 ans cette année. Surtout pour moi, j’ai un peu fait ma diva et forcé Kim. En même temps, une petite crise d’autorité quand on parle du N°5 qui est TRES autoritaire, ce n’est pas plus mal. Mais ça fait aussi une nouvelle occasion d’en parler sur le blog. Les néophytes se demanderont peut-être pourquoi faire deux articles ou plus sur un seul parfum. Les néophytes, il faut que les perfumistas vous expliquent… Les marques retouchent constamment leurs parfums. Pour plein de raisons plus ou moins bonnes, du genre la législation, les difficultés d’approvisionnement, moderniser le jus, faire des économies… (J'avais dit que certaines raisons pouvaient être horribles. Au moins, chez Chanel, on n'est pas radin, c'est déjà ça!)

 


Le N°5, n’en déplaise à Chanel, n’échappe pas à la règle. L’extrait était depuis quelque temps fort décevant. Certes, c’était beau et luxueux, mais les aldéhydes étaient un peu en berne et l’abstraction du bouquet faisait place à un très joli jasmin. Très joli mais un jasmin, quoi ! Aujourd’hui, il a retrouvé sa magnificence baroque et la version actuellement disponible est superbe. Les aldéhydes sont bien là, murs et dorés, entre la buanderie et son fer chaud et la salle d’eau et son savon. On devine l’ylang ylang et sa chaleur solaire au départ mais le bouquet en cœur est soudé, dense et très riche. Le fond est bien présent et délicieusement pas net sous la couche de savon qui a un peu tourné à la poudre. (Est-ce que je suis en train de critiquer les versions trop muscs blancs qui sentent la lessive et le propre ? Oui, un peu.) C’est un enchantement, une merveille. Je le redécouvre et je sais à nouveau pourquoi j’aime tant ce parfum. Et pourquoi ça vaut la peine d’investir dans un extrait.

 

Ne vous y trompez pas, j’adore l’eau de toilette. Même si la version que je possède manque un peu de fond (quelle merveilleuse excuse pour en remettre !), elle est magnifique, très solaire, très lumineuse, mais l’extrait, c’est autre chose. Ce sont des contrastes de lumière et d’obscurité, des splendeurs d’un temps révolu. Certes, tout ça rend le N°5 difficile à porter en extrait. Il est fort bien modernisé et on échappe à la sensation de richesse grasse, lourde, que certains parfums anciens ont encore, mais l’aura de richesse (très) autoritaire ne rend pas forcément le parfum confortable pour tout le monde. C’est un parfum de reine régnante pas de princesse qui attend le prince charmant.

 


Bon, remarquez quand même que mon préféré reste le 19. Qui a exactement mon âge, lui. (C’est-à-dire JEUNE, très jeune, éternellement jeune.)



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