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lundi lecture

C’est un peu un retour à mes classiques, mais mes dernières lectures, en ce moment, ce sont des auteurs déjà lus et déjà aimés. Mais des auteurs encore vivants quand même. (Comme quoi, oui, je peux être moderne de temps en temps, dit-il en s’abritant sous une ombrelle, baigné d’une senteur belle-époque.) Cela s’est fait sans trop d’entrain, à mon rythme, longtemps après avoir acheté les ouvrages en question.
Murakami, le meurtre du commandeur

Le meurtre du commandeur d’Haruki Murakami conte l’histoire d’un peintre, un peu à la dérive après son divorce, isolé dans la montagne, qui va rencontrer quelques personnages dont une idée, avec une échappée dans un monde onirique comme l’auteur nous y a habitué. Et c’est peut-être là que le bât blesse : j’ai eu l’impression que Murakami faisait du Murakami, appliquait de vieilles recettes à un nouveau roman. Tout y est : l’irréalité, la nostalgie, la contemplation, les personnage un peu flottants, mystérieux et complexes pour une intrigue qui prend son temps. Qui prend trop son temps. Le roman semble s’étirer sans raison, dans des chapitres qui parfois n’apportent rien et l’aspect poétique, onirique, que j’ai aimé dans les autres romans est singulièrement absent comme si, s’auto parodiant, l’auteur n’avait réussi à livrer qu’un conte philosophique aux idées intéressantes, mais sans poésie et sans charme pour moi. (Je ne suis pas amateur du genre et l'auteur montre clairement qu'il exprime des idées, qu'il y a une portée philosophique, ce qui s'avère assez barbant!)J’ai lu le livre avec un certain plaisir, je ne nie pas, mais avec un peu d’ennui, d’impatience, et surtout une certaine déception. Si vous n’avez jamais lu Murakami, j’ai envie de vous dire de commencer par autre chose et si vous l’avez déjà lu, je vous conseille de passer. Certes, ce n’est pas mauvais, mais pourquoi se contenter d’un « moins bien » qui évoque un peu la dissertation alimentai ?

Haruki Murakami, le meurtre du commandeur, deux tomes, Editions Belfond, 2018.
J C Somoza, Tétraméron

Voilà un petit temps que je boudais Somoza pour cause de petites déceptions à la lecture des derniers romans. Ici, l’histoire est celle d’une petite/jeune fille en pleine puberté qui tombe sur une « société secrète » ou différents personnages se racontent des contes. Ce sont ces contes que nous allons écouter avec elle en même temps que nous suivons son histoire. C’est gothique et psychanalytique, obscure et presque glauque. Comme toujours avec José Carlos Somoza. Mais il suffit de se laisser porter par l’histoire, le charme sombre des histoires, sans forcément chercher à trop réfléchir et décrypter. J’ai pris beaucoup de plaisir à me laisser porter par l’auteur avec lequel je me suis réconcilié. L’exercice du conte est difficile mais la plume de Somoza en joue joliment, la poésie est au rendez-vous. Non seulement, me voilà réconcilier avec l’auteur mais aussi avec la lecture. (J’avais un peu de mal ces derniers temps.) Ce n’est peut-être pas son meilleur ou son plus intéressant ouvrage mais ce fut un vrai bon moment de lecture pour l’amateur de roman gothique que je suis. D’ailleurs, si vous avez des suggestions gothiques, je suis preneur… 

José Carlos Somoza, Tétraméron, Actes Sud, 2015. 

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