modern style

lundi lecture

Il n’y a pas un jour ou je n’ai un livre ou deux (ou trois) en cours, je rentre dans la catégorie gros lecteur, mais parfois, j’ai du mal. Je fais mon difficile, je ronchonne ; rien ne me plaît. Donc, je papillonne en espérant trouver l’inspiration qui me relancera. Ou je relis. Je suis un gros relecteur. 

Quand j’avais lu le livre de Marie Kondo consacré au rangement, j’ai eu la joie de le découvrir et de ne pas devoir jeter ma bibliothèque entière. Ce que je n’aurais pas fait. Mais, finalement, j’ai quand même jeté ce livre sur le rangement parce que, celui-là, j’étais certain de ne jamais le relire. Ce fut une toute petite victoire, mais une victoire quand même. 

En traînant aux alentours des boîtes à livres, j’ai mis la main sur un livre lu jadis qui m’avait laissé un bon mais lointain souvenir… Modern Style d’Irène Frain a été publié en 1984 et j’ai dû le lire au moment de sa sortie. (Peut-être l’année qui a suivi ?) Je l’ai vu, je me suis dit qu’il me le fallait à nouveau et je l’ai relu dans l’un de ces moments de creux ou rien ne me plaît.

L’histoire est celle de deux jeunes femmes qui quittent leur province à la fin de la belle époque et deviennent cocottes en mettant à leurs pieds les hommes de Paris. La blonde surtout, devenue Soyeuse, intrigue et fascine, silencieuse, mystérieuse et capricieuse, faisant peu à peu vivre l’enfer à tous ceux qui l’aime, y compris à la brune Liane qui l’aime, la hait, se languit de n’être pas elle. Lorsque vient la guerre, le destin des cocottes bascule, le drame éclate. Des années plus tard, un américain, ancien amant de la belle Soyeuse, revient à Paris et tente de comprendre les sortilèges de cette femme qu’il a aimé jadis.

Le roman restitue le charme d’une époque passée, une époque de facilité, de plaisirs et d’inconscience, montre le passage brutal à une époque plus dure. Il est plein de nostalgie, sentimental sans être niais. J’ai (re)pris du bon temps à me laisser porter par cette histoire de séductrices entre Art Nouveau et Art Déco, qui possède un peu du charme vénéneux de son personnage principal que l’auteure a le mérite de nous expliquer un peu, mais pas trop, histoire que, comme ses personnages, nous puissions nous écrire notre propre roman. (Roman que j’ai accompagné de quelques gouttes d’Heure Bleue, même s’il est plutôt question d’un chypre. Mais parmi ceux qui gravitent autour des belles, on trouve un danseur russe qui crée des parfums à ses heures perdues et rêve de reproduire grâce à eux les charmes de l’ancienne Russie…)

Irène Frain, Modern Style, 1984.

Si vous avez des suggestions de lectures, ne me les épargnez pas, je suis preneur! 

Commentaires

  1. Je viens de terminer "le bureau des jardins et des etangs" de Didier Decoin, où l'on apprend notamment qu'au Japon ancien on organisait des joutes de création d'encens parfumé sur la demande de l'empereur qui écrivait le sujet, type:une dame traverse un pont en bois au-dessus d'un étang où les carpes l'observent... "Vous avez deux jours. 😜. À lire.

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    1. Comme dit à l’instant sur Twitter, je note dans ma liste d’envies!

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